J'étais tombé en amour avec Enslaved le jour où Ruun (2006) avait échoué dans mon lecteur. Mais, à cette époque, j'ignorais que Isa représentait le nec plus ultra de l'oeuvre d'Enslaved et un des albums de Viking Metal les mieux réalisés. Quelle bombe ce disque, y'a pas à dire, les Norvégiens doivent avoir quelque chose d'implanté dans le sang à la naissance pour être aussi créatifs et authentiques.
J'utiliserai ici la figure de proue (sans jeu de mot) qu'utilise l'imaginaire collectif en songeant à la culture scandinave: quand vous écoutez Isa, vous êtes sur un Drakkar, vous voguez vers des terres hostiles, le barde à vos côtés composant des odes à la barbarerie qui s'amène, qui louange votre croyance aux Dieux pour qui vous maniez la hache. Ces mêmes Dieux qui vous accueilleront au Valhala si vous gavez le sol de suffisamment de sang, qui vous ouvriront les portes du paradis éternel. Il n'y a qu'à se laisser pénétrer par les envolées de Reogenesis et Return To Iggdrasyl (arbre de la création) pour saisir la poésie nordique qui siffle sur ces monts enneigés, ces contrées lointaines et mystérieuses qui nous ravissent... nous, pauvres ignorants.