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2008 Zero Order Phase
2012 Plains Of Oblivion
 

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JEFF LOOMIS - Plains Of Oblivion (2012)
Par WËN le 1er Juillet 2012          Consultée 3570 fois

Lorsqu’en 2007, profitant d’une accalmie de l’actualité de NEVERMORE, Jeff Loomis, émérite guitariste de la formation Nord-Américaine, nous présentait son premier opus sous son propre nom, rien ne laissait encore présager que de simple projet parallèle ce dernier allait rapidement s’imposer comme le principal centre d’intérêt du talentueux blondinet. Et pour cause, quatre années plus tard et le mitigé "The Obsidian Conspiracy" (2010) dans les bacs, Loomis, las et taraudé par ses velléités d’émancipation, décide de lâcher l’affaire d’un laconique « Plus jamais ! » et quitte ainsi ses camarades en claquant une dernière fois la porte derrière lui. Concernant ce départ, bien malin qui parviendra à démêler le vrai du faux des diverses déclarations des deux factions en présence et comme là n’est pas notre rôle, nous nous abstiendrons donc de prendre parti ou d’émettre un quelconque avis sur ce futile et stérile débat.

En revanche, celui que nous n’allons pas manquer de donner, d’avis, concernera donc ce fameux premier jet, ce "Zero Order Phase", instrumental de son état et assez logiquement NEVERMORE-like aux encolures, qui à sa sortie, sans révolutionner le genre, a su néanmoins faire preuve des qualités et de la hargne nécessaire pour se faire sa place en cette rigide et frigide institution des albums dénués d’une quelconque once de chant. Frais et accrocheur, technique sans être hors de propos, l’opus se voulait en tout cas suffisamment varié et intéressant pour ne pas lasser l’auditeur ce qui, chez le guitare-héro lambda, relève déjà d’une sacrée gageure.

Et ceux, qui comme nous, apprirent que cette fripouille de Jeff rebranchait sa schecter pour nous revenir en grandes pompes avec ce "Plains Of Oblivion" plein de promesses ; ceux-ci durent plus d’une fois, en songeant à cette galette en devenir, se forcer à masquer ce sourire songeur qui ne pouvait qu’indéniablement leur venir aux lèvres. Mais maintenant dans les bacs et dans quelques chaumières, l’heure du bilan a sonné.

Premier constat, cet album s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, nous dépeignant les ternes visions de son géniteur, consterné devant ce monde aride, dévasté et dépeuplé. Cette impression de solitude bien présente sur le premier album nous envahit dès les premières notes de la fracassante et bien nommée "Mercurial", qui a tôt fait de déverser son bouillonnant flot de double-croches. En guitariste accompli, Loomis use et abuse de ces syncopes habituelles déclinées ici en riffs à la fois lourds et abrasifs, entrecoupés d’implacables breaks de rigueur et ce, afin de mieux repartir sur un solo épique ("Mercurial"), une ligne mélodique néoclassique ("Requiem For The Living"), un passage aérien ("Continuum Drift") voire un arpège cristallin ("Chosen Time", "Rapture") ou un bon tabassage agressivement Thrash ("Escape Velocity"). Sans nous lancer dans un exercice d’énumération dans le menu détail, la qualité intrinsèque d’un album instrumental tel que celui-ci étant avant tout basée sur le ressenti de l’auditeur par rapport à l’œuvre, nous allons vous laisser le soin et le plaisir de découvrir tout cela par vous-même. Gardons juste à l’esprit, et même si le guitariste tend à s’affranchir de quelques gimmicks trop caractéristiques de NEVERMORE, que les aficionados du bonhomme resteront tout de même en terrain soigneusement balisé.

Est-ce une tare ? Non évidemment, à condition seulement de ne pas offrir à sa fan base une vulgaire resucée d’une recette qui a su montrer son efficacité. Voilà donc l’occasion d’appréhender la principale innovation, la surprise même, en comparaison de son prédécesseur, qui concerne finalement l’apparition, sur un trio de titres d’un nouvel instrument, à cordes lui aussi : le chant. En effet, par le biais de quelques guests pas dé-gueux du tout, Loomis parvient ainsi à se réapproprier l’attention déclinante des moins réceptifs de ses auditeurs. Ainsi, les prestations de Chritine Rhoades sur "Tragedy And Harmony" puis sur "Chosen Time" (ainsi que sur les deux titres bonus de l’édition limitée) apportent une touche de fraicheur et quelques belles mélodies vocales (sur les refrains notamment) à ces morceaux plus Rock et/ou légèrement typés ballade-hardos, tandis que l’approche du maestro Ihsahn (feu-EMPEROR, IHSAHN) confère à "Surrender", le terrain de jeu qui lui est réservé, une aura de folie furieusement malsaine en alternant vocaux hurlés et chantés, un domaine où le bonhomme a su faire ses preuves. Ceci-dit, nous n’en avons pas encore fini avec les guests, car que serait un album de La Loom’ sans sa palanquée habituelle d’invités branleurs de manches d’ailleurs loin d’en être, des manches. Jugez plutôt : Marty Friedman (ex-MEGADETH), Chris Poland (ex-MEGADETH, OHMPHREY), Tony MacAlpine (PLANET-X) et Attila Vörös (WARREL DANE, NEVERMORE), contribuant chacun à leur manière et avec leur style à faire avancer le schmilblick.

Mais voilà, des invités, des riffs, aussi burnés soient-ils ne font pas tout et ne suffisent pas à faire d’un disque un excellent album. Et même si cet opus demeure bon, force est de constater que la surprise du premier effort passée, le charme n’agit plus autant. Pourquoi ? Et bien simplement car, sans tomber dans les affres de la comparaison, il est bien difficile de ne pas comparer ce "Plains Of Oblivion" à son prédécesseur et même si l’apport de chant s’avère être une idée originale (tant qu’il se cantonne au rôle d’expérimentation), ce dernier opus manque juste de caractère, de moments de bravoure (à quelques passages mémorables près), faisant que le bottage de cul attendu n’a carrément pas lieu. Au mieux une petite tape sur votre dodu derrière vous laissera tout juste une impression légèrement chaleureuse.

A mieux fait. 

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- Jeff Loomis (guitare)
- Shane Lentz (basse)
- Dirk Verbeuren (batterie)
- Christine Rhoades (invité, chant)
- Ihsahn (invité, chant)
- Marty Friedman (invité, guitare)
- Chris Poland (invité, guitare)
- Tony Macalpine (invité, guitare)
- Attila Voros (invité, guitare)


1. Mercurial
2. The Ultimatum
3. Escape Velocity
4. Tragedy And Harmony
5. Requiem For The Living
6. Continuum Drift
7. Surrender
8. Chosen Time
9. Rapture
10. Sibylline Origin



             



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