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HENTGARM - Vermin (2013)
Par DOLORÈS le 8 Février 2014          Consultée 2464 fois

Cri des chemins, chemin de cris... HENTGARM est difficile à traduire, avec son nom qui nous vient du breton. Malgré cette étymologie et leur origine nantaise, le quatuor n'a rien d'un groupe folklorique ou rattaché à ses racines bretonnes. On a plutôt affaire à un Black traditionnel dans la conception : misanthropie, haine et autres ressentis tout autant joyeux. Pourtant, trois des quatre membres jouent également dans KERIFERN, et Vrath et M.L.G. sont également guitariste et batteur live pour BELENOS. Un bon passé et expérience dans le milieu, utilisés à bon escient pour un projet tout autre dont "Vermin" est le premier album.

Celui-ci débute sur "Follow The Winds Of Purity" qui assomme par ses riffs pour ouvrir l'album avec force. HENTGARM nous livre un Black assez peu innovant, très proche de TAAKE pour un résultat entièrement efficace. On a droit à un beau passage acoustique, pas franchement extraordinaire mais qui tient bien son rôle et qui s'insinue de manière assez fluide dans la composition. Moins commun, toujours dans le même titre, un court mais excellent solo, qui achève le crescendo final. Et je le fais remarquer parce que je ne suis pas spécialement réceptive aux soli dans le Black. Je les trouve rarement bien amenés, et rarement utiles. Là, il se place en toute fin de titre, représentant l'apogée de ce premier morceau qui annonce d'ores et déjà la couleur de l'album.

On reprend un peu de l'influence TAAKE, dont les Nantais ne se cachent pas, pour le titre éponyme et "Yelling Path" (on comprend mieux ce titre quand on sait ce que signifie approximativement HENTGARM en breton). Ils reprennent tous les deux une inspiration très Black N' Roll sur leur seconde partie, avec des riffs extrêmement entêtants et entraînants. Pour le reste, on retrouve des passages presque Atmosphériques et lancinants, qui permettent de montrer à nouveau une nouvelle facette du groupe.
Ces deux titres, seulement séparés par un court interlude acoustique, sont également les plus aboutis et les plus dynamiques, ce qui leur vaut d'être ceux qu'on retient le plus facilement de l'album et qui laissent un goût de bonne surprise après l'écoute complète.

Si la plupart des titres sont dans les riffs qui restent en tête, "Condemned Slaves" confirme cette idée mais enchaîne aussi les rythmes variés, en se concentrant également sur l'ambiance. C'est une énième preuve que le groupe maîtrise son domaine, et présente un album complètement mature. Il en va de même pour "And When The Sun Goes...", avec une touche épique qu'on n'avait pas forcément bien exploitée auparavant sur l'album, depuis le premier titre. C'est à nouveau sur des mélodies surprenantes de guitare lead que s'éteint le morceau, ce sera un des points marquants et une des qualités de l'album.

Malgré la facilité à jongler entre différents types de Black et la maîtrise de chacun d'eux, il reste quelques faux pas, tels que la première partie de "Last Journey Of Senses" qui me semble plus être une longue intro un peu maladroite pour annoncer la suite qu'une vraie part du titre. Reste également la production, qui convient parfaitement aux parties instrumentales et leur côté un peu traditionnel ou old school, mais qui ne valorise pas forcément toujours le chant écorché de Mörski, parfois décalé ou étouffé par rapport au reste. C'est sans parler de la basse qui semble souvent bien trop lointaine.

Cet album possède malgré cela de nombreuses qualités, et j'en étais la première étonnée car il s'agit du premier jet du groupe. La principale et la plus appréciable est que ce que nous propose HENTGARM ne tourne jamais en rond, ils ne manquent pas d'idées et de riffs à ressortir, sans que cela ne ressemble jamais à un catalogue. C'est la fluidité qui est bien valorisée ici, tout s'enchaîne sans temps mort et sans laisser l'ennui s'installer. Viennent après les parties assurées par la guitare lead qui me semblent véritablement appréciables, et bien articulées. Plus généralement, l'album se construit autour de différents aspects du Black (qu'on peut expliquer par les influences diverses des membres), et l'idée ici n'est pas d'aller dans un seul et unique sens, tout en cherchant à maîtriser chaque élément qu'on peut entendre. Après l'écoute de l'album, on a une réelle impression de perfectionnisme et de maturité, qui reste bonne à prendre même si on oublie que "Vermin" est le premier album du quatuor nantais.

Note réelle : 3,5.

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- Mörski (chant, guitare)
- M.l.g. (batterie)
- Vrath (guitare)
- Örm (basse)


1. Follow The Winds Of Purity
2. Condemned Slaves
3. Last Journey Of Senses
4. Vermin
5. Interlude
6. Yelling Path
7. And When The Sun Goes...



             



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