Le "Live Shit : Binge & Purge" de METALLICA regroupe 3 concerts : celui de Seattle daté de 1989, un autre capté à San Diego en 1992 et enfin un troisième enregistré à Mexico en 1993.
Live Seattle de 1989.
Le concert de Seattle de 1989... Je pense que tout le monde aurait rêvé d'y être. On peut voir ici un groupe à son apogée, que rien ne peut atteindre. Il y a une forte impression de puissance qui se dégage de ce Live, le son est costaud, le montage est assez dynamique, le public est chauffé à blanc et les musiciens jouent plus vite et plus fort que jamais.
En effet, ils disent souvent merde aux tempi. Il suffit de regarder l'interprétation de "Battery" pour s'en rendre compte : le titre est joué à une vitesse supersonique, c'est vraiment impressionnant. De manière générale, les musiciens magnifient les versions studio de leurs chansons. Dans ce déchaînement de violence, le groupe n'oublie toutefois pas de parfois calmer le jeu, notamment lors de ce très bel hommage à Cliff.
Chaque membre est au top : Jason Newsted, en plus d'être un très bon bassiste (son solo de basse le montre bien), propose des backing vocals de grande qualité, qui à elles seules font regretter son départ du groupe ; il est investi à 100 %, souvent en train de headbanger. Lars propose un jeu puissant, nerveux et rigoureux, rigueur qui lui fait défaut de nos jours. Kirk Hammett est lui aussi au sommet de son art, ses soli sont exécutés à la perfection et il réserve de biens jolis moments (le long solo de guitare où il se retrouve seul sur scène, et son tapping impressionnant sur "Blackened" ou encore après la fin de "For Whom The Bell Tolls").
Quant à James Hetfield... Qui aurait cru que le jeune homme timide du début des années 80, qui osait à peine s'exprimer au public (c'est d'ailleurs Dave Mustaine qui s'en chargeait), deviendrait l'un des frontmen les plus charismatiques des années 80 et disposant d'un chant clair parmi les plus puissants de cette décennie ? L'évolution est absolument remarquable. Son jeu de guitare est d'une précision redoutable, et jouer à cette vitesse tout en chantant doit être très difficile (je pense encore une fois à "Battery").
Le Live Seattle de 1989 est un gros poing dans la face, assurément un des meilleurs concerts de Metal captés.
Live San Diego de 1992.
On ne va pas se mentir, ce concert souffre de la comparaison avec celui de Seattle. La qualité d'image et le montage sont perfectibles, et on ne retrouve pas l'énergie et la puissance de son prédécesseur. Ça reste quand même dans l'absolu un très bon Live : les musiciens sont très investis, notamment Jason qui propose des backing vocals très réussis et qui devient parfois le chanteur principal (le dernier refrain de "Creeping Death" ou encore sur "Whiplash", où James lui passe le relais).
Il y a d'excellentes interprétations sur ce Live, notamment celles de "Fade To Black" et de "The Unforgiven".
Live Mexico de 1993.
Le Live Mexico, seconde captation d'un concert de la (très longue) tournée de promotion du "Black Album". Il s'agit plus précisément d'un CD Live, chose que je n'apprécie pas particulièrement : je préfère avec l'image. Je ne m'étendrai donc pas dessus : le tout est bien fichu, les interprétations sont très bonnes.
Ce "Live Shit: Binge & Purge" est donc excellent, indispensable pour les fans de METALLICA. Le Live de Seattle est particulièrement marquant, il est à voir absolument même si on est un détracteur du groupe.
