Mettre dans le shaker du SUICIDAL TENDENCIES, du INFECTIOUS GROOVE, une bonne rasade de SEX PISTOLS et agitez le tout gentiment (soft) en intégrant tout doucement THE OFFSPRING ou du GREEN DAY (pour les plus jeunes d'entre vous)...
Vous obtenez ainsi un sympathique petit cocktail répondant au doux nom de CYCO MIKO...
Mon frontman préféré, celui-là même qui sait sautiller et bouger comme personne sur une scène, s'offre un album solo reposant à la fois sur son surnom dans le métier et sur sa passion affichée pour le punk. Notre lascar s'offre ainsi, comble de joie, rien de moins que les services de Steve Jones (SEX PISTOLS) à la guitare ! La classe !?
Alors, est-ce que deux grands noms du Metal au sens large suffisent à pondre une nouvelle forme de référence ?
Oui et non.

Oui car la bonne humeur, le fun de Mike Muir est assez présent. Ça bouge, ya du peps. Des petits "tubes" sont même de la partie avec en tête de pont un "I Love Destruction" ultra efficace (essayez de choper la prestation du groupe à NPA à l'époque avec Muir qui grimpe partout dans le studio... Excellent ! Je venais de les voir la veille live à Nantes !), "Lost My Brain Once Again", "Cyco Myko Wants You" et la superbe "Ain't Mess'n Around".
Tout ceci fonctionne même, s'il faut bien le reconnaître, c'est plutôt gentillet et peu énervé.
Car c'est bien là que le bât blesse. La voix de Muir est beaucoup trop mixée en avant, au détriment de la musique (même si cela reste du punk rock, nous sommes bien d'accord) et le corps du disque s'enchaîne gentiment. Trop d'homogénéité tue l'homogénéité. Comment ne pas avoir l'impression d'avoir déjà entendu tel ou tel titre ailleurs. L'ensemble ronronne un peu beaucoup et on peut regretter l'absence complète de prises de risque.
Ce qui fera plaisir, c'est assurément de constater que sur scène, le bmp en prendra pour son compte !

Cet effort studio, doté d'un artwork horrible (il faut bien le noter), constitue un moment vraiment plaisant, qu'il faudra consommer avec modération toutefois car la lassitude s'installe trop rapidement.
On a beau être un fan de Mike Muir, il faut bien rester un poil lucide, que diable !