Recherche avancée       Liste groupes



      
AVANT-GARDE METAL  |  STUDIO

Questions / Réponses (1 / 1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2008 Il Y A

MUTYUMU - Il Y A (2008)
Par DOLORÈS le 24 Novembre 2013          Consultée 2389 fois

Lorsqu'on place dans la même phrase les termes "Japon" et "Folie", c'est assez rarement mélioratif. Cela vise souvent les publicités nippones, les derniers clips de KYARY PAMYU PAMYU, ou encore leurs styles vestimentaires. Ces deux termes sont pourtant un excellent moyen de commencer à définir MUTYUMU. Et c'est loin d'être aussi mauvais que ça en a l'air.

A vrai dire, ce groupe fut une bonne claque pour moi lors de sa découverte. Leur second album a de quoi intriguer : une pochette assez poétique et niaise d'un baiser entre deux asiatiques, et un groupe qui se définit comme un "funeral classical band". Finalement, même ce terme semble assez peu représentatif de la musique que produit MUTYUMU. Imaginez plutôt une confrontation entre du Classique, du Post-rock et du Metal Progressif. On peut s'en tirer avec ça, mais on reste encore loin d'avoir cerné le groupe.
On n'est d'ailleurs jamais pleinement dans le Metal, tant les influences se confrontent tour à tour de manière unique. L'intro semble présager un groupe de Sympho, tandis que le second titre, "Die Ewige Wiederkunft" amène un genre de Post-Rock (jusqu'à ce que le morceau éclate plus loin, plus proche du Metal) et pose déjà les deux éléments indispensables du groupe : le chant clair de Hatis Noit, et les passages virtuoses de piano. Peu importe le fond musical (j'entends par là, Post-Rock, Ambiant, Metal, violons tout mignons...), on retrouvera ces deux éléments tout au long de l'album, comme la marque de fabrique du groupe.

Un second chant vient s'immiscer quelques fois, pour accentuer le chant clair. Un hurlement qui semble être une tentative de growl ou de chant screamo, peu maîtrisé mais pas si mauvais que ça. On s'y habitue même vite. Mais en dehors de ce petit défaut qui n'en est même pas un, MUTYUMU donne une impression de musique très pro, originale, avec des compositions vraiment peu communes. Cela se reflète majoritairement à travers la technique : un violon précis, un piano qui part dans tous les sens, le chant clair haut-perché mais incroyablement doux et maîtrisé.

Il y a comme deux manières d'écouter ces Japonais. L'une est portée par le côté impressionnant, barge, dynamique, et parfois presque violent. On trouve alors son compte avec des morceaux comme "Doxa Incarnate", "L'Oeil Est Dieu" ou le côté entraînant de "Toi Et Moi".
L'autre se développe au fil de l'écoute, sous les teintes poétiques et émotionnellement intenses qu'on trouve majoritairement sur la seconde moitié de l'album. "Unforgiven" débute celle-ci, comme 6 minutes de cette grâce propre aux univers asiatiques, à la fois noire et éclatante d'un blanc pur. Elle n'est pourtant que l'annonce des morceaux qui suivront. "Raison d’Être" et sa lenteur hypnotisante, portée par la même ligne de basse, et le chant clair qui se déploie sans même qu'on s'en rende compte, puis la petite pause de "Sappho" avant le déluge.
Vient l'apogée, "Prayer", qui suit le même type de schéma, d'ambiance. Ces percussions presque martiales, cette composition qui va toujours plus loin, dans un grand crescendo, avec ses accélérations, ses pauses solennelles et ce chant qui semble doux et pourtant si détaché et solitaire... MUTYUMU, bien écouté, ça vous prend juste aux tripes.

On reste bloqué dans cette merveilleuse bulle que le groupe s'est créé, leur petit univers lumineux et poétique. Pas étonnant quand on sait que MUTYUMU signifie "un rêve à l'intérieur d'un rêve". Le groupe brille autant dans ces deux univers, et me rappelle NE OBLIVISCARIS dans cette idée de mêler technique et émotions dans une maîtrise parfaite, Metal et musiques plus douces, chant clair et growl. Bien évidemment, le résultat est totalement différent.
Mais rien ne semble manquer, car on remarque que dans chaque morceau, tous les instruments y passent, sans que cela ne paraisse une seule fois forcé. Chacun semble venir compléter la ligne précédente, ça pourrait même continuer encore et encore.

A écouter si vous aimez le Metal technique, le côté majestueux du Classique, le côté rêveur du Post-Rock. Et la folie dont peuvent faire preuve les Japonais. Vous n'avez finalement même pas besoin d'aimer le Metal.

A lire aussi en AVANT-GARDE :


6:33
Deadly Scenes (2015)
Les 7 péchés palmito




DEVIN TOWNSEND PROJECT
Deconstruction (2011)
Devin à son paroxysme

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez




 
   DOLORÈS

 
  N/A



- Ryota Yoda (guitare)
- Yuko Ikenaga (claviers)
- Hatis Noit (chant)
- Junpei Suda (batterie)
- Chiaki Okamoto (violon)
- Yuji Hayashi (basse)


1. Il Y A
2. Die Ewige Wiederkunft
3. L'oeil Est Dieu
4. Toi Et Moi
5. Repetitional Existence
6. Doxa Incarnate
7. Unforgiven
8. Raison D'etre
9. Sappho
10. Prayer
11. Hai No Hi



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod