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BLACK/SPEED/THRASH METAL  |  STUDIO

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1985 1 The Day Of Wrath
1986 The Final Separation
1987 IX

BULLDOZER - Ix (1987)
Par ZODD le 13 Juin 2013          Consultée 2730 fois

Je serais l’homme le plus riche du monde si je tenais la recette de ce qu’a bien pu bouffer BULLDOZER pour nous sortir un troisième album aussi brillant. J’en ferais un produit de luxe, décliné sous mille et unes formes plus subtiles les unes que les autres (dentifrices, cigarettes, sacs poubelles…), et je le vendrais à toutes ces célébrités d’un jour dont même les télé-réalités ne veulent plus. "Fini l’oubli", "Retrouvez votre vitalité perdue", "Vous méritez une seconde chance" qu’on écrirait au dos de la bouteille, et tous ces nuls en mal d’inspiration ils achèteront sans réfléchir, tellement en manque d'attention qu’ils sont. BULLDOZER n’a jamais été une star mais son inspiration avait bel et bien disparu à en juger leur faible deuxième album. C’était se qu'on croyait en effet, avant de se prendre "IX" en pleine tronche, qui va à l’encontre de toutes les théories fumeuses établies quant à la qualité des troisièmes albums en général.

Jeté de chez Roadrunner, accueilli par Shark, le nouveau contrat de BULLDOZER sera surtout l’occasion d’un nouveau départ, jouissant désormais d’une totale liberté sur sa création. Le titre éponyme et introducteur nous laisse redécouvrir un groupe déchaîné, enragé, des idées plein la cape, prêt à tout pour secouer l’auditeur. Ainsi après le final traditionnel en grandes pompes du premier titre, la musique resurgit du silence en mode mach 3 pour nous faire bouffer nos dents après les avoir toutes brisées, résumant le subtil mode opératoire de nos trois Italiens, plus libres que jamais. Les compositions se situent à nouveau entre speed et LSD tandis que la production a retrouvé toute la merveilleuse profondeur de "The Day Of Wrath".

Mais "IX" n’est pas seulement l’album des retrouvailles pour BULLDOZER, il s’agit d’une occasion en or pour mettre au défi sa maturité en tant que créateur musical et de retrouver son intégrité dans le petit monde changeant du Metal Extrême, en pleine polarisation (le Death à gauche, le Black à droite, le Thrash au milieu et on dépasse pas dans la file s’il vous plaît).

Pour conserver sa singularité auquel il a raison de tenir, BULLDOZER ne suit pas le même chemin que BATHORY, qui pour se distinguer des autres réussissait à l'époque le tour de force de réinventer le Metal (rien que ça, ouais). Non, nos Milanais n’ont pas cette prétention et continuent alors à assumer les éléments qui firent de lui un groupe original en premier lieu, auquel ils flanquent cependant une bonne dose d'EPO traditionnel façon tonton Armstrong.
On retrouve alors sur "IX" une grande place pour l’humour pervers (le titre du batteur "Klister", l'ode à la pornstar "Ilona The Very Best"), rapidité et précision couchant toujours ensemble ("Heaven’s Jail" ou "No Way ") et surtout deux frontmen complètement hallucinants : A.C. Wild, le chanteur, dopé/fâché/fêlé comme Iggy Pop au stade de France en pleine canicule, et Andy Paganidi, le fils caché d’Eddy Clark, qui fait preuve ici d’une inventivité chirurgicale et sans limites.

Nos deux bonhommes sont pressés mais sérieux : tout doit être dit, le plus vite possible mais le mieux possible. Avec son refrain en solo de guitare, "Desert!" laisse entrevoir le respect que BULLDOZER porte à POSSESSED. Avec "Heaven’Jail", le groupe nous prouve, comme l'avaient fait les RAMONES en 77, qu’il ne faut pas 3 minutes pour faire un tube élaboré et classe. Avec "The Vision Never Fades", notre power trio reprend la formule de base du titre épique "The Death Of The Gods" (du précédent album) et l'épure au maximum : en 4 minutes, BULLDOZER en dit autant que CORONER en 8. Fabuleux morceaux que ce dernier titre d’ailleurs, débordant de mid-tempi évocateurs et de solos musclés et phénoménaux !

BULLDOZER cristallise avec "The Derby" toute la brutalité des supporters de foot italiens dans un titre dont la lourdeur furieuse dépasse l’entendement. D’abord une intro enthousiasmante : une foule de supporters criant "Milan !, Milan !, Milan !" (combo +100). Ensuite A.C Wild se met à hurler comme un chauffeur de stade : "Hatred ! Hatred ! Hatred ! common’" (Finish Him!) pour être finalement ponctué alors par le meilleur solo de guitare de l’album (Fatality!).
"The Derby" est une "Flawless Victory" sur l’auditeur. (les vrais gamers savent pourquoi).

Rien à dire de plus sur ce qui s’avère bien être le meilleur album de BULLDOZER. Comme nous le démontre le titre sus-cité, BULLDOZER avait bien avant PESTE NOIRE rêvé du concept de "Hooligan Black Metal", et on s’en tiendra à cette image forte pour définir un troisième album dont la fiévreuse intensité nous place au milieu des tribunes infernales, au moment du dernier penalty de Satan.
10-0 pour BULLDOZER, on se retrouve à la buvette…

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   ZODD

 
  N/A



- Andy Panigada (guitare)
- A.c. Wild (basse, chant, claviers)
- Rob 'klister' Cabrini (batterie)


1. Ix
2. Desert !
3. Ilona The Very Best
4. Misogynists
5. Heaven's Jail
6. Rob 'klister'
7. The Derby
8. No-way
9. The Vision Never Fades



             



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