APOCALYPSE 22-19 : "si quelqu'un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie".
Comme l'explique le groupe qui reprend ce verset biblique, dans le livret, sous les paroles du titre "Synagoga Satanae", la majeure partie de l'humanité est condamnée à l'enfer, et selon les certitudes de cette oeuvre musicale il n'y a pas de place pour l'amour dans ce monde totalement gelé, ni aucun quelconque espoir à entretenir.
On doit donc s'y faire, s'y résigner, et l'esprit de cette oeuvre est de se mettre en condition, de se préparer à être retranché pour toujours de l'arbre de la vie.
Evidemment le thème n'est pas joyeux et tout l'album exprime à la fois l'incompréhension envers la religion, la résignation cynique devant cet enfer qui nous attend tous, ce qui donne une galette toute entière tournée vers notre accompagnement sur les pavés qui mènent à la géhenne de
soufre et de feu.
L'ensemble est donc lent, sombre, malsain, plein de défis envers Dieu. Et la folie rejoint le blasphème dans le triptyque infernal "Totengott", "Synagoga Satanae", "Winter".
Une oeuvre majeure du metal, comme quoi dans les années 2000 des monuments peuvent encore sortir. Croyez-moi cette oeuvre n'est pas violente d'un point de vue musical, ça blast pas, ça tape pas comme un malade sur ses fûts, mais ça vous balance une ambiance de telle résignation devant les portes de l'Enfer qui s'ouvrent qu'elle renvoie de nombreux groupes à leurs études. Tout simplement noire et gigantesque.