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1985 1 The Day Of Wrath
1986 The Final Separation
1987 IX

BULLDOZER - The Final Separation (1986)
Par ZODD le 9 Mai 2013          Consultée 2057 fois

C’est un BULLDOZER meurtri et perdu que l’on retrouve sur "The Final Separation", un an après un premier album Black Metal flamboyant et réussi. On pourrait associer la piètre qualité de ce disque à un simple manque d’inspiration, mais cela consisterait de notre part en une pauvre erreur d’appréciation, car la raison de cette dégringolade se trouve être bien plus complexe et dramatique. Voyez plutôt : BULLDOZER est un groupe singulier dans le paysage metallique général (le choix du Black n’est pas la croix la plus facile à porter), et il se révèle singulier plus encore dans son paysage metallique local, en Italie donc, le pays qui, secrètement, aura accouché des plus grandes merveilles du Doom Metal occulte. Ainsi aux processions psychédélico-occultes de Paul Chain et de BLACK HOLE, BULLDOZER avait préféré le blasphème décontracté de VENOM, raflant au passage un contrat de deux disques chez ROADRUNNER (ce qui n’est pas rien). Mais quand le dit-label insiste pour que le trio italien persiste dans la voie désormais désertée du VENOM-like afin de contenter un certain public, les forçant par ailleurs à utiliser comme pochette une photo de la session précédente (pour "The Day Of Wrath"), le groupe sent aussitôt ses envies de développement musical oppressées et revoit ses ambitions à la baisse. Le malaise que l’on ressent sur ce deuxième méfait est donc le résultat immédiat et logique d’un groupe qui se voit forcer de rester celui qu’il n’est plus.

Ça commence bien et ça commence mal. Le titre éponyme qui ouvre l’album nous prouve d’emblée que la horde est toujours à même de construire des morceaux solides et d’y ajouter leur petit grain de sel pour les rendre véritablement originaux. Une intro fantomatique, des accélérations brusques et des retombées mid-tempo suffisent à rendre un titre Black Venomien unique (cela, même le trio anglais ne s'en était jamais rendu compte!); l’auditeur s’en ravit (il ne se doute pas qu’il s’agit là du moment le plus fort de l’album, avec la piste de clôture), mais malgré la qualité générale de la piste introductrice, un je-ne-sais-quoi le gène et lui fait plisser son front, gène qui se révèlera bien vite à lui en cette triste conclusion : BULLDOZER, mal dans ses baskets, a perdu son si célèbre tranchant. Le chant de A.C Wild, autrefois si sauvage et stimulant (une voix de leader révolutionnaire, sans équivoque), est plein de désillusions et ne produit son effet marteau qu’à quelques moments clés de l’album (comme sur "Don’t Trust The Saint"). La production, fuzzy à souhaits, est d’une maigreur éthiopienne et prouve le manque d’intérêt que portait le groupe à cette galette pour laisser passer une production si faible, alors que "The Day Of Wrath" était un régal de dynamiques multiples et de sonorités appuyées.

BULLDOZER traîne donc les pattes pour monter sur scène et nous raconter des blagues qui ne le font lui-même plus rire (le titre dédié à leur batteur est embarrassant et loin d’atteindre le fun de "Whisky Time"). C’est en cela que constitue la plupart des plages de ce bref disque (taillé en 40 minutes chrono), affublé de nombreuses pistes similaires, composé sur une recette si réchauffée qu'elle rend le tout insipide. BULLDOZER cependant, afin de se libérer définitivement de son ancienne identité, joue honorablement le jeu jusqu’au bout. On comprend alors la jouissance ressentie sur la dernière longue et magnifique piste, la prophétiquement bien nommée : "The Death Of Gods". Ce titre qui remplit à lui tout seul un quart de l’album aurait pu facilement conclure la carrière du groupe, tant il est teinté de crépuscule. Avec ce morceau testament le guitariste Panigada (co-compositeur de l’album), déconstruisant à coups de riffs rock fatigués l'identité de faible clone qui poursuit son groupe, permet à BULLDOZER de livrer au Black Metal des années 80 sa pièce la plus mélancolique. Les soli légendaires, le chant varié et acclamé (collant parfaitement aux paroles), la batterie pour une fois très juste et les atmosphères apocalyptiques de ce dernier titre rendent à eux-seuls "The Final Separation" digne d’être écouté sagement.

Pour conclure nous avons donc affaire à un album de fin de vie avant la résurrection que connaîtra le groupe sur son troisième disque (le majestueux "IX"). On comprend que BULLDOZER devait nécessairement accoucher de ce disque renié et inégal pour pouvoir avancer dans sa carrière et on ne le leur reprochera pas. On conseillera cependant aux néophytes d’éviter ce disque et de lui préférer des écoutes répétées du premier et du troisième album, définitivement plus forts. On saluera donc le trio italien une dernière fois, le complimentant sur le premier et le dernier titre de son deuxième enfant, avant de passer à la suite, amplement plus intéressante.

2,5/5.

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   ZODD

 
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- Andy Panigada (guitare)
- A.c. Wild (basse, chant)
- 'don' Andras (batterie)


1. Final Separation
2. Ride Hard - Die Fast
3. The Cave
4. Sex Symbols' Bullshit
5. 'don' Andras
6. Never Relax!
7. Don't Trust The 'saint'
8. The Death Of Gods



             



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