TRUCKER DIABLO. Retenez bien ce nom ! Car voyez-vous, je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce "Devil Rhythm" est une baffe monumentale. En effet, ces 4 démons venus d’Irlande du Nord nous délivrent là un album solide, en tout point remarquable et bourré de compositions accrocheuses et décapantes pour la plupart. A l’instar de THE ALMIGHTY qui avait fait une grosse impression lors de la sortie de son premier album en 1988 (bon dieu que cela ne nous rajeunit pas !), TRUCKER DIABLO me fait quasiment le même effet. Même puissance, même énergie positive, même état d'esprit ! Et bien évidemment si je vous parle de THE ALMIGHTY ce n’est pas non plus tout à fait par hasard puisque l’ex-frontman du groupe de Glasgow, Ricky Warwick ami du groupe irlandais, figure sur le disque et prête sa voix sur le monstrueux "Juggernaut" qui fait lui aussi l’effet d’une baffe dans la gueule mais qui ne laisse pas pour autant l'aspect mélodique. Pour preuve, le solo y est particulièrement brillant.

Formé en 2008, TRUCKER DIABLO a vite été repéré par des types tels que Joe Elliot (DEF LEPPARD) et Cormac Neeson (THE ANSWER) et a été invité à écumer les scènes que ce soit au Royaume Uni ou aux States en compagnie de groupes tels que TWISTED SISTER ou encore BLACK STONE CHERRY. TRUCKER DIABLO est véritablement une sérieuse machine à riffs et à tubes parfaitement rodée, huilée, comme on peut s’en apercevoir sur les décoiffants "Drink Beer, Destroy", "Big Truck" au refrain accrocheur mais à la limite trop facile, "Black And Blue" (qui aurait très bien pu figurer sur le "Powertrippin'" de THE ALMIGHTY) ou encore sur "Never Too Late To Sin". C’est le producteur Frankie Mc Clay (Einstein Studios)-pas un novice donc- qui est aux manettes et il a véritablement su capter la fougue, l'énergie des 4 démons, y a pas à dire ça défouraille dur, la basse claque comme il faut, les rythmiques sont pour la plupart en béton armé.

Cela dit, ne résumons pas non plus la musique du groupe à du gros Hard-Rock qui tâche, décapant et bourrin à souhait, ce serait non seulement réducteur pour TRUCKER DIABLO mais aussi vous induire en erreur. Justement, le groupe varie assez bien son propos je trouve puisque si vous aimez les sons cylindrés «Southern» à la BLACK LABEL SOCIETY ("When Angels Die", le mid-tempo "Rattlehead", "Never Late To Sin"), à la ZZ TOP comme sur l’excellent "Voodoo" (je vous conseille d'aller regarder le clip sur Youtube, c’est assez hilarant), les guitares à la BLACK CROWES ("Dirty Love"), combinés à ceux de gros pistons du «Rock Classic» tels que BUCKCHERRY voire NICKELBACK ("Stand Up And Fight"), vous succomberez de toute évidence à la Rock attitude adoptée par ces 4 Irlandais.

De toute évidence, le label français Bad Reputation a eu le nez fin en signant le groupe irlandais, ce qui lui donne une licence exclusive pour la France et le Benelux (après deux années d’auto-production, TRUCKER DIABLO avait en effet déjà été signé par un label californien). "The Devil Rhythm" se voit offrir donc par le biais de Bad Reputation, une nouvelle jeunesse et se voit du même coup enrichi d’une nouvelle pochette, de paroles et aussi de deux nouveaux titres bonus, "Whiskey Women" qui lorgne plus du coté de IRON MAIDEN (toute première époque) et "Evil Marie" qui nous rappellera davantage THIN LIZZY.

Au final, très belle surprise que cette galette de Hard-Rock «stéoridien» qui possède deux-trois titres bien mainstream aux mélodies actuelles. Pour le reste, c’est castagne et défoulement garantis avec quelques tubes tels "Voodoo" (en tête), "Drink Beer, Destroy", "Juggernaut". On soulignera également la belle tuerie qu'est "When Angels Die" doté d'un break carrément «killer» et de soli pas piqués des hannetons. De toute évidence, TRUCKER DIABLO est un bon petit groupe qui semble posséder un sacré potentiel pour devenir un peu plus grand dans les années à venir. Affaire à suivre... En attendant, "The Devil Rhythm" possède tous les atouts nécessaires pour chauffer une salle et faire headbanguer les plus frileux d'entre vous.

Morceaux préférés : "Voodoo", "Juggernaut", "When Angels Die".