En parcourant la chro et les commentaires, j'ai comme l'impression que cet album n'est pas très populaire. "Ozzmosis" n'en demeure pas moins l'un de mes préférés du Madman et le dernier de ses disques à me toucher. Tout ce qu'il a fait depuis, à l'exception de quelques titres, m'indiffère.
Lorsque j'écoute "Ozzmosis", j'ai, pour la dernière fois, l'impression d'écouter un Ozzy en pleine possession de ses moyens. La production, pourtant si décriée, de Michael Beinhorn met en valeur la voix si particulière de l'artiste et il n'avait peut-être pas aussi bien chanté depuis "Sabbath Bloody Sabbath". Autre point commun avec le classique de 1973, des compositions plus mélodiques, plus ambitieuses que de coutume, et des textes plus personnels et intimistes. Ceux qui attendaient un "No More Tears" bis ont été déçus. "Ozzmosis" n'est pas aussi rentre-dedans que ses deux prédécesseurs, ce qui n'ôte rien à sa qualité.
"Perry Mason" reprend habilement le thème composé par Fred Steiner pour la célèbre série du même nom. La magie continue avec "I Just Want You", superbe ballade gothique. L'album fait aussi la part belle à de superbes titres mélodiques et léchés comme "Ghost Behind My Eyes", "See You On The Other Side", "Tomorrow" ou "Denial". "My Little Man", chanson dédiée au fils d'Ozzy, nous offre une facette inédite du Madman. Si l'influence du regretté Lemmy ne se faisait guère sentir sur "See You On The Other Side", celle de Geezer est bien présente sur le lourd "Thunder Underground" et le maléfique "My Jekyll Doesn't Hide". Ces deux morceaux, judicieusement placés en quatrième et neuvième positions, visent à rappeler aux auditeurs déstabilisés par la teneur mélodique de "Ozzmosis" qu'Ozzy peut toujours proposer des titres bien Heavy, surtout lorsqu'il compose avec l'un de ses vieux complices de BLACK SABBATH.
L'album s'achève sur la splendide ballade "Old L.A. Tonight", que certains semblent abhorrer. La version remasterisée propose deux titres supplémentaires, le Heavy "Whole World's Fallin' Down" et la ballade "Aimee", consacrée à sa fille.
J'aime tous les albums d'Ozzy sortis entre 1980 et 1995. Pour moi, "Ozzmosis" marque non seulement la fin d'une période où l'artiste était quasi-intouchable, mais reste surtout son dernier grand disque.