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2011 Human Remains
2013 1 Curse & Chapter
 

- Membre : The Scintilla Project

HELL - Human Remains (2011)
Par DARK SCHNEIDER le 5 Janvier 2014          Consultée 2493 fois

HELL : la sensation heavy metal de 2011 ? Voyons cela.

Bref historique : HELL est une formation de la NWOBHM qui dut se contenter de ne publier que quelques démos durant les années 80. Fort cependant d’une solide réputation dans le milieu underground, en partie en raison d’un certain Dave Halliday, chanteur totalement allumé qui trouva la bonne idée de s’empoisonner volontairement au monoxyde de carbone juste après le split du groupe (peut-être ne supportait-il pas le succès de son illustre homonyme ?). On arrête là pour le sulfureux : non, les autres membres du groupe ne prirent pas de photos du chanteur-macchabée pour orner un obscur bootleg, on n’est pas dans un groupe de Black scandinave ici bien que nos tristes sires affectent une imagerie sataniste assez lourdingue. Mais le sieur Halliday avait surtout eu la bonne idée d’enseigner la gratte à un certain Andy Sneap, futur leader de SABBAT, honnête combo Heavy Blacko-britannique, et qui est désormais surtout connu en tant que producteur. Par un concours de circonstances les anciens membres de HELL, désormais acoquinés avec Sneap, ont pu reformer le groupe afin de réenregistrer enfin ces vieilles démos. Soi-disant juste pour le plaisir, mais bien sûr : vu la qualité et le soin apportés à cet album, il me paraît évident que le groupe voulait produire quelque chose de conséquent et pourquoi pas pérenniser cette petite affaire juteuse.

Grâce à un teasing efficace et un album bien troussé, HELL a parfaitement réussi son coup : les excellentes reviews s’accumulent et le groupe décroche la première partie d’ACCEPT. Et d’ailleurs il faut admettre que ces restes d’humains sont indéniablement supérieurs à l’inACCEPTable défaite de Stalingrad. Certes. Mais les voir en live c’est aussi l’occasion de cerner les faiblesses du groupe qui dans ce domaine ne tient pas la comparaison avec les Allemands. Avec son show très théâtral (dans la droite lignée des KING DIAMOND et autres LIZZY BORDEN), HELL a de quoi focaliser l’attention. Surtout avec un frontman aussi déjanté que David Bower, comédien dans une autre vie. Bower fait le show, mais Bower nous gave ! Impressionnant, il l’est, mais irritant aussi. Mélange vocal de King Diamond et de Rob Halford, c’est typiquement le chanteur à forte personnalité. Le problème de Bower c’est qu’il est trop souvent sur le même registre, et on l’entend tout simplement trop : gavant en live, tout comme sur album. Par contre il faut lui reconnaître qu’il rend parfaitement hommage à Dave Halliday, son chant s’inscrivant parfaitement dans sa continuité, en plus professionnel.

"Human Remains" ne manque pas d’atouts, mais il est aussi perclus de tares.
Si l’imagerie satanique à deux balles est particulièrement saoulante elle reste relativement pardonnable vu l’ancienneté des morceaux, en revanche, impardonnable sont les gadgets totalement idiots : rallonger artificiellement l’album par des interludes à la con uniquement pour que celui-ci dure 66,6 minutes est d’un pénible ! A quand une loi pour interdire les albums de plus de 50 minutes ? Il faut donc tailler dans le gras et une version éditée et expurgée de l’album ne serait pas un luxe.

Il n’en reste pas moins que HELL n’est pas avare pour ce qui est de nous fournir des bons moments de Heavy satanique. "On Earth As It Is In Hell" est une superbe mise à jour d’un morceau au riff archétypal, représentatif de ce que produisait par palettes les groupes de la NWOBHM de l’époque. L’inspiration du grand JUDAS est bien sur évidente, et en soit le morceau est sans originalité aucune. Mais ça fonctionne. Pourquoi ? L’interprétation bien sûr, et le son aussi, un peu. Il faut dire que les démos d’origine étaient déjà plutôt prometteuses : Kev Bower maîtrise son instrument, mais le son d’époque était tellement dégueulasse que cela rendait le tout assez inécoutable. Avec cet enregistrement moderne, fi de cela : guitaristiquement c’est du classique, ok, mais du très solide.
"Plague Of Fyre", et "Let Battle Commence" sont d’autres titres forts attrayants, avec un David Bower qui en fait systématiquement des tonnes. Le problème de Bower c’est que parfois ça passe, mais parfois ça casse aussi, et l’entendre sans cesse évoquer le grand cornu sur "Blasphemy And The Master" par exemple devient un peu ridicule à la longue.

Le problème aussi des morceaux présents sur cette galette, c’est qu’il est souvent bien difficile de s’y retrouver du début à la fin : on va aimer tel ou tel passage, trouver que ce riff tue ou que David Bower nous sort une ligne vocale inattendue… mais il est bien difficile de rester attentif du début à la fin. On s’y perd et le fil conducteur nous échappe, un sentiment renforcé par l’absence de blanc entre les morceaux, alors qu’il ne s’agit pas d’un concept album. Heureusement qu’il y a des exceptions, comme ce "The Devil’s Deadly Weapon" qui se démarque avec son intro au clavier et son break tout en douceur. Ou même "The Quest" qui pourrait presque faire figure de titre FM avec son texte positif.

HELL a voulu trop en faire. On peut les comprendre : avec ces vieilles compos sous le coude depuis plusieurs décennies, rien de plus normal à ce que les frères Bower aient voulu mettre le paquet afin de leur rendre justice. Dommage que personne n’ait été là pour leur dire qu’à un moment ils en faisaient un peu trop. Si l’hommage à Dave Halliday est parfaitement réussi, cela n’en fait pas pour autant un album si formidable que ça.
Trop de gadgets, trop de bruits d’ambiances, trop de "satan" et autres "hell", trop de David Bower, trop de longueurs… Trop de "trop" qui amenuisent le plaisir d’écoute, rendant l’album usant malgré des qualités pourtant tout aussi évidentes. On se dit surtout qu’en gommant tout ces défauts que HELL a le potentiel de délivrer un album qui justifierait vraiment cette réputation de groupe à sensation, qui, vous l’avez compris, me semble quelque peu exagérée. On attend la suite.

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- David Bower (chant)
- Kev Bower (guitare)
- Tony Speakman (basse)
- Andy Sneap (guitare)
- Tim Bowler (batterie)


1. Overture: Themes From 'deathsquad'
2. On Earth As It Is In Hell
3. Plague And Fyre
4. The Oppressors
5. Blasphemy And The Master
6. Let Battle Commence
7. The Devil's Deadly Weapon
8. The Quest
9. Macbeth
10. Save Us From Those Who Would Save Us
11. No Martyr's Cage



             



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