J'avais aussi cette pochette jusqu'à ce que je rachète le CD en version digipack (sortie en l'an 2000) avec pas moins d'un bonus de cinq versions antérieures et quelque peu différentes (du premier album) au stade de démo ! La présentation fut l'occasion d'être plus retravaillée avec cette vallée jaunie et brunâtre à la fois (ocre, si vous préférez) qui se voit envahir par de lourds nuages (rochers ?) prêts à engloutir les nombreux cadavres qui tapissent déjà le sol... Bon, le visuel, c'est fait. Passons.

La profondeur de cette voix d'outre-tombe d'une part et son pendant clair et incantatoire de l'autre, sont représentatifs du combat qui bouillonne dans nos esprits : le tout couplé aux tempos si lents que le désespoir ne peut que vous plomber la journée, la semaine... toute votre vie ? Non bien sûr, cependant, cette ambivalence contribue à ressasser "plaies et douleurs" alors que reprendre du "poil de la bête" nous sortirait de notre léthargie existentielle ! Le pire, c'est que nous savons tout cela, n'est-ce-pas...

Plus rugueux que "One With Darkness" - pourtant âgé à peine d'un an de plus - "Crucidiction" montre le déterminisme dévastateur des Suédois. Les riffs sont mieux amenés, même si certaines transitions contrastent abruptement tels les aller-retours de la guitare classique sur le morceau "Wintergrief" au moment où nous nous y attendons le moins, ainsi que le riff "distorsionné" principal qui précède, celui-là même qui ralentit à chaque fin de phrase, terriblement accrocheur et subliment amené à l'auditoire !

Il en va de même tout au long de son audition...