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1991 Tragedy Strikes
 

 Myspace (13)

ABOMINATION - Tragedy Strikes (1991)
Par CANARD WC le 26 Juillet 2011          Consultée 2146 fois

Cette espèce de « responsabilité sociale » du Thrash est l’un des aspects les plus touchants du genre. Voir ce durcissement du Metal se dédoubler d’une forme de prise de conscience a eu tendance à tirer le Thrash « un peu plus haut », dans une réalité du quotidien que la plupart des autres genres ont tendance à bouder. Le Thrash essaie de vous causer avec ses mots à lui de l’actualité, de politique, des problèmes dans le monde, de la guerre et de tout un tas de trucs qui font les JT de TF1. Cette volonté de porter là le débat, sur cette « vie réelle », se situe à l’exacte opposée de toutes les histoires de Satan, gladiateurs, monstres et autres allusions au « Seigneur des Anneaux » dont le Metal raffole.

Cette tendance du Thrash s’est logiquement accompagnée d’une autre forme de réalité, celle d’un Metal plus direct, plus simple, souvent dépouillé. Shows sans fioritures, éclairages et effets au minimum, pas de maquillage pour un look « street » (T-shirts, jeans, baskets). On ne peut pas causer des méfaits de la guerre en chemise pailletée. Évidemment, selon les groupes il existe des nuances, mais bon dans les grandes largeurs, disons qu’il n’est pas rare de retrouver dans le Thrash millésimé certaines allusions à l’actualité d’alors. Ce zeste de sens injecté dans le Thrash donne des démangeaisons aux entournures, gratte les croûtes d’une conscience sociale sans trop forcer non plus parce qu’après ça saigne et faut mettre du Mercurochrome (*). Et ça fait mal le Mercurochrome.

D’où cet album que présentement je vous chronique avec beaucoup de retenue et sans me relire :

Nom de code : ABOMINATION
Programme : Tragedy Strikes

ABOMINATION rentre précisément dans cette catégorie, celle d’un Thrash qui parle de sujets aussi génériques que la guerre ("Soldier", "Kill Or Be Killed") ou précis avec l’engagement des USA dans la guerre du Golfe ("Blood For Oil"). On peut dès lors supputer que ça va pas rigoler. Et bien, pas tant que ça. ABOMINATION thrashe mais presque gentiment, sans hurlements excessifs. Pas besoin non plus des riffs les plus haineux sur fond de double grosse caisse en fusion. Les thématiques sont déjà suffisamment pas marrantes, pas la peine d’en remettre une couche. Sinon on se taille les veines de suite et puis c’est marre.

Pour se faire, ABOMINATION pratique donc un Thrash saccadé, riffs rapides renforcés de quelques coups de double. On pense parfois à SUICIDAL TENDENCIES avec un « petit quelque chose » d’horrifique. Mais ce n’est pas tout à fait ça. C’est différent encore. Cette originalité (stylistique) est d’ailleurs la grande force du groupe. ABOMINATION fait du Thrash « différent », un truc à eux personnalisé, entre second degré et colère, entre l’ironie du sort et cette inquiétude de lendemains qui pètent. Prout.

Bref, ABOMINATION ne ressemble à personne d’autre. Du Thrash unique, ambiancé avec une belle odeur de charogne (il y a pas mal d’éléments Death là-dedans). A priori, ça devrait prendre une bonne note avec canonisation canardienne à la clé. Sauf que non, faire différent ne signifie pas faire mieux que la moyenne. Le problème majeur ? Les compos. Elles ne décollent pas, c’est là le drame. Tout est en place : des riffs en passant par le tempo (avec les décélérations caractéristiques du Thrash), mais on s’emmerde un peu. Linéaire, un brin plat, ennuyeux sans être nul à chier non plus. Il aura manqué de l’inspiration et des idées, comme c’est souvent le cas avec le Thrash de D2 qui n’a pas percé.

A noter que le leader d’ABOMINATION, un certain Paul SPECKMANN – dit « l’homme-speck » - jouait déjà à l’époque sur deux tableaux avec MASTER, groupe de Death relativement culte. Ce qui pourrait expliquait la lourdeur d’ABOMINATION que l’on peut renifler lors de l’écoute de ce "Tragedy Strikes". Et cette histoire d’homme recouvert de tranches de Speck bah du coup ça me donne des envies de raclette, tant il est vrai qu’il n’y a rien de meilleur en la matière qu’une raclette fumée avec du Speck qu’on fait glisser avec une Roussette de Savoie. On va pas se laisser abattre non plus.


Note : 2/5.

Morceau préféré : "They’re Dead"



(*)La façon de ne pas juste se contenter d’aborder un sujet du bout des lèvres est précisément l’une des choses que j’apprécie le plus dans le Punk.

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   CANARD WC

 
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- Paul Homme Speck (chant, basse)
- Aaron Nickeas (batterie)
- Dean Chioles (guitare)


1. Blood For Oil
2. They're Dead
3. Pull The Plug
4. Will They Bleed
5. Industrial Sickness
6. Soldier
7. Kill Or Be Killed
8. Oppression



             



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