Bill Bailey est le mec le plus drôle du monde. Ou presque.
Certains d’entre vous l’aurons découvert dans la série Black Books en compagnie du non moins hilarant Dylan Moran, ou encore dans le rôle de Bilbo dans la série d’Edgar Wright et Simon Pegg désormais culte Spaced. D’autres l’auront peut-être entrevu dans la série Skins, ou se cachant derrière un déguisement quelque peu ridicule dans la saison 7 de Doctor Who. Mais surtout et avant tout, Bill Bailey fait des one-man show hilarants, où l’on parle, sur un ton sarcastico-britannique de bonne augure, de science, de philosophie, de langues… On parle aussi beaucoup d’art et de musique. Et on ne fait pas qu’en parler. Parce que, nonobstant ses indéniables qualités de comédien (et sans compter ses engagements politiques divers), Bill Bailey est aussi multi-instrumentiste.

En cela, le "Remarkable Guide To The Orchestra", spectacle où le bonhomme se joue des codes de la musique symphonique en utilisant à plus que bon escient l’orchestre de la BBC, est un ‘must see’ à tout prix !

Ah et puis j’en viens quand même au truc qui devrait rendre ces quelques lignes pertinentes : vous l’avez peut-être vu venir, Bill Bailey est AUSSI fan de Metal, ayant récemment déclamé son amour pour MASTODON et OPETH, et ayant même fait un petit concert de passage au Sonisphere. La sortie de l’album "In Metal", seul enregistrement studio du comédien, a été planifiée un peu après sa venue à ce festival. L’ami Bill comptait sans doute donner un petit souvenir à son nouveau public. Ou s’empocher quelques ronds de plus. J’hésite.

"In Metal", il faut le dire, n’est VRAIMENT Metal qu’à de rares occasions, mais peut-être assez vaguement Hard Rock pour avoir sa place sur notre beau site.

Le principe ne va pas bien loin : on prend des titres à la base intégrés dans les spectacles, on ajoute quelques guitares saturées, et c’est plié. Le processus ne pouvait donc que décevoir, vu que chaque titre misait de base sur des concepts absurdes bien précis et n'ayant pas grand intérêt à être remixés : faire du KRAFTWERK tiré par les cheveux sur "Das Hokey Dokey", faire une complainte Emo où un jeune homme se torture avec des ustensiles de cuisine sur "Oblivion", rapprocher le thème des news de la BBC à une ambiance apocalyptique multi-genres ("Apocalyptic News"), faire une anti-chanson d’amour décousue et surfaite ("Love Song") etc… autant finalement ne pas vous spoiler le reste et vous conseiller de vous procurer les spectacles du hippie bedonnant.

Donc l’ajout des guitares ne fait qu’apporter son lot de rien du tout. Et comment comprendre correctement le titre "Cars", reprise de Gary NUMAN bizarrement chantée en français lorsqu’on ne voit pas les fameux klaxons de Bill ?
Bon, on pourra se délecter d’avoir enfin une version cd de la reprise de "Scarborough Fair" ‘à la RAMMSTEIN’, seul titre pensé comme un titre Metal À LA BASE. On avouera que "Oblivion" et sa brutalité de fin de morceau est également assez réjouissante, la retouche de "Love Song" est plutôt réussie et le proggy "Leg Of Time" demeure un bon petit titre.

Mais au final, pour 24 minutes d’album seulement, on se dit que Bill aurait pu nous balancer quelques inédits, ou au moins quelques titres en plus qu’il a pourtant déjà exécutés sur scène.
On pense par exemple à la débilissime reprise du "Enter Sandman" avec ses klaxons au Sonisphere, qui est curieusement absente de l’album. De la même manière, dans son nouveau spectacle, il nous a offert l’hilarant morceau de Thrash "Ripped Apart By Badgers". Absent de ce cd également.

Il est pour moi difficilement imaginable de sanctionner totalement cet album pour le moins embarrassant, tant je suis fan du bonhomme. Alors je lui octroie une deuxième étoile parce que je l’aime bien quand même. Si deux-trois personnes font une petite recherche YouTube à l’issue de cette chronique et sont conquis par les talents du bonhomme, cette chronique aura quand même porté ses fruits.