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HASIDIC DOOM METAL  |  STUDIO

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2013 Pillar Without Mercy

DEVEYKUS - Pillar Without Mercy (2013)
Par ENENRA le 4 Mars 2014          Consultée 1721 fois

Je fais partie de la caste des gens, et cela n'aura pas échappé à notre lectorat, qui pensent que OM est sur la pente descendante. Après tout les Américains ne m'ont ensorcelé que le temps de leur premier album pour finir finalement en musique d'ambiance plus ou moins dansante, plus ou moins "folklorique". Mais vous savez déjà tout cela. Si je prends la parole à l'estrade aujourd'hui ce n'est pas pour déblatérer sur le déclin d'un groupe de 10 ans d'âge mais bien vous présenter un jeune poulain pas si jeune que cela puisqu'il doit plus toucher la cinquantaine que la vingtaine, mais oublions. Le tromboniste Dan Blacksberg a tout l'air d'être une sommité de la musique Klezmer, pour le moins ensorcelante par nature, propice au voyage, bref vous voyez le topo.

Et le gus, pas con comme il est, il a voulu nous sortir un album de, je cite, Hasidic Doom Metal. Petite explication rapide : Hasidic fait vraisemblablement référence à l'hassidisme, un des mouvements du judaïsme. Contentez-vous de cela, le reste du sujet n'a pas l'air pertinent pour le papelard. Le gaillard voulant marier le Doom EARTH-like aux chants religieux hassidiques, autrement appelé "nigounim", s'inspire largement de thèmes bien connus de ces musiques pieuses pour les fusionner avec le marasme Doom. Vous vous imaginez bien que le produit fini est pour le moins surprenant et inédit. "Pillar Without Mercy" fera naître en vous une nouvelle voie, une aération des sens et vous fera sentir de délicieuses fragrances, tout du moins si vous acceptez son passage.

Ce qui sur le papier ne devrait poser aucun problème tellement cet album se présente à vous avec la sagesse du presbyte, courbant l'échine pour mieux s'élever, c'est cette dualité Doom / Nigounim qui fait littéralement se lever le soleil à chaque prise de parole du trombone, élevant la voix dans le désert interminable de basses, montrant la voie et éclairant le passage. "Pillar Without Mercy" est indéniablement ce vent chaud et réconfortant mais diablement pesant qui vous fouette le visage une fois l'infinie étendue du désert rencontrée. Et là où la musique de nos joyeux lurons aurait pu être salement linéaire, unidimensionnelle, comme un bon "Variations On A Theme", on se ramasse par dessus le marché une guitare folle qui Noise dans tous les coins, envoyant la foultitude d'effets, d'effervescence et de folie entre deux déclamations solennelles de Blacksberg.

Mais là où la chose prend tout son intérêt c'est bien quand on découvre que les ambitions du groupe ne sont pas bassement Doomesques et traînantes, tout l'album n'est qu'une fière avancée vers les terres habitées des deux dernières plages "Four Worlds Of Creation" parties 1 et 2. Développant toujours sur ces phrasés qui bombent le torse, le groupe évolue petit à petit vers un Noise Rock bouillonnant, crépitant, où la guitare tricote toujours plus et où les infra-basses gargouillent et grondent à la fois (vous sentez la légère différence entre les deux ?). Attendez que le trombone se joignent aux festivités déglinguées avant de crier au diable. Tout au long de ses deux parties, chaque instrument se lancera dans la danse. Notons le duo basse/batterie rejoint par le trombone puis la guitare sur la seconde, toujours dans cet élan Free (Jazz) qui pourra sonner un brin sans queue ni tête par moments, mais jamais inintéressant à écouter.

Finalement DEVEYKUS présente ici un premier album pour le moins processionnaire et rituel, aussi bien dans sa première moitié en lent cortège baigné de la chaude lumière du soleil que sa seconde, plus démembré et atypique. Il en ressort un album qui déchaînera sûrement les passions lors de sa découverte pour finir rangé dans le bac "curiosité sympathique" une fois apprivoisée. Malgré toutes ces considérations, je ne peux me refuser de penser que, s'il continue de nous sortir des albums, on tient la nouvelle étoile de demain.

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   ENENRA

 
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- Dan Blacksberg (trombone)
- Nick Millevoi (guitare)
- Yoshie Fruchter (guitare)
- Johnny Deblase (basse)
- Eli Litwin (batterie)


1. Wordless Ecstasy
2. Contradiction Of Infinite Light
3. Vision Of The Chariot
4. In The Left Hand Lies The Great Fire
5. Four Worlds Of Creation Pt. 1
6. Four Worlds Of Creation Pt. 2



             



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