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BLACK METAL  |  DEMO

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NATUS DEPROSIS - Fortune Of Relinquishment (2011)
Par ENLIL le 9 Juin 2011          Consultée 2015 fois

Chose promise, chose due : cette première démo des Grenoblois NATUS DEPROSIS, parution autoproduite aussi bien au niveau du format (CD-pro) que du layout, mérite que l’on s’y attarde quelque peu. Longtemps j’ai attendu que se représente l’occasion d’assister à des débuts aussi assurés, pris en main. Aussi loin que remontent mes souvenirs, la plus récente formation Grenobloise parvenue à ma connaissance via son premier coup d’essai fut SUPPLICIUM. Sa première autoproduction parue en 2006, "Black Punishment and Apocalypse", faisait montre d’autant de professionnalisme, d’amour des choses bien faites et de rigueur dans cette mise en forme d’une fougue nihiliste à l’entrain imparable. Je découvre donc NATUS DEPROSIS avec le même plaisir que lorsque j’ai découvert SUPPLICIUM : ce soin apporté à chacune des facettes de l’œuvre, d’une réalisation jusqu’à une production auxquelles beaucoup de jeunes groupes rêveraient, laisse augurer de très bonnes choses pour l’avenir - une signature, peut être ? En tout cas, je l’espère sincèrement.

Passons maintenant au contenu proprement dit, qui s’avère, dans la forme, honorable : NATUS DEPROSIS délivre quatre compositions d’un BM d’obédience plutôt brutale (genre dont je ne suis a priori pas fan du tout, et c’est peu dire), aux mélodies simples et efficaces, délivrées sans fioriture. Aussi frénétique et enlevé soit il, l’ensemble n’exclut pas un solide corsetage qui ne laisse rien au hasard, aidé en cela par une production ample, précise, valorisant la poigne malsaine, conquérante ou mélancolique de guitares mixées en avant, d’une basse plus en retrait quoiqu’audible (fait suffisamment rare pour être souligné), et d’une batterie au son de caisse claire marqué, souffrant sous les coups de baguettes qui ne cessent de pleuvoir.

Une bonne dynamique d’ensemble, aussi, avec cette alternance très fluide, continue, de mid-tempo et de parties blastées au rendu rigide, guerrier, ainsi que des morceaux identifiables avec leur chouilla de menues idées faisant la différence (le début parlé assez pertinent d’"Eviction", le trémolo classique mais sympa de "Voices to Condemn", etc). On remarquera également le débit soutenu d’une voix écorchée (maîtrisée mais transparente, comme de coutume) qui, en appuyant mordicus chaque riffs, infuse une petite personnalité à un ensemble musical qui en manque quelque peu, quoique cet univers naissant, d’un nihilisme nébuleux et passablement orthodoxe, se pose comme tel avec une force, une implication de tous les instants –l’interprétation est, à ce titre, infaillible.

S’il est clair que NATUS DEPROSIS s’avance en terrain connu et reconnu, et qu’à l’instar d’autres jeunes formations, cette dernière laisse planer avec un peu trop d’évidence le spectre des aînés – en filigrane, le rendu général fait clairement penser aux vieux WATAIN ; et quoique j’admette que l’accomplissement personnel puisse, parfois, passer par l’identification à autrui, ne serait-ce que pour mieux s’en dégager par la suite, je tiens pour certain que NATUS DEPROSIS a le potentiel pour développer, dans le futur, une « typicité » sonore qui lui soit propre. Au rang des bémols mesquins, "Through the Eye of Supremacy" m’apparaît un poil plus mou que le reste, avec un « gras » superflu dont tous les autres morceaux sont expurgés, et une maladresse (charmante !) dans le texte du troisième titre, où la substitution du verbe « pointer » au verbe « poindre », assénée avec aplomb, introduit la vision surréaliste de Robert, joueur de pétanque marseillais grimé de pied en cap, claironnant hilare « Alors, tu tires ou tu pointes ? » au milieu des paysages désolés que laissent les riffs dans leur sillage.

Je découvre donc ces Grenoblois avec le même plaisir que lorsque j’ai découvert ceux de SUPPLICIUM, depuis lors signés, et en grande partie dégagés du « son » générique des débuts. Puisse-t-il en aller de même pour NATUS DEPROSIS, qui a toutes les cartes en main pour y parvenir, la volonté, et, last but not least, la stabilité du line-up (pourvu que ça dure !).

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- Psciytrihd (chant)
- Exsecutor (basse)
- Messaïhan : Guitare
- Arkkahr (guitare)
- Reïgshnraath (batterie)


1. Through The Eye Of Supremacy
2. Voices To Condemn
3. Eviction... (purificatio Mundi)
4. The Absolute Naturamorphic Splendor



             



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