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DEATH METAL  |  STUDIO

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2014 Orchestrating The Apocalypse

WARFATHER - Orchestrating The Apocalypse (2014)
Par DARK MORUE le 6 Mars 2014          Consultée 3306 fois

"Ben alors, je comprends pas pourquoi tout le monde le déteste cet album, il est pas si mal après tout, merde. Les gens sont injustes des fois..."
Voilà quelle a été ma première réaction à l'écoute de ce WARFATHER. En fond sonore en jouant à Kingdom Rush, je l'avoue.
Pourquoi un tel album provoque autant d'acharnement ? Il sort, il est nul, et on s'en fout, non ? Toute façon, WARFATHER ça dit rien à personne après tout ? Eh ben... Parce que c'est le nouveau projet de Steve Tucker, l'ex-MORBID ANGEL qu'on avait pas revu depuis le formidable opus de NADER SADEK. Et parce qu'il a débarqué avec ses gros sabots en vendant ça comme un putain de concept album sur l'apocalypse, truc de la mort avec les photos promos les plus redneck de tous les temps et une pochette jolie mais qui donne pas du tout envie d'écouter l'opus quand on sait à l'avance que c'est du Death. Donc a priori, c'est déjà mitigé d'emblée, surtout qu'on l'a pas vu arriver.

Puis ensuite on se ballade sur le web et on voit l'album se faire démolir la gueule en beauté absolument partout. Diantre. Le père Tucker se serait donc foiré à ce point ? Mais bon, par pur zèle, parce qu'il faut bien être exhaustif quand on chronique chez NIME, j'ai fini quand même par me pencher sur le cas WARFATHER. Et si dans un premier temps j'ai trouvé l'album au final correct et s'écoutant tout seul comme bruit de fond, au final dès qu'on se penche dessus un peu en profondeur... On voit bien ce qui cloche et pourquoi c'est l'actuel vilain petit canard des Deatheux.
Pourtant, ça commence plutôt bien. Bon, je zappe "XII" qui, pour un premier titre, fait complètement n'importe quoi, enchaînant les plans sans aucune dynamique ni aucune idée des aboutissants du tout et tentant même de repomper un riff issu de "To Give" de LYKATHEA AFLAME sans même y arriver. Mais le fonceur "Legion" fout une belle baffe et "My Queen Shall No Be Mourned" s'en tire avec les honneurs, sauvée par ses arrangements ambiants fournissant une ambiance SEPTIC FLESH carrément appréciable. Voilà.

Sinon, en dehors de ça, c'est globalement raisonnablement la foire. Pas que "Orchestrating The Apocalypse" soit une merde sans nom trahissant les valeurs du Death, non. On a tout le nécessaire dedans, du moins théoriquement. Juste qu'il est incroyablement mal fichu. Plein de bonnes idées, des gros atouts, mais un tout disposé n'importe comment et semblant chaotique. Peut être que c'est le concept qui veut ça, mais dans ce cas là il aurait fallu en choisir un autre parce que ça justifie pas un album bancal. Déjà, la production est assez peu agréable à écouter tant elle est mal équilibrée, mais bon, ça encore on peut passer au delà. C'est surtout le travail de composition complètement anarchique qui saoule vite ("Gods And Machines", véritable foire et apologie du plan random, ou comment enchaîner plein de bonnes idées sans arriver à bien en amener ne serait-ce qu'une seule). Ainsi que ces putains d'interludes insupportables et kitsch au possible qu'on retrouve à 3 reprises, et qui tapent tous totalement à côté et défoncent l'intensité potentiellement dégagée. Parce que si WARFATHER semble avant tout s'inspirer de groupes comme HATE ETERNAL dans ce qu'ils ont fait de plus aéré, avec évidemment une comparaison obligatoire à MORBID ANGEL, il n'oublie pas de varier le propos et en fait, au final, c'est là que ça fait mal.

On a de très bonnes séquences blastées violentes et efficaces malgré un son de batterie à la limite du soutenable, la grosse voix de notre Steve qui fait presque peur même si il en fait des tonnes à un point presque ridicule, mais sinon... La plupart des gros riffs rouleau compresseur font leur petit effet, mais alors, dès que ça tente d'aller au delà, c'est pas franchement la joie. Si l'opus passe bien au premier abord quand on ne sait pas à quoi s'attendre, et donne l'impression d'être une œuvre de Death Metal burnée et assez complexe, plus on regarde de près et plus on se demande comment des musiciens aussi pros ont pu accoucher de ça. Certes parfois on trouve du bon (la fin de "Gods And Machine") mais souvent c'est juste... Nul. C'est pas bien. Voilà. Les riffs sont mauvais, les nombreux trémolos souvent et absolument pas inspirés, et surtout c'est plat, mais d'un plat... Même en appuyant un grand coup sur l'accélérateur avec "Ashes And Runes", le groupe sonne toujours peu inspiré et chiant. Il ne se passe tellement rien de marquant sur "Orchestrating The Apocalypse" passé sa 3e piste qui reste la seule qu'on en retiendra qu'on termine l'album sur les rotules en suppliant pour que ce capharnaüm s'arrête. Surtout que le rendu final ne semble presque pas pro, avec cette batterie tout simplement insupportable sur laquelle j'ai bien envie de rajouter une couche (surtout quand on sait que le batteur a également officié sur l'excellent opus de TEMPLE quoi, aux côtés de plusieurs ex-THE MONOLITH DEATHCULT...) qui achève un album se voulant Old School et mystique avec ses intégrations de claviers ambiants de partout mais qui sonne au final juste plat et daté...

Daté, voilà le problème. Tucker a voulu nous refourguer du rétro et montrer qu'il aime le Death Metal à l'ancienne et que c'est bien lui qui a officié sur "Gateways To Annihilation". Sauf que. Bien qu'il y ait de bonnes idées et que le tout soit plein d'intentions, l'opus est boiteux et une telle somme de fautes de goûts n'a plus aucun sens en 2014. Parce que produit horriblement, parce que composé n'importe comment (le nombre de fois où on se demande si il ne manque pas un instrument ou pourquoi les instrumentistes s'arrêtent de jouer pour laisser autant d'espace sonore vide est assez scandaleux), poussif et plat. Alors certes, on a bien une paire de morceaux qui évitent la catastrophe intégrale, mais globalement, ben... Peu importe quelles superstars on trouve dans le groupe, le résultat est que "Orchestrating The Apocalypse" n'est franchement pas un album agréable à écouter.

Impossible de le recommander dans ces conditions.

Papaoutai : Steve Tucker se plante en beauté et nous fournit un album complètement bancal n'atteignant jamais ses ambitions. Beau ratage comme on en voit rarement.

1,5/5 rabaissé à l'inférieur tellement c'est impardonnable de la part de vétérans pareils.

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   DARK MORUE

 
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- Steve Tucker (guitare, chant)
- Armatura (guitare)
- Avgvtvs (basse)
- Deimos (batterie)


1. Xii
2. Légions
3. My Queen Shall Not Be Mourned
4. Taunting The Deity
5. The Shifting Poles
6. Waltz Of The Solstice
7. Summoning The Warfathers
8. Ageless Merciless
9. The Chaos Of
10. Gods And Machines
11. Ashes And Runes
12. We Are The Wolves



             



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