On se croirait revenu aux premières heures de NOCTURNAL RITES. Un metal léché, épique, joliment chanté, des titres accrocheurs et aérés, une ambiance 80’s savamment entretenue, des lignes de chant qui font mouche avec aisance, SAINT DEAMON constitue bien l’une des plus belles découvertes de l’année 2008. Un exemple probant figure en seconde position, juste après une intro fouettée par un vent d’ouest. Et pourtant, « My Judas », cache bien son jeu. Intro gentillette, montée en puissance qu’on croit un brin timide puis lignes de chant savoureuses et refrain magnifique, SAINT DEAMON ne tarde pas à exhiber ses armes. La première, Jon Thore Grefstad, probablement. Chanteur idéal au feeling exemplaire, il s’inscrit comme un ersatz bienvenu d’Anders Zackrisson. La seconde, ce sont ces compos nostalgiques et légères à la fois, épiques comme il faut, mélodiques mais sans coulures, intenses mais pas naïves. Voila, SAINT DEAMON a du talent, tout simplement. Et son premier album aligne les saltos et autres doubles boucles piquées sur un terrain de jeu aux allures de patinoires, slalomant entre ses confrères moribonds, cloués au sol après s’être cru capables d’effectuer des figures trop difficiles pour eux. SAINT DEAMON, lui, prend son temps, déroule un heavy mélodique en parfaite adéquation avec ses capacités. Ecoutez donc le final « Run For Your Life », pour bien comprendre. Malgré un refrain risqué et des velléités de happy metal, il tire superbement son épingle du jeu, en usant habilement des clichés habituels, sans abus ni arrogance. Comme la preuve que son géniteur est un équilibriste hors pair.