Y'a un truc qui est chiant quand on chronique. La moyenne de notation.
Ce petit outil, ce compteur d'étoiles débile avec ses dizaines de chiffres après la virgule là. Qui te donne ou pas une crédibilité. Le machin qui oscille dans tous les sens et te bride de cette envie de ne chroniquer que des albums qui butent. Je sais pas, matez genre chez Erwin : aller BAM 4/5 de moyenne au moment où j'écris cette chronique. Sûrement un méga fanboy qui surnote tout, et vlan le voilà fiché à vie, c'est la mort après une éternité dans les cachots du QG qui l'attend pour n'avoir pas su combler les attentes du public en albums de merde. Ou alors Odin. Mec, t'es sérieux ? C'est quoi ces scores là ? Allô ? T'es chroniqueur et t'aimes pas la musique ? Nan mais allô quoi ?

Et du coup, moi je suis consciencieux. Un truc vers 3,3 je trouve ça honnête. On fournit des trucs cools, mais on prouve qu'on est pas un bisounours, tout ça. Et en ce moment, pas de bol, y'a masse de trucs super biens qui sortent. Du coup je colle des 4/5 à la pelle. Rah putain ils sont chiants à faire des bons albums, merde. Alors je déniche un petit machin, qu'un label m'a généreusement refourgué à télécharger, avec une pochette moche et un musique qui s'écoute. Mais tout juste. Genre c'est pas mauvais, ça passe en fond, mais c'est à peu près tout. Du 2/5 quoi, en attendant de dénicher une authentique grosse merde à atomiser sur la place publique (je sais que vous aimez ça).
Je ne crois pas avoir jamais fais une introduction aussi égocentrique et mégalo. Putain ça m'excite. Je veux me faire un enfant maintenant. Et parler musique, ça vous intéresse sinon ?

Alors... Ils s'appellent ERUPTED... Et ils sont Suédois. Et avant ils s'appelaient CARNIVORE. Fin de la biographie. C'était tellement intense.
Et ils jouent du Death Metal, qu'on pourrait croire typé Brutal en matant la cover juste immonde, mais qu'en fait c'est assez Old School. On balance des influences comme VOMITORY, un peu de BOLT THROWER, et surtout du SIX FEET UNDER. Et c'est là que ça coince.
Bon, c'est quand même mieux que SFU, en même temps c'est pas bien dur, mais on part déjà avec un skeud salement handicapé. On va commencer par ce qui va pas : c'est globalement bien trop modéré, sage. Les accélérations se la jouent en mode rouleau compresseur qui écrase, d'accord c'est bien, mais parfois faut lâcher les chevaux un peu plus que ça, sinon ça donne à la musique un côté bien trop calibré, linéaire, manquant clairement de la folie et la rage qui sont pourtant supposées caractériser le genre, mince alors. Et quand c'est lent, c'est souvent assez mal fichu... "Dark Mistress", morceau supposé pesant, est alors un véritable calvaire tellement on galère à trouver la moindre forme d’intérêt à ce truc molasson. Sans compter que le combo a tout dit en moins de 5 morceaux et ne donne après que dans la redite... La seconde moitié de l'album fait cependant relever la tête en même temps que la hausse de tempo et les tchoukas-tchoukas bien sympas et même quelque blasts, mais rien de bien folichon pour autant vu le manque total d'incisiveté. Merde, ce mot n'existe pas. Tant pis, on va faire avec.

Mais tout n'est pas à jeter. Certes, ils feraient mieux d’accélérer un petit coup pour de bon parfois histoire qu'on se fasse moins chier, mais les afficionados de Death mid-tempo devraient trouver leur compte dans pas mal de riffs brise-nuque qui passent probablement très bien l'épreuve du live. Aller, j'en veux pour preuve "Death Of A Depraved Mind", merde ça fait bouger les cervicales ça quand même non ? Bon on passera sous silence le morceau d'ouverture qui semble totalement vide, comme si les musiciens avaient oublié d'enregistrer des notes (ces saccades ne ressemblent absolument à rien, admettez-le). Autre atout de choix : le chant guttural enragé, très compréhensible tout en restant gras, rappelant fortement GRAVE et sauvant souvent les meubles... D'ailleurs, la production globale est plutôt bonne, avec un grain de guitares dégueu mais très puissant. Cependant la batterie... Ben nous fait comprendre pourquoi ça accélère pas plus que ça. Dés que ça s'emballe, mutation vers le plastique, la caisse claire a un son absolument dégueulasse et les cymbales sont tellement triggées que même Lars Ulrich arriverait à jouer avec.

En fait, le véritable point fort de cet album, ce sont les deux derniers titres. Oui, voilà, ceux issus de leur démo, qui poutre sec. La régression dans la production fait un bien fou car la batterie en devient bien plus naturelle, le chant se fait plus carnassier et surtout cette fois les riffs sont de véritables invitations au headbang un poil plus Death'n'Roll. Et ce "Faces of Death", bon sang quel mur du son ! La plus grosse boucherie de l'album sans hésiter. De quoi être vraiment triste de l'évolution, car c'est ici qu'on remarque que ERUPTED se ramollit avec le temps et perd en mordant avec l'amélioration de sa production, qui désincarne la musique. Voilà qui est fort dommage. Pour la peine je vais sacrifier un poney. Et me déguiser pareil que le monsieur de la pochette, pour pouvoir le manger. Miam miam je me régale.

Donc, maintenant je dois faire une conclusion, parce que c'est bien les conclusions, vous avez le droit de ne lire que ça parce que ça résume tout l'album. Faites pas genre vous le faites pas, genre aller tout en bas de la chronique, lire le bilan, puis remonter lire le reste ou vous casser selon que ça vous intéresse ou non. Oui je t'ai bien eu, oui TOI, TOI qui est en train de me lire.
Et ERUPTED dans tout ça ? Ben c'est dommage, c'est triste à dire, mais c'est un groupe honnête, qui pratique son Death comme il l'aime, bovin, pas compliqué et un peu amorphe. Et même si c'est bien branlé, c'est un peu chiant sur les bords, ça s'écoute tranquillement en fond le temps qu'on choisisse un vrai album sur lequel focaliser son attention.
Je n'ai rien de plus à dire, déguerpissez. J'ai réussi à baisser ma moyenne, l'objectif est atteint, je peux retourner me masturber devant les Razmoket, au revoir.

Osef : ben c'est un album de Death pépère, un peu inoffensif, un peu bêta, qui s'écoute mais c'est tout et puis voilà.