On a du mal à se dire que les Allemands de MINOTAURUS ont mis quatre années à accoucher de cet album. "The Call" est mal foutu, amateur au possible, et propose un petit Folk Metal à ranger, même pas, à côté du plus mauvais SKYCLAD.

Et en plus, la pochette est moche.

Ce jugement est certes un peu expéditif. Mais le groupe ne donne aucune envie de s'étaler sur son cas. Avec 3 albums au compteur, il était légitime de s'attendre à une quatrième offrande un minimum chiadée, avec un bon paquet de riffs percutants et une tonne de mélodies marquantes. Sauf que MINOTAURUS ne propose rien de tout ça. Entre Metal Celtique et Pagan Metal d'obédience scandinave ("The Call"), le groupe ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Si les guitares abattent le boulot du mieux qu'elles peuvent, proposant quelques lignes sympathiques ("Love Song"), elles tentent le plus souvent de combler une absence quasi-totale de mélodies intéressantes. On pourrait s'en remettre au chant, puisque le groupe a la caractéristique de faire cohabiter des voix masculines et féminines. Pas de bol, Oliver Klump est à la limite de l'incompétence, tentant de combler ses lacunes par une agressivité permanente et une absence totale de subtilité, tandis que sa comparse à la voix fluette, Julia Feser, si elle se fait plus convaincante, ferait passer Candice Night pour une chanteuse d'exception.

On se demande ainsi comment le groupe a pu survivre à ses quasi 20 années d'existence. Si au moins "The Call" proposait quelques éléments lui permettant de s'extirper de la masse des groupes de Folk-Metal. Mais même pas. Torché comme une déclaration d'impôts remplie, devant la boîte aux lettres, le dernier jour de dépôt, l'album révèle tous ses secrets dès les deux premières écoutes, et n'offre aucun goût de reviens-y. On se laisse berner, si peu que l'exigence ne soit pas notre principal souci, par la sympathique mélodie celtique de "Wanna Be Your Wife", qui côtoie des sphères Folk Rock plus que Metal. Le groupe, qui mise sur un violon prédominant et des chœurs en place, s'en sort plutôt pas mal. Ce sera le seul titre véritablement digne d'intérêt, si l'on excepte la relecture version 2013 de "Princess Of Destruction", titre originellement paru sur le deuxième album du groupe, "Myth Or Reality", qui ne fait que démontrer que MINOTAURUS a fait mieux par le passé.

Les quelques charmes de l'album rapidement révélés, on se retrouve donc avec une dizaine de titres qui provoquent au mieux l'indifférence. Probablement engagé dans une démarche d'évolution stylistique, le groupe se permet même le luxe de proposer des titres dénués d'instruments folk, qui sont pourtant tributaires du maigre intérêt de l'album. Que penser ainsi de "Defenders Paradise", sorte de Heavy Metal tellement traditionnel et vintage qu'il en devient tout de suite daté, qui donne l'impression que le groupe semble décidé à délaisser ses (maigres) influences celtiques pour se diriger vers un style encore plus passe-partout. Du coup, "The Call" n'est même pas le genre d'album que l'on écoutera si on souhaite découvrir le Folk Metal, tellement d'autres artistes pratiquant le style de manière bien plus convaincante que ces six teutons dénués d'inspiration. Une série B pour masochistes jusqu'au-boutistes uniquement.