Curieusement je trouve cet album bien différent de Fallen de par sa forme : sur Fallen, on avait quelques tubes entraînants (Bring Me To Life, Going Under ou encore le très bon Whisper) qui dissimulaient une forêt de petits titres popisants et puériles, répétant de manière insupportable le même refrain 5 fois de suite sur une piste de 3 minutes. Là c'est le contraire : on a un single atrocement mauvais et cliché, en la personne de Call Me When You're Sober, pour appréhender un album pourtant moins mauvais mais malgré tout bien inintéressant.

Pour ma part je trouve qu'il y a eu une petite évolution : les titres sont moins prévisibles, la recette couplet-refrain-couplet-refrain x 2 est moins flagrante, moins présente, et les ambiances gothiques de pacotille sont mieux maîtrisées. Au final, on a droit à un album relativement homogène et moins puérile.

Mais ce n'est pas la peine de se faire d'illusions : qu'on le veuille ou non, Evanescence, ça ne pète pas des barres. Si le groupe à su se débarrasser, depuis Fallen, de tubes soupeux à vomir comme l'insupportable Tourniquet ou la ballade mortellement chiante My immortal, les titres de cette porte ouverte à la banalité n'ont aucune personnalité, se ressemblent tous, et permettent à l'auditeur d'être très vite investi par un pénible sentiment de lassitude... Et ce dès la seconde écoute ! La voix de Lee n'a pas progressé d'un iota : elle est toujours en train de beugler comme une québécoise et se retrouve vite incapable de varier ses registres, chose à laquelle elle semble ne pas apporter grand intérêt, aveuglée qu’elle est par sa puérilité de nouvelle star à la mode... Quand aux zikos, il me semble que leurs maigres performances se passent de commentaires. Décidément l'originalité n'est pas leur fort.

En bref The Open Door est un album passable, peuplé de titre pas forcément mauvais mais dans l'ensemble assez fades... Nettement moins hétérogène que Fallen, qui contenait quelques bons titres tout en s'encombrant de grosses daubes popisantes, il se trouve du coup être un peu moins mauvais... Mais ça ne suffit pas à sortir Evanescence de sa banalité et de son profond manque d'esprit artistique.