Avouez que c'est super sexy comme groupe. WHORION, ça respire la classe. On ferme juste les yeux sur le petit côté "grosse pute des étoiles" de ce patronyme et ça passe nickel. Et voilà, ça parle d'Atlas, la pochette céleste, enfin tout. WHORION ça pète la classe, de près comme de loin. Et donc ce premier EP (en 5 ans d'existence purée !), constitué de seulement 3 titres et demi, envoie bien la sauce et permet de montrer le plein potentiel d'un jeune groupe qui en veut et qui a su bouffer toutes ses influences, les digérer et les recracher bien comme il faut. Donc, si vous kiffez le Metal Extrême, tout ce qui a un côté Science-Fiction Space Opéra et l'ultra moderne, permettez-moi de vous faire une petite visite guidée.

Au cours de ces 16 minutes, ce "Fall Of Atlas" nous en fait voir de toutes les couleurs. Mais déjà, qui en sont les acteurs ? Pas tout à fait d'illustres inconnus, vu qu'ils ont officié dans tout plein de groupes que je ne connais quand même pas. Ainsi on trouve du HUMAN ERROR, NAILDOWN, AMBERIAN DAWN ou DAUNTLESS dans le pedigree du line-up. Et il paraît même que le batteur fut celui de NORTHER (moins anecdotique tout d'un coup). Mais bon, ces considérations restent minimes tant elles impactent au final peu sur la musique, qui puise ses inspirations autre part.
Vous aimez SEPTICFLESH ? Vous avez adoré l'univers de XERATH ? Eh bien WHORION est fait pour vous. Tout simplement. Parce que ça pète de milles feux, parce que c'est totalement Death Metal dans l'esprit mais ça se la joue grandiose et aérien, à grands renforts d'orchestrations pompeuses et bombastiques. Et ça le fait.

Il suffit d'écouter le premier morceau. Celui qui écrase tous les autres. Avec son intro percussions + violon de toute beauté qui nous fait presque regretter pendant une dizaine de secondes que le combo se dirige vers le Metal par la suite, mais c'est vite rattrapé par la puissance épique tout de suite dégagée et l'intensité de la compo qui ne lésine pas sur le gros blast pour entrecouper ses élancées spatiales. Une entame intense, qui tutoie les cieux, et donc écrase forcément un peu le reste. Mais qu'importe. Cette production claire et fluide malgré le trigg à outrance de la batterie (le style pratiqué le veut), ce chant conquérant de par ses growls puissants et un riffing bien équilibré entre technique étincelante et vernis pour laisser s'exprimer l'armada de sons spatiaux prenant une place assez considérable, bref, comme je l'ai dit, ça pète la classe, d'un bout à l'autre. Juste dommage que ce soit quelque peu déséquilibré.

Les trois morceaux présents sont bien différents dans leur approche. Je dis trois parce que la troisième piste est une interlude électro-symphonique de facture décente mais pas indispensable. "The Great Mass Suicide" est épique à mort, là où "Vortex Of The Dead" joue la carte d'une brutalité plus frontale avec tout de même des réminiscences et arrangements luxueux, et le titre éponyme termine le tout en mettant l'accent sur le Death Technique. Si ces trois compositions sont de facture carrément élevée, la première écrase tout de même les deux autres qui se font du coup plus communes. Le travail d'arrangement et d'ambiance de "Vortex Of The Dead" dans sa seconde partie qui fait plus SEPTICFLESH que jamais est salutaire mais laisse quand même un peu de marbre, là où l'éternel "The Great Mass Suicide" signe un sans-fautes qui le fait passer à postérité d'office. Enfin m'voyez. WHORION sont coupables d'avoir composé un morceau tellement énorme qu'il en occulte les deux autres, qui peuvent fourmiller de toutes les bonnes idées qu'ils veulent mais ont tout de même presque sans ampleur. Plus qu'à vous de décider si c'est un vrai défaut ou pas...

Mais qu'on ne s'y méprenne pas. "Fall Of Atlas" est bon, épique, poignant et astral comme on les aime. Surproduit, pompeux, puissant, enfin bref, si vous aimez quand c'est à la fois extrême et grandiloquent, vous avez frappé à la bonne porte. Et c'est donc un morceau d'ouverture parfait et deux autres compos solides qu'on nous sert, et qui nous font vivement désirer une suite. Ce gros quart d'heure met quand même salement l'eau à la bouche et va donner quelques torgnoles à MECHNIA sur leur propre terrain, tout en narguant XERATH et leur dernier opus en demi-teinte. Bref, affaire à suivre.

3,5/5.