Recherche avancée       Liste groupes



      
THRASH-DEATH  |  STUDIO

Commentaires (4)
Lexique thrash metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1991 A Shedding Of Skin

PROTECTOR - A Shedding Of Skin (1991)
Par CANARD WC le 2 Janvier 2014          Consultée 2750 fois

Avec son nom de marque de lame de rasoir, on pouvait attendre de PROTECTOR du riff tranchant et des lignes de chant sanguinaires (ça, c’est de l’intro). Il n’en est rien. PROTECTOR martèle comme un sourd, gronde, suffoque et vocifère. Le groupe est à ranger du côté des brutasses du Thrash des années 90, la fameuse « école SLAYER » comme je dis souvent. Pire encore.

PROTECTOR ne fait pas dans l’accrocheur, bien au contraire. On verse ici plutôt dans le mid tempo lourd - option ambiance oppressante ("Tantalus") – soit une certaine vision Death du Thrash. Ou l’inverse. PROTECTOR rentre dans cette caste des groupes à la jonction entre les deux mondes, un pied dans le Mordor et l’autre au pays du cuir clouté et jeans troué. Partant de là et vu qu’on parle de brutes de deuxième division qui tabassent (en une phrase je viens de perdre 9/10èmes de mon lectorat), vous aurez compris que ça rigole moyen. À l’instar d’un certain SADUS (pour le rendu), voire d’un MORBID SAINT en moins crasseux.

PROTECTOR affiche donc une funèbre efficacité « à la SEPULTURA » (ou LOUDBLAST pour nos lecteurs un brin chauvins). Issu d'un millésime riche mais disparate, extrême en tout point à l’image de cette nouvelle vague Metal qui allait bientôt recouvrir le monde entier, PROTECTOR en 1991 respire donc l’air du temps. Mais souffre ispo facto des carences propres au Mort Metal (linéarité et opacité) tout en trouvant dans ses influences Thrash un regain d’ensoleillement (riffs). Le groupe se dote même de jolis moments, de petits passages moins bourrins voire d’arpèges mignons comme tout sur "Toward Destruction" (ou le final chaotique qui Death en ligne droite).

Dommage que le groupe vocifère tout du long.
Dommage que les accélérations qui émaillent l’album assourdissent plus qu’elles ne percutent.
Dommage encore que l’ensemble manque de reliefs.

Car enfin il y a derrière ce tintamarre infernal une réelle volonté de puissance qui vous cloue au sol autant qu’il vous oppresse. Suffit d’écouter "Mortuary Nightmare" pour se figurer cette force qui se dandine dans une chambre froide.

Et c’est tout le problème de ces groupes à la lisière de deux mondes. Pas évident de prendre le meilleur des genres… mais si facile de tomber dans les écueils des deux. Pour que ce Thrash qui Death (ou l’inverse hein) ait mieux fonctionné, il aurait fallu davantage miser sur le sens de l’accroche inhérente au Thrash et l’efficacité du Death (quand il sait se montrer intransigeant). PROTECTOR manque sa cible d’un poil et avance péniblement la plupart du temps. L’exercice n’est certes pas facile, les plus grands qui se sont embringués dans cette voie – eux aussi – ont galéré et mis du temps à trouver le bon équilibre. De fait, on écoute tous (quasiment) plus souvent "Arise" que "Morbid Visions"... Si PROTECTOR avait pu durer, il y eut fort à parier que les albums suivants auraient déchiré leur race (ce qui n'est pas le cas). Mais comme on dit : « Avec des si, on mettrait Paris en bouteille ».

Autre signe qui ne trompe pas : treize titres pour 41 minutes et on ressort crevé, repu (avec un rot qui ne passe pas). Abdullah. Aucune envie de réécouter de suite ce "Shedding Of Skin" malgré la souvenance de s’être mangé un bon parpaing en pleine gueule. On hésite alors à zoner sur l’album pour retrouver les morceaux qui massacraient tout... mais non. On va se laisser un peu de temps pour digérer cette tambouille trop lourde.

Gardons donc la tête froide et ne cédons pas à l’envie de survaloriser le positionnement, le contexte et cet underground délicieux qui entoure PROTECTOR.


Note : 3/5 (pour le positionnement, le contexte)


Morceau préféré : "Face Fear" (dommage que tout l’album ne fut point à l’avenant)

A lire aussi en THRASH METAL par CANARD WC :


MEKONG DELTA
Dances Of Death (1990)
Ovni thrash fascinant et audacieux : culte !




VENGEANCE RISING
Human Sacrifice (1988)
Thrash dans son acceptation la plus "manowarienne"!


Marquez et partagez




 
   CANARD WC

 
  N/A



- Olly Wiebel (chant, guitare)
- Michael Hasse (batterie)
- Ede Belichmeier (basse)


1. Intro
2. Mortuary Nightmare
3. A Shedding Of Skin
4. Face Fear
5. Retribution In Darkness
6. Doomed To Failure
7. Thy Will Be Done
8. Whom Gods Destroy
9. Necropolis
10. Tantalus
11. Death Comes Soon
12. Unleashed Terror



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod