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BLACK PRÉHISPANIQUE  |  STUDIO

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YAOTL MICTLAN - Guerreros De La Tierra De Los Muertos (2006)
Par DOLORÈS le 28 Février 2014          Consultée 1602 fois

Vu la zone géographique d'ancrage du Black Metal, on s'attend assez souvent à des groupes qui se placent en narrateurs d'épopées vikings et de cérémonies dédiées à Odin.
Pourtant, pas de discrimination, il en faut pour tous les goûts et de tous les coins du monde. Et c'est ainsi qu'est né YAOTL MICTLAN. Les sacrifices, les incantations ésotériques, l'hommage par le sang... Le Black Metal n'a rien inventé, mêler les deux univers était donc assez bien trouvé. Du Black Préhispanique, oui. Plus largement, du peu que j'ai compris, on parle autant de la culture indigène Maya que des Aztèques. Écrit et chanté en nahuatl et en maya yucatèque, s'il vous plaît, en plus de l'espagnol. En effet, le groupe nous vient du Mexique (même si récemment installé aux États-Unis), où ces langues sont encore parlées. Leur musique est un hommage aux ancêtres du sol mexicain, à leurs racines, ayant pour but d'inciter à oublier la vision "colonialiste" actuelle du monde.

YAOTL MICTLAN se construit en apparence comme du Black Metal Folklorique banal, à la première écoute, sans avoir aucune idée du thème (qu'on peut deviner grâce aux titres, à la langue hispanique, au nom, à la pochette...). Les indices sont pourtant là, les percussions (batterie ou instruments indigènes) sont largement mises en avant. L'atmosphère générale se fait également plus chaude, et la langue permet de faire le lien entre l'aspect uniquement sonore et le thème principal des Aztèques. En ce sens, le groupe propose une musique précise qui est en total accord avec son côté folklorique.

On a donc quelques instruments indigènes, mais ce qui reste essentiel et typique du groupe, c'est l'utilisation de la guitare acoustique. Elle s'éparpille un peu partout sur l'album, parfois d'une manière assez commune au milieu du Metal, parfois plus spécifique à la musique hispanique. Ses apparitions laissent parfois un écho à des groupes comme IMPUREZA, avec un rapprochement encore plus prononcé sur les passages qui s'apparentent plutôt à du Black/Death.
La structure est rarement fixe, les changements de rythmes sont très importants, "Aztlan" en est un exemple. Effectivement, ça ne donne pas l'idée de tourner en rond, ce qui est un bon point pour un album qui s'étend sur plus d'une heure. Malgré tout, cela peut rester brouillon et on sent quelquefois un décalage entre la batterie et la guitare. Non pas qu'il y ait toujours un problème d'être dans les temps ou non, mais plutôt que les deux ne s'assemblent pas si bien que ça. On revoit ce problème d'ensemble hétérogène dans le fait que, si le groupe s’attelle à alterner les rythmes, la transition n'est pas toujours très fluide.

À l'inverse, ce qui me plaît clairement chez YAOTL MICTLAN, c'est qu'ils savent autant ne pas faire dans la dentelle avec des riffs qui décrochent la tête ("Sangre De Vida"), que créer des passages plus dynamiques par leur influence hispanique ou tribale (parsemée sur les différents titres), ou encore plus lents ou plus émotionnels. Je pense notamment au dernier titre, également celui qui m'a donné envie de m'intéresser à ce groupe : "Caída Del Aguíla". Cette intro est carrément envoûtante, il a beau chanter faux la plupart du temps, c'est ce qui donne son charme à ce titre qui démarre sur un genre de prière désolée pour finir en orage haineux et grave.
Il concentre d'ailleurs par son atmosphère les deux thèmes principaux de l'album. Le premier sied autant au Black qu'à la musique folklorique de ce genre de peuple indigène, celui de la bataille, de la marche à la guerre. Pas étonnant comme rapprochement quand on voit certains titres assez évocateurs, comme "A Batalla Vamos". Malgré les différences d'origines, l'intro de ce morceau-là me rappelle PRIMORDIAL dans l'idée d'un crescendo, dans une ambiance solennelle et martiale. Le second thème serait plutôt celui des croyances indigènes, se manifestant à travers les ambiances occultes, ou un titre comme "El Gran Sacrificio De Quetzalcoatl". Ce mélange donne un côté assez Épique à un groupe qui cumule déjà les influences et les univers.

Le titre phare reste l'avant-dernier, également le plus long : "Nuevo Sol De Teotihuacan". On passe par tous les extrêmes possibles, du mélodieux et chaud à la haine noircie, des rythmes entraînants et d'autres plus proches des musiques ritualistes ou mélancoliques. Si on dépasse le côté presque exotique de YAOTL MICTLAN, on découvre un groupe original et clairement bon, plein d'idées, d'histoires et de folklore à partager. Si l'idée générale semble saugrenue, les Mexicains arrivent à prouver qu'elle est bien plus évidente que ce qu'on croit et que les deux univers se mêlent à merveille.

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   DOLORÈS

 
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- Yaotl (batterie, percussions)
- Tlatecatl (guitare, chant)
- Aaj (basse)


1. Espejo Que Humea
2. El Gran Sacrificio De Quetzalcoatl
3. Aztlan
4. A Batalla Vamos
5. Códices
6. Resistencia Itzae
7. Sexto Sol Aún Naciendo
8. Sangre De Vida
9. Guerra Indígena
10. Fuego Rebelde
11. Anenécuilco: Semillas De Rebelion
12. Nuevo Sol De Teotihuacan
13. Caída Del Aguíla



             



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