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BRUTAL DEATH (SLAM)  |  STUDIO

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ENGORGEMENT - Excruciating Intestinal Lacerations (2012)
Par DARK MORUE le 30 Septembre 2012          Consultée 3482 fois

Je dois vraiment être maso...
Le Slam Death, genre tué dans l’œuf, la lourdeur écrasante et gluante maîtrisée en 1999, n'ayant déjà pas grand chose à raconter à l'époque et se prouvant qu'elle ne se s'auto-suffisait pas... Tournant d'abord en rond, puis totalement à vide. Et une grosse décennie plus tard, le blason un poil redoré par une myriade de formations de qualité bien que peu novatrices pour la plupart.
Bon sang mais pourquoi qu'on s'intéresse toujours à ce truc ? Pourquoi que je me retrouve toujours avec du Slam Death entre les oreilles alors que je raconte systématiquement qu'en fait c'est de la merde ? Sérieusement, un phénomène que j'ai du mal à expliquer. On regarde l'étiquette, on voit Slamming-guttutruc Death, on soupire, on voit arriver le truc générique DEVOURMENT-esque molasson et chiant... Mais les bonnes surprises sont suffisamment nombreuses pour qu'on continue de fouiller malgré un nombre d'étrons incroyable. Parce que 2% de bons groupes, c'est quand même pas si mal pour un genre voyant paraître une dizaine d'albums chaque jour. Tout le monde gruike dans son garage au Texas, tout le monde.

Bref, ENGORGEMENT ça sort vraiment de nulle part et ils ont un peu de ça. Plus ou moins créé sur le split des excellents EMBRYONIC DEPRAVITY (rien à voir avec le Slam par contre) et comptant dans ses rangs l'actuel batteur de KRAANIUM, c'est vierge de toute forme de démo que ces Britishs (méga originalité of the deadly death) envoient ce premier opus. Et avec un tel line-up on est quand même en droit d'attendre du lourd et du graveleux. Et à ce niveau là on est servi. Oh que oui, de quoi ridiculiser sur son propre terrain le KRAANIUM sortit en même temps sur le même label, album quand même assez pourri il faut l'avouer...
Parce que bon, que les choses soient claires, ENGORGEMENT pratique une musique aussi originale que son nom. Complètement ancré dans le Slam, mais dans sa version la plus cagneuse, préférant se la jouer barbare et rapide plutôt que suffocant et dégueulasse.

Déjà, la production de chez le Cellar Studio déglingue. Ouais, là où HOUR OF FLESHGOD, VOMIT THE SOUL et autres sont passés. C'est bien épais, mais bien clair comme il faut, et surtout, oh miracle, la batterie ne sonne pas comme une casserole en bois. Bonne grosse surproduction puissante qui déglingue, rappelant la version 2006 de "Butcher The Weak" de vous savez qui (sinon vous seriez pas allé jusque là dans la chronique), bref très bon boulot... Comme presque tous les groupes du genre. Mais ENGORGEMENT arrive à capter l'attention. En cognant comme des dératés, en ne ralentissant qu'aux moments clef, tapis de Slam parts brise-nuques aux harmoniques sifflées pour une fois discrètes. Et donc, qu'est ce qui sépare ces lacérations intestinales excruciées d'un album du genre lambda ? Pas grand chose. Un petit bout de truc. Un soupçon d'agressivité bestiale et de fureur sonore qui fait toute la différence.

Là, c'est vraiment du Slam de rageux, assez Grind même. Soutenu d'un bout à l'autre, qui ne s'essouffle pas du tout et ne débande pas. Les slam part sont fréquentes mais incroyablement sauvages (l’enchaînement sur "Paraplegic Punch Bag"), basiques mais appuyées. A ce niveau là, le vocaliste James Murphy fait assez fort avec son ultra-guttural sale et violent, principalement placé en renfort pour alourdir encore le tout, avec un sacré coffre à la CONDEMNED, bel atout dans leur poche. Bien que le groupe reste globalement cantonné à des riffs lourds dont le mid-tempo est bien gonflé par le tapis de double pédale qui arrache, les énormes déchaînements de caisse claire sont légion et entrecoupent comme il le faut les ralentissements plus ou moins bourbeux selon une mécanique ayant fait ses preuves et n'oubliant surtout jamais de caler un riff qui tue ("Cranial Devourment", jouissive, ou le titre éponyme particulièrement violent).

Après... après, y'a un peu de foutage de gueule qui plane. Nan mais merde. 22 minutes. Cette blague. Et en plus on se permet de mettre du sample. Machins atmo cataclysmique, pas d'extraits de films gores comme la pochette horrible avec ses poupées gonflables se vidant de leurs spaghettis arabiata le laissait présager, déjà ça de gagné. Au final on atteint même pas les 20 minutes de musique. Nan mais sérieux quoi... Y'a des EPs plus longs, un sacré paquet même, c'était trop demander 3 morceaux supplémentaires ? Oui c'est un genre qui y va à la concision et l'efficacité, mais là ça devient p'tet un poil abusif. Après, c'est bien un des seuls gros défauts qu'on peut y trouver, excepté la lacune habituelle d'une véritable personnalité...

Alors donc, des étoiles montantes ? Non, mais un tâcheron bien bâti. Un autre exécutant qui fait un boulot bien supérieur à ce que les anciens du genre ont à nous proposer à l'heure actuelle, un bien bel exemple du fait qu'on peut faire efficace et agréable à l'écoute sans être foncièrement novateur. Certes, ça vole aussi haut que le reste du genre, mais avec une énergie et une force peu commune, donc rien que pour ça petit coup de pouce avec néanmoins un coup de carton jaune pour la durée qui frôle la blague. Aller, ça va donc faire 3 points bien tassés, représentatifs de l'album qu'on s'enquille avec assez de plaisir pour qu'on pardonne ses gros défauts de forme, et juste histoire de célébrer ma 892ème chronique de Slamming Guttural Brutal Death pourri que tout le monde s'en cogne mais auquel je m'accroche toujours sans faire exprès...

Muh : lourd, puissant, rageux et bien rodé, dosage parfaitement équilibré, tout ce qu'on demande à un solide clone de DEVOURMENT excepté une durée affligeante...

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- James Murphy (chant)
- Stu Hine (guitare)
- Richard Lynn (basse)
- Mitch Rider (batterie)


1. Ejaculation Over Defiled Human Remains
2. Paraplegic Punch Bag
3. Cranial Devourment
4. Fornicating The Disfigured
5. Putrefying Colonic Irrigation
6. Excruciating Intestinal Lacerations
7. Full Body Prolapse



             



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