Les jeux olympiques approchant, les rois du sprint auront leur heure de gloire c’est certain. THE ABYSS ne concourt pas pour le 3000m steeple avec barrières et rivière mais bien pour la discipline reine : le 100m. Pourquoi ? Imaginez l’arbitre starter non plus affublé d’un simple pistolet mais d’une mitraillette à cadence de tir ultra rapide, vous comprendrez un peu le malaise du départ, les sprinters risquent de battre des records surtout s’il vient à l’arbitre de pointer autre chose que les cieux. En tout cas le pari audacieux de Peter Tägtgren qui une fois n’est pas coutume se trouve derrière les fûts, est de suivre la cadence effrénée d’un starter devenu fou. Et le bougre blaste fort et à tout va comme un saligaud !

L’album, de fait, a une certaine forme de linéarité, son rythme effréné impulse une écoute ultra dynamique pas déplaisante les jours de fatigue, la contrepartie c’est qu’il fatigue aussi vite l’oreille. Il faut donc à vous attendre à un album très chien fou. THE ABYSS est un side-project des trois membres d’HYPOCRISY, sauf que chacun joue l’instrument de l’autre, vous me suivez ? Point fort de l’album, le chant et la basse. Le chant car il est vil, pincé par le mal et harmonieux avec le contenu musical de l’album, la basse, elle, est exceptionnellement audible et superbement enregistrée, jamais en retrait, son jeu est tout bonnement excellent, on l’entend claquer et les lignes jouées démontrent que Tägtgren n’est vraiment pas manchot (mais ça on le savait). Trois titres sortent du lot de cet impitoyable machine de guerre qu’est "Summon The Beast", je veux parler de "Satan’s Majestic Empire", "The Hymn" et de "Feasting The Remains Of Heaven". Ils ont mes préférences mélodiques et dégagent une ambiance intéressante. J’avais acheté le disque à sa sortie via le VPC d’Adipocere records et je me souviens bien de la petite compétition que j’organisais dans ma chambre entre "Summon The Beast", le "Secrets Of The Black Art" de DARK FUNERAL et le "Heaven Shall Burn… When We Are Gathered" de MARDUK. Je vous laisse le soin de distribuer les médailles, chacun d’entre eux pour des raisons diverses peuvent truster sur la plus haute marche.

Mais il faut bien le dire qu’à cette époque tous les albums ne blastaient pas aussi forts et de manière continue, hormis des MARDUK ou un peu plus tard certains groupes comme THE LEGION. THE ABYSS a réussi son coup, ce n’est pas foncièrement d’une originalité ultime mais l’album est qualitatif, bien ficelé et dure suffisamment pour rester digeste. Il peut être utilisé pour votre jogging hebdomadaire, pour rattraper votre retard et/ou votre train, vos performances vous remercieront !

NOTE : 3/5.