SAINT DEAMON n’aura pas attendu longtemps pour décevoir. Un an. Après un premier album confortablement installé parmi les meilleures productions de l’année 2008, "Pandeamonium" trouve des Suédois qui chutent d’un cran. Des titres forts en retrait, des mélodies assez prudentes, des refrains à l’accroche souvent contestable, la baisse de qualité se distingue doucement mais surement. SAINT DEAMON grossirait donc le camp de ces formations qu’un seul album entraine à la rupture de stock ? Probablement.

La déception est de mise, d’accord. Pour autant, il serait idiot de bouder un album qui parvient à réserver de bons moments. Et parce que la matière façonnée ici est exclusivement extraite de "In Shadows Lost From The Brave", les amateurs de ce dernier pourront y trouver leur compte, à condition de ne pas être trop regardant à la fois sur l’originalité et la capacité de renouvellement.

"Deception" (beau début les gars) est caractéristique de ce second essai ; il navigue entre deux eaux. D’un côté, une pêche communicative et des mélodies épiques bien en place (le refrain s’acquitte très bien de son rôle). De l’autre, une lassitude qui point trop vite, la faute à une succession de plans déjà entendus, que ce soit chez NOCTURNAL RITES ou SAINT DEAMON lui-même.

"Pandeamonium" hisse son niveau à de nombreux moments. Le problème, c’est que rares sont les titres à proposer une qualité égale sur la durée. Finalement, dans cette catégorie, j’en distingue trois. La ballade "A Day To Come", le fédérateur "Oceans Of Glory" et son refrain à la RHAPSODY et le doucereux "Fear in a Fragile Mind", qui touche au but grâce à de belles ambiances et une variété de plans finalement assez rare sur cet album.

A côté de ces trois titres, des instants plus qu’autre chose ; les lignes de chant mélancoliques et le refrain FM de "Pandeamonium", les guitares tranchantes de "Eyes of the Devil", le refrain aérien de "Way Home", celui fédérateur de "The Deamon Within" ou la rythmique entraînante de "Fallen Angel".

Jan Thore Grefstad est toujours aussi à l’aise, même si je le trouve moins performant que sur l’album précédent, son chant affichant quelques errements passagers. Andreas "Toya" Johansson, quant à lui, s’est réservé quelques soli de bonne facture, notamment sur "The Only One Sane" et "Fear in a Fragile Mind". Rien de bien transcendant, toutefois. Enfin, la production est à l’identique de ce que l’on pouvait entendre sur "In Shadows Lost From The Brave". Equilibrée et un peu sèche, elle se situe dans une bonne moyenne au regard des groupes similaires.

SAINT DEAMON, espoir fugace d’une année. Avec un second effort trop attentif, l’étiquette me semble adaptée. S’il y a encore de quoi contenter quelques amateurs, le tir doit être rectifié aussi vite que possible. Que SAINT DEAMON continue d’arpenter le même terrain de jeu, il y est à son aise, mais qu’il se pose davantage de questions, histoire de ne pas afficher le même spectacle à chaque saison.

J’aurais vraiment aimé parlé d’une discographie irréprochable. Ce n’est pas le cas. Rien n’est perdu. Mais tout reste encore à faire, finalement.