"Dehumanizer" n'est peut-être pas sorti à la meilleure période pour BLACK SABBATH :
- Encore plein de regrets, de haines, de ressentiment et d'incompréhensions entre les membres du SAB'
- Le Hard US à la GUNS N'ROSES fait la loi
- Le Grunge vit à plein tube son heure de gloire
- Les vieux groupes essaient de se repenser (Bruce quitte MAIDEN, Halford quitte PRIEST, METALLICA nous prépare les horribles "Load"/"Reload"...).
Et pourtant, "Dehumanizer" est un GRAND album, il faut savoir l'écouter, ce qui se fait facilement.
Tout d'abord, la pochette est moche et ringarde.
Ensuite il faut faire fi de la production qui est hélas ratée.
En effet, le chant de Dio est parfois trop en retrait et la batterie a trop de réverb' avec une caisse claire qui a un son de casserole, mais les guitares et la basse sont magnifiques, rien à dire.
Malgré ces quelques points faibles, la magie est vraiment là, cet album est truffé de pépites.
Dio a la hargne, les morceaux sont carrés et plein de surprises.
Sur cet album le SAB' nous propose une formule qui a fait les grandes heures de "Heaven And Hell" ou "Mob Rules", voire "Sabotage" c'est à dire mélanger arpèges, chant clair, hurlé, rythmes pachydermiques et accélérations soudaines.
On retrouvera même du "Born Again" dans le titre "Buried Alive".
Classique, me direz-vous ? et bien non, car si les mélanges cités sont attendus, ils n'interviennent pas où on les attend !
Nous avons ainsi de véritables perles "I", "Time Machine", "After All", "Computer God", "Buried Alive", "TV crimes", "Master Of Reality"...
Album sous-estimé du regretté Dio avec un chant pratiquement à son sommet qualitatif, album qui est bien dans le lignée sombre et mélancolique de BLACK SABBATH.
Bien touffu, ni trop long ni trop court, juste ce qu'il faut 4 arrondi à 5 car c'est RJ Dio.