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METAL EXTRêME / DEATH  |  E.P

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2013 Creuse

KARAS - Creuse (2013)
Par DARK MORUE le 15 Septembre 2013          Consultée 1830 fois

Aaaaah la Creuse. Ce verdoyant département du centre de la France, pilier de l'agriculture et de la tapisserie française, arborant fièrement son nombre 23 grâce à ses 3 habitants qui se battent en duel... Les forêts, les tourbières, les vaches limousines, la joie de vivre et le soleil du Midi. Toutes ces merveilleuses choses qui n'ont absolument rien en commun avec ce premier EP de KARAS (elle est pas jolie mon intro ? Hein dites le qu'elle déchire ?).
Et donc ils s'appellent KARAS, ils sont français, et pratiquent le Death Metal comme au bon vieux temps. Enfin... Pas si simple. Parce que les KARAS ils font pas comme tout le monde, ils s'en battent les couilles de la catégorisation, tout ce qui importe c'est nous encrasser les tympans.

Et donc, ce premier EP arrive un an après une démo et pose de solides bases. Sur un fond de Death Metal crasseux et sous-terrain, on greffe à peu près tout pour que l'auditeur parte en dépression au fond d'une mine de charbon. Que ce soit des passages sombres empruntés au Black Metal, ou du gros Hardcore qui fait mal (moshpart bien sentie sur "Bankrupt"), tout pour te faire savoir que c'est eux qui ont le flingue et que toi, tu creuses. Eux ils appellent ça du Chaos Death, et c'est vrai que c'est assez rigolo comme étiquette, bien que ça ne convienne pas trop pour moi (je sais pas, quand j'entends Chaos, je pense "Gros bordel", genre les groupes de Black/Death ultra intenses inécoutables qui pullulent de partout ces derniers temps).
Voilà, vous avez donc le contexte. Le gros Death que l'on trouve ici est assez atypique et décomplexé, pas la peine de foutre un fastidieux name-dropping, on va plutôt tailler dans le lard. Parce qu'ici ça sent la suie. On est sous terre, dans la poussière, et on en chie. Metal Extrême terreux, si y'a un truc qu'on creuse dans le coin, c'est bien une tranchée. C'est tellement beau les métaphores, faudrait que j'en utilise davantage, p'têt même que comme ça j'arriverais à faire semblant de savoir écrire.

Technique, la musique l'est relativement. Les riffs sont versatiles, un poil sautillants, variés. Mais par dessus tout ça on balance une belle louche de crasse, de douleur, et de rage. Pas question de faire joli, on est là pour tâcher et noircir le tableau, merde. Une production à la fois claire et pleine de poussière aide grandement à développer cette ambiance de tunnel enfumé, mais c'est surtout le chant de Pierre qui tire le tout vers le haut. Caverneux, limite porcin par moments, on arrive surtout à ressentir les décharges de haine et de peine, qu'il vocifère les "Crève ! Tu n'es plus rien" de l'arraché "Flower Power" (eh ouais, les paroles en français dans le texte, terroir Cocorico gros rouge qui tâche, merci), hurlements décharnés, ou growls graveleux, avec même un passage mitraillette hystérique sur un titre éponyme jouant la carte du tout noir, prenant à la gorge et plongeant tout dans l'obscurité. Les morceaux semblent chacun prendre une direction un peu différente et ce n'est pas pour déplaire. "Creuse" justement est de loin le plus typé Black Metal du lot, avec des riffs plus lancinants et sombres, montant peu à peu en puissance avec des éclatements Grindcore pour contraster. Et "Bankrupt", ça montre davantage la face la plus Hardcore, au riffing nerveux et plus haché (du coup j'aime moins mais ça n'engage que moi et mes goûts) mais franchement bien intégré au Black/Death ambiant foutrement technique et énergique.

Par contre, si des points négatifs sont à citer, ils se trouvent bien dans le son. Certes la production donne un cachet très particulier à la musique, mais sous-mixer les guitares de la sorte donne juste une impression de perte de puissance assez dommageable. Et... Et au final c'est à peu près tout. Même le titre "bonus" (je comprends pas trop ce statut au vu de la durée de l'EP) est tout à fait honnête, se permettant même un passage assez épique avant de caler des riffs repiqués au "Chronophobia" de SUP... Après, certes, tout ça est bien branlé, mais c'est en live que cette musique doit prendre toute son intensité et montrer son vrai impact. Sur album, à froid, l'interprétation et l'énergie employée rendent le tout plus qu'appréciable, mais laisse tout de même un peu froid. On a l'ambiance noire et terreuse, il manque encore les muscles et la sueur...
Mais qu'on ne s'y méprenne pas, ce premier (enfin deuxième) effort tout droit venu de notre Orléans est tout à fait appréciable et témoigne d'un potentiel bien affirmé, avec une musique personnelle réalisée avec passion. Un full-length ambitieux après ça, ça a moyen d'absolument tout déchirer, j'en mettrais presque ma main à couper !

23 RPZ : Un premier effort particulièrement bien branlé, diversifié, avec un large panel d'influences bien digérées. Vivement la suite !

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- Pierre (chant)
- Arthur (guitare)
- Leo (guitare)
- Remi (basse)
- Sunil (batterie)


1. En Lambeaux
2. Flower Power
3. Creuse...
4. Bankrupt
5. Gros Porc (bonus)



             



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