...(Cum Victriciis In Manibus Armis).

Le monde du Metal est un bien étrange univers. On y croise un tel paquet d'étiquettes qu'on en devient presque obligé de systématiquement classer tel ou tel opus ou groupe.
THE PROJECT HATE MCMXCIX est un sacré O.V.N.I dans ce paysage. Avec un nom pareil de toute façon, il ne fallait pas s'attendre à une autre remarque introductive.

Mais c'est surtout de part son melting pot qu'il sera nous émoustiller...
Le groupe, suédois de nationalité, est en fait une sorte de all star band. Comprenez par là qu'il ne s'agit en rien d'un premier effort (le combo s'est formé en 1998 !!) mais bel et bien de son septième opus (8ème ?) ! Rien de moins.
Lord K. Philipson (TORTURE DIVISION) et Jörgen Sandström (ex-GRAVE, ex-ENTOMBED, KRUX, VICIOUS ART) façonnent un Death Metal incluant, entre autres, des éléments Électro.

Six titres pour environ soixante-cinq minutes de musique, il ne faut pas être rebuté par les titres longs (mais alors franchement longs) et à tiroirs ! Gare à l'overdose et à l'indigestion...

Pourtant, il n'en est rien. Le combo propose des titres riches et variés au cours desquels nous avons droit à du chant lyrique féminin (Ruby Roque, chanteuse de WITCHBREED), des grunts (Jörgen Sandström à son aise), des atmosphères relativement hétérogènes.

Bref, il s'agit d'un Metal multi-facettes. Touffu, foisonnant, Gothique tantôt Groovy, puis Lyrique, Death, Metal ou Black, on navigue dans un océan de sonorité aussi diverses que variées. On peut se chopper un solo bien heavy ("They Shall All Be Witnesses", "A Revelation Of Desecrated Heavens" ), avant des envolées planantes par la voix claires de Ruby Roque.
Musicalement parlant, l'interprétation est aux p'tits oignons : Tobben Gustaffson (VOMITORY, TORTURE DIVISION), batteur de son état, fait des ravages sur son passage.

En dehors de ce seul musicien, Lord K. se charge de tout le reste ! Murs de grattes bien lourds et section rythmique mode "sauvage" composent une trame efficace sur laquelle viennent se poser tour à tour growls et lyrisme.
On signalera en particulier des claviers très présents, renforçant l'aspect lyrique et orchestral du projet.
Quelques invités prestigieux sont présents sur l'album, à savoir Leif Edling (CANDLEMASS), Mike Wead (KING DIAMOND), Jocke Widfeldt (VICIOUS ART) et Christian Alvestam (ex-SCAR SYMMETRY, MISERATION).
Coté production, il n'était pas question de se louper vu le cahier des charges relativement complexe autour de morceaux d'une longueur déstabilisante : il faut affronter des moments épiques sur parfois jusqu'à plus de 13 minutes !! C'est un quasi sans fautes de ce côté là. Rien à redire.

Pour les spécialistes du genre, TPH (on s'arrête là pour le raccourci du nom du groupe svp) a de quoi vous rendre dingue. C'est vous dire à quel point j'ai galéré pour vous pondre un "style" : si les premières minutes sont totalement Heavy/Speed/Death ("Iesus Bazarenus, Servus Mei") tout comme le final qui reprend le même riff franchement bandant, le reste de cessera de changer au grès des volontés des esprits torturés régissant le mode de pensées du groupe. Quand l'intro doomesque de "Summoning Majestic War" vous aura transporté, vous ne pourrez pas dire que personne ne vous aura prévenu !

"Bleeding The New Apocalypse (Cum Victriciis In Manibus Armis)" est une sacrée curiosité : doté d'un artwork attirant, pas raté non plus, il nous offre un voyage dans des contrées du Royaume du Metal peu colonisées... Voilà assurément un groupe qui peut se targuer de nous délivrer des aspects peu usités de nos jours.

Une expérience à tenter.

Note réelle : 3,5/5.