C’était une de ces semaines où on ne sait plus trop quoi écouter. On tatonne en maugréant pour faire sa Playlist et la déception vous submerge au fur et à mesure que votre lecteur MP3 se remplit. Aucune nouveauté valable, obligé d’écouter que des vieilleries des années 80, on vit une époque de merde...Blabla... Puis POWERSYLV est arrivé et il a hurlé à la faune des chroniqueurs de NIME :

« QUI VEUT SE CHARGER DU DERNIER HATESPHERE ? »

J’avais bien aimé leur album de 2003, ça s’appelait « Rise of Brutality ». Un truc comme ça. J’en avais du moins un bon souvenir. C’est donc avec un certain enthousiasme et une attention renouvellée que je me suis penché sur le dernier HATESPHERE en croyant écouter du HATEBREED.

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J’étais dans le RER et elle s’est assise en face de moi. Madame Passe-Partout. Une blonde sans âge parfaitement commune. On en croise des comme ça tous les jours. C’est la cohorte des femmes banales, inexpressives, aux traits communs et à la dégaine ordinaire. Rien ne les différencie entre elles. Le même tailleur gris, le même chemisier fermé convenablement, les escarpins élimés et le sac à main noir. Elles ont des gueules à vendre des assurances et à vous faire signer des crédits. Dans quelques années, on pourra leur coller des codes barres dans la nuque et les inter-changer entre elles. Norme Française.
Elle se lève. L’avantage d’aller en bout de ligne, c’est que les nanas se lèvent avant vous (en général). Le cul est flasque. Des jambes sans surprise ornées de genoux cagneux. Ni moche, ni belle mais pas terrible. Quoi de pire dans notre société conformiste ?

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Le dernier HATESPHERE est un album passe-partout. En apparence, on a de quoi être satisfait. De bons gros riffs arrêtés, des titres carrés, un son « pro » (Tue MADSEN est aux manettes... Décidément...), un chanteur qui beugle avec sérieux et quelques interludes bien vus. Le groupe maîtrise sa cadence et ce n’est pas désagréable. Le break mid-tempo tombe « quand il faut » pour que la machine reparte de plus belle (le tout soutenu par de très propres accélérations).

Mais HATESPHERE est commun. Leur musique est banale, linéaire et sans saveur. Ca ne fait pas de mal à une mouche. Vous n’aurez pas le pouls qui va s’accélerer, vous headbanguerez plus par habitude que par envie. Pire : vous n’aurez pas envie de repasser une chanson parce que vous n’allez en retenir aucune. « Serpent Smiles And Killer Eyes », c’est 40 minutes de Metal bruyant et plat comme une limande.

Pas nul, ni médiocre. Juste moyen et sans réel particularisme. HATESPHERE ressemble à tout le monde et à personne. Une « soupe » Metalcore Thrashy qu’on avale sans dégoût ni plaisir. L’homogénéité de l’oeuvre en est si terrifiante qu’il faut pas moins de plusieurs dizaines d’écoutes pour commencer à isoler certains morceaux (Let Them Hate). Ca se termine comme ça a commencé, dans un brouhaha moderne où tout est en place mais duquel rien n’émerge. Voilà un album de plus à écouter en bagnole en pensant à autre chose.


Loin de moi l’idée de critiquer outre mesure ces artisans besogneux (pas mon genre). Leur travail est honnête mais ordinaire. Je leur promets un bel avenir si demain le Metal devient une musique d’ascenseur. En attendant, ce n’est pas suffisant.


Note : 2/5 (et je suis gentil)


Morceau préféré du Canard : aucun.
Morceau détesté du Canard : aucun.