220 VOLT ça ne vous dit sans doute rien et pourtant ce groupe suédois a mené une belle carrière, certes dans l'ombre du géant EUROPE contre lequel il ne pouvait lutter. Il n'empêche que tout le monde devrait avoir écouté leur "Power Games" (1984) pas piqué des hannetons. Alors la sortie d'un nouvel opus des Suédois n'est certainement pas à prendre à la légère.

"Walking The Starlight" remplit parfaitement son contrat. 13 titres bien envoyés, et rien à jeter même si tout ne se vaut pas. Le morceau titre a été très judicieusement choisi pour mettre en avant l'album. Il faut dire qu'il est franchement excellent : mid-tempo lancinant et moderne (utilisation fine des claviers), il montre un groupe qui parvient à actualiser sa musique tout en y conservant son essence mélodique. 220 VOLT fait avec son temps, et ne paraît en aucun cas dépassé. Cette démarche est sensiblement similaire à ce que propose EUROPE depuis "Start From The Dark", et 220 VOLT fait aussi bien, voire même mieux. Le problème c'est que "Walking The Starlight" est sans doute le meilleur titre de l'album avec le splendide titre de clôture ("Guiding Light"). Cela dit, tout ce qui est contenu entre ses deux pépites est de qualité.

220 VOLT nous délivre une série de morceaux qui montrent l'étendue de son sens de la composition : on sent une nette volonté de proposer une synthèse de toute leur production passée. Le Heavy qui s'était un peu mis en veilleuse sur "Eye To Eye" ressurgit donc çà et là, tandis que les morceaux à tendance Glam, les petites perles mélodiques et les moments bluesy ne sont pas en reste, et le tout avec du punch. Anders Engberg remplace le chanteur historique Jocke Lundholm, et il passe le test sans défaillir. Il chante peut-être même de façon un peu trop pro, trop juste : ce qui fait perdre un peu de cette spontanéité et de cet enthousiasme candide qui émanaient des productions du groupe dans les 80's (rappelons qu'alors la moyenne d'âge des zicos était très basse). Mais le décevant "Lethal Illusion" de 1997 nous avait renseigné sur le fait que Lundholm n'avait plus les capacités suffisantes pour assurer le chant, donc quoi qu'il en soit, le recrutement d'Engberg est plus que pertinent.

"Walking The Starlight" se place sans problème aux côtés des meilleurs albums produits durant la période dorée du groupe. On pourra lui reprocher un léger manque de concision (un ou deux titres de remplissage vers la fin), mais se serait pinailler au vu de la qualité globale de l'ensemble. Incontestablement, "Walking The Starlight" s'impose comme un album de reformation marquant, qui apporte une réelle plus-value à la discographie de 220 VOLT.