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HEAVY METAL  |  STUDIO

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STRAPPING YOUNG LAD - The New Black (2006)
Par BAAZBAAZ le 29 Juillet 2006          Consultée 9369 fois

STRAPPING YOUNG LAD ne serait-il pas en voie de ... normalisation ? Le fer de lance du metal extrême ne serait-il pas en train de se fondre doucement dans la masse et de perdre l'avance qu'il avait pu conserver tant bien que mal sur le reste de la meute ? Et tous les regards se tournent alors du côté de Devin Townsend, l'ex-petit génie dont l'inspiration semble aujourd'hui connaître un irrémédiable déclin. Et encore le terme de normalisation n'est-il sans doute pas approprié. Car The New Black n'est pas seulement consommable sans dégât majeur pour les oreilles, mais il apparaît en plus cruellement dépourvu de toute surprise, de toute identité propre : la musique de STRAPPING YOUNG LAD - à l'image de celle de Townsend sur ses albums solos - est en voie de banalisation ; elle n'a plus rien d'extrême, même SLIPKNOT étant plus méchant aujourd'hui, et elle n’a plus rien d'original. Quiconque a déjà entendu ne serait-ce qu'une composition de n'importe quel album précédent de Townsend n'entendra rien ici qui soit susceptible de marquer une évolution sonore, même minime.

Et si l'aura qui entoure le groupe et son leader pourra peut-être suffire à induire brièvement en erreur les fans les plus acharnés, le constat - hélas - est terrible : The New Black est potable, sans plus. Sympathique par moment, répétitif, parsemé de quelques bonnes idées, mais englué aussi dans une sorte de routine pépère et ronronnante qu'une production un peu monolithique et plate ne fait que renforcer. L'album de trop, peut-être, pour un groupe dont le statut culte tend à présent à se diluer dans une discographie trop longue, trop redondante et coincée dans une trajectoire artistique prévisible : de moins en moins d'impact, de plus en plus de mélodies accessibles, des restes d'influences indus, un peu de black, un peu de thrash, et bientôt beaucoup d'ennui. STRAPPING YOUNG LAD et Townsend sont en train de saboter tranquillement dans la morosité la légende qu'ils avaient forgée à coup de disques surpuissants, enivrants et hallucinés. Et l'ancien espoir du metal semble adopter, dans un tout autre style, la même trajectoire que Beck – autre apprenti génie ayant brûlé d'un seul coup son inspiration.

Or, quand on écoute un disque de STRAPPING YOUNG LAD, on attend une claque. Du bruit, du sang, des larmes. On peut accepter à la limite que Townsend se mélange les pinceaux, et nous offre des compositions typiques de ses albums solos, avec un soupçon de fureur débridée en plus. Mais sur The New Black, rien n'est vraiment à la hauteur ni de ce que le groupe a proposé dans le passé, ni de ce que Townsend a réalisé seul. Les premières écoutes peuvent pourtant faire illusion. Comme d'habitude, en effet, le son est énorme, les guitares grésillent, et le chant passe sans sourciller du croassement black à un lyrisme fou et aérien : « Decimator » ou « Wrong Side » sont des morceaux travaillés et énervés, épiques et violents, sur lesquels STRAPPING YOUNG LAD prouve qu'il sait être aussi brutal qu'entraînant. Mais à chaque fois tout est dit ou presque en quelques secondes, et la plupart des chansons font preuve d'une linéarité désarmante. Et même si, le temps d'un « Hope », on croit soudain passer aux choses sérieuses, l'engouement retombe vite : l'intensité est proche de zéro.

Sur The New Black apparaît clairement un défaut que d'aucuns soupçonnaient depuis longtemps chez Townsend, seul ou en bande : un certain manque de finesse en arrière-plan, une prédisposition larvée pour les rythmiques pachydermiques, pour la bonne couenne bien grasse au détriment de la légèreté. Bien sûr, il y avait les ambiances, parfois très subtiles, et une vraie capacité à faire décoller les riffs les plus pesants. Mais aujourd'hui, tandis que la magie n'opère plus, il ne reste qu'une musique qui se consomme d'abord au poids. Et la pesée, ici, est impitoyable : l'art de Townsend a gonflé, il est devenu obèse. Quel intérêt peut avoir, en 2006, une chanson lourdingue comme « You Suck », ou parodique comme « Far Beyond Metal » ? Et comment justifier un passage fusion (oui, fusion !) aussi téléphoné que celui qui conclut « Anti Product ». Franchement, à la limite, mieux vaut dans ce cas aller réécouter EXTREME. Le groupe tire quelques ficelles, tente parfois de faire varier sa musique, sans trop de conviction, sans folie ; ils sont devenus des vieillards.

Ce n'est pas que le disque soit mauvais ... il est juste sans saveur, sans odeur, clinique. Et surtout, il ne ferait pas de mal à une mouche, même si le groupe joue les malpolis avec « Fucker ». A ce niveau-là, c'est aussi subversif que UGLY KID JOE en son temps. La chanson, en elle-même, est plutôt écoutable, tout comme la plus modérée et planante « Almost Again ». Mais rien ne donne envie de monter le son, de se battre avec cette musique, de la défier, de la soumettre ou de s'y perdre. Rien n'est plus comme autrefois, lorsque la musique de Townsend et de STRAPPING YOUNG LAD était un monstre en furie qu'il fallait affronter au risque d'y laisser sa peau. Et la seule chose que The New Black donne envie de faire est d'ailleurs de réécouter les vieux disques du groupe. Ce qui n'est jamais bon signe. Peut-être faut-il à présent faire son deuil de Townsend. En une dizaine d'années, il a sorti de grandes choses, il a défié les codes et a inventé une autre manière de faire du metal. Il a aussi acquis une réputation qui, sans être surestimée, montre maintenant ses limites. Bye bye Devin ?

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- Devin Townsend (chant, guitare)
- Jed Simon (guitare)
- Byron Stroud (basse)
- Gene Hoglan (batterie)
- Will Campagna (claviers)


1. Decimator
2. You Suck
3. Anti Product
4. Monument
5. Wrong Side
6. Hope
7. Far Beyond Metal
8. Fucker
9. Almost Again
10. Polyphony
11. The New Black



             



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