En ces temps de déboulonnage de statues, le Commandeur VAN HALEN constitue une cible idéale. L'iconoclastie étant à la mode, VAN HALEN est un parfait bouc émissaire. Il est vrai qu'il coche toutes les cases de ce qu'il est bon de dénigrer aujourd'hui. Homme blanc, affichant de surcroît de fort suspectes origines néerlandaises, âgé de soixante-cinq ans (les fameux cinquante ans de rigueur sont largement dépassés), guitariste virtuose ayant influencé des milliers de musiciens et écoulé des millions de disques à travers le monde, dont ce fantastique premier album vendu à plus de dix millions d'exemplaires rien qu'aux États-Unis, il a eu le tort de proposer, avec ses trois collègues, un Rock énergétique et vigoureux, dépourvu de toute prétention, aéré par les superbes chœurs de Michael Anthony et sublimé par la gouaille et le jeu de scène extravagant du fabuleux David Lee Roth, l'une des plus extraordinaires bêtes de scène de tous les temps. Sans parler des riffs et des solos. Du « Big Rock », pas du "METAL", comme le clamait fièrement Roth dans les années 80 ! Bien sûr, ce « Big Rock » décomplexé est aux antipodes du triste puritanisme actuel. Les paroles des chansons, à mille lieues des slogans des minorités prétendant dicter leur loi, parlent plutôt de ce qu'il peut se passer à l'arrière d'une voiture et des bons moments de l'existence. J'entends déjà certaines féministes affubler cette musique de l'infamante étiquette de « Cock Rock » (si, si, cette appellation, certainement enseignée dans les facs de socio américaines, existe bel et bien).
On a certes le droit de ne pas apprécier la musique d'un groupe. Mais pas au point de dire n'importe quoi, au point de pulvériser toutes les règles de la physique et de l'espace-temps, en accusant VAN HALEN d'avoir plagié une composition mineure de DEEP PURPLE, sortie en 1975, lorsqu'il reprenait un classique sixties des Kinks ("You Really Got Me", 1964).
Mais tout cela m'inquiète moins que la récente proposition du rappeur Akhenaton de remixer "Jump", le fameux tube de l'album "1984"...