Quelle merveilleuse idée que celle de mélanger la lenteur du Doom avec le groove et le psychédélisme du Stoner !
Quelle splendide pochette noire et blanche avec un Satan tirant sur son bang pour un rendu flou que j'ai jamais vu ailleurs... Et qui informe l'auditeur sur le contenu, bien évidemment !
Drogues et histoires diaboliques sont de la partie.
Les illustrations et photos du livret possèdent également ce côté "défoncé".
M'enfin, ces mecs sont pas nets... J'ai rarement entendu un tel nihilisme dans le monde musical... Ça en devient éprouvant par moments, cette noirceur inspirée des films d'horreur, ceux qui faisaient peur, pas les conneries d'aujourd'hui avec connasses siliconées qu'on est content de voir mourir.
Les films dans lesquels un travail d'ambiance horrifique était réalisé pour un résultat convainquant.
On a l'impression ici d'avoir été drogué, et pas qu'un peu... J'imagine que c'est l'état proche de l'overdose là...
Le son qui sort des enceintes laisse penser cela... Vraiment sale, bruyant, déformé, avec un chanteur qui n'en a plus rien à foutre. L'effet sur sa voix, en continu, participe également à ce rendu poisseux.
Poisseux, oui, c'est le mot (merci à celui qui a posé ce terme pour l'étiquette du skeud, j'aurais pas trouvé autrement.)
On est projeté dans différentes scènes tout le long du disque.
La fin du monde avec "Funeralopolis", un Conan sanguinaire et pas très sympa qui veut nous anéantir avec "Barbarian", un chasseur de sorcières du temps de l'Inquisition qui prend plaisir à torturer ces pauvres femmes avec "I, The Witchfinder", un misanthrope qui sort dans la rue armé d'un revolver pour tirer sur ceux qui croisent son chemin avec "We hate you"... On assiste même au concert des trois déglingués qui portent des couronnes faites de feuilles de cannabis, avec le morceau titre !
Mais je crois que le morceau le plus tripant, c'est celui en trois parties s'étirant sur un quart d'heure : "Weird Tales"...
Pour la dernière partie, j'ai juste l'impression qu'on m'a jeté dans un trou noir, toujours complètement défoncé, bien entendu...
Étendu sur le sol, dans l'incapacité de bouger, des formes se mouvent dans l'obscurité et se rapprochent de moi... Des créatures hideuses viennent m' observer et me renifler... Pour me démembrer ensuite afin de me dévorer...
Le pire, c'est que je peux rien faire et je ne sens même rien... Aucune douleur...
C'est certainement ce que l'on peut appeler un sacré bon bad trip, ce "Dopethrone"!