Dans la série, on fait du neuf avec du vieux, 9 CHAMBERS s’impose avec tout son talent. Il n’y a pas à tortiller, tout sent (bon ?) ici les 70’s. Alors, pour commencer par le début, il convient de préciser que ce premier disque est le fruit des efforts conjugués du guitariste Ed Mundell (ex MONSTER MAGNET, ex THE ATOMIC BITCHWAX) et de Greg Hampton, un inconnu notoire ayant bossé a la production avec entre autre avec ALICE COOPER, LITA FORD ou encore TOMMY BOLIN. C'est l'émulation des deux guitaristes à l’origine du projet, lesquels sont rejoints en studio par le batteur Vinnie Appice (BLACK SABBATH, DIO, HEAVEN & HELL) et le bassiste Jorgen Carlsson (Gov’T MULE). D’où une première constatation qui se vérifiera à l’écoute, les deux géniteurs, guitaristes, offrent une prestation dont le grand intérêt se base principalement sur la guitare.

MUNDELL ayant quitté le navire MONSTER MAGNET en toute discrétion il y a plus d’un an, il revient par la petite porte, sans prétention. L’exercice de la promotion l’amenant à se justifier sur le tard quant à sa décision de son départ, il prétexte avoir fuit "le monstrueux badge du frigo" parce que les années passant, le groupe n’offrait plus que leur répertoire commercial en pâture à leurs fans alors que la passion originelle du grand blond se concentrait sur le bon stoner psychédélique d’antan. Il n’empêche que la tournée 2011 de MONSTER MAGNET proposait l’intégralité de leur album "Dopes To Infinity" (1995) fleuron du genre s’il en est… Il ne convient pas ici de mettre en porte à faux les musiciens mais la perte d’Ed Mundell au sein de MONSTER MAGNET, quoique l’on puisse penser de leurs (constantes) évolutions est une réelle déception pour les fans. Ainsi donc, et avant tout avis sur le fond de 9 CHAMBERS, Ed a certainement trouvé un compère de choix avec Hampton, guitaristiquement parlant. Mais concernant le chant, sans être mauvais, nous sommes loin de l’originalité, du talent et du timbre de l’insupportable rescapé Dave Wyndorf…

Tout sent donc très bon ici les 70’s. A commencer par le morceau d’ouverture "Life Moves On" soutenu entre gros riffs et effets. Ce titre est également le plus long de la galette et fait partie des trois autres dépassant les cinq minutes. Pourquoi faire état de ce détail ? Si, sans être totalement révélateur, on s’attend souvent en matière de psychédélisme à des titres ronflants, longs et épiques, il n’en est pas questions ici. "Majick Numbers", intéressant pour son jeu de guitare, se veut assez répétitif pour son refrain et le constat s’impose une fois de plus avec "One Thing Missing". Cependant, le point fort du disque est de fournir des breaks et des arrangements aux petits oignons. Sur "All But Done", les guitares tricotent à n’en plus pouvoir et l’on regrette une fois encore ce chant omniprésent que l’on ressent toujours au maximum de ses capacités. Sans nuances. Alors que la ballade "Can’t Turn Your Back" finement interprétée pourrait faire mentir. Toute grasse comme on l’aime, c’est la basse qui tire son épingle du jeu sur "Indeed The Sun". "Use You Up" toute basse dehors encore lorgne sur les 80’s avec son synthé aérien. Le déluge de guitares tout au long des quatorze titres de cet éponyme est un ravissement parfois éprouvant encore et à cause du Sieur Hampton.

En somme, ce premier 9 CHAMBERS aurait semblé plus percutant en misant la carte de l’album instrumental. Le récent passage du groupe en France ayant été annulé, il est ici impossible de nuancer le constat par un quelconque ressenti de leur prestation live. Dommage. Nous attentions plus de la part de Mundell mais souhaitons le revoir bientôt afin de n’en dire que du bien. Relativisons néanmoins, il ne s’agit que du premier disque de la formation américaine.

Note : 2,5/5.