Les cinq Allemands qui forment le groupe END OF GREEN n’en sont pas à leur premier coup d’essai. Leur première trace discographique datant de 1996 avec l’album "Infinity". Un approximatif calcul témoigne d’une carrière qui perdure depuis plus de dix ans. Alors pourquoi diable ne pas avoir entendu parler d’eux avant ? Ou si peu pour certains. Le groupe navigue dans un univers gothique et ouvertement "popisant". Comme il sera possible à chacun de le constater, l’influence la plus évidente de la formation n’est rien de moins que PARADISE LOST. Quand on connait le patrimoine musical et les multiples orientations qu’ont emprunté les corbeaux du Yorkshire, il convient de préciser que la période préférée de nos Teutons se concentre sur les albums "One Second (1997)", "Host (1999)" et "Believe In Nothing (2001)" principalement. C'est-à-dire le virage de leur carrière le plus risqué. Jamais trop loin non plus de la cold wave d’un DEPECHE MODE. Grief, plus qu’un défaut qui avait déjà été reproché aux Anglais. Loin d’être non plus un ersatz de PARADISE LOST, fermons ici la parenthèse puisqu’il s’agit avant tout de décrypter le sixième album des Teutons "High Hopes In Low Places".

La production du disque est d’une limpidité impressionnante surtout que les qualités d’écriture et de composition du groupe font mouche. Les rythmiques sont plutôt entrainantes et les mélodies (nombreuses) s’enchainent avec évidence. D’où l’importance de souligner le travail, puisque ce qui a souvent l’air d’être simple est le fruit d’énormément de boulot. Le monopole de la prod' léchée n’appartient donc plus seulement aux américains. Le sixième homme derrière les manettes est Cornie Bartels, dénonçons le. Il est l’ingé son qui a chapeauté ce "High Hopes In Low Places", bidouillant avec talent de l’enregistrement au mixage en passant par le mastering.

Bourrés des tics de ses ainés, puisque l’écoute des dix titres de ce "High Hopes In Low Places" fait émerger d’autres influences. KORN ("Blackened Eyes") et TYPE O NEGATIVE ("Goodnight Insomnia") entre autres pour ne citer que celles là et concernant uniquement les lignes vocales. L’intro sautillante très pop anglaise 80’s met en relief le titre "Under The Sway", ayant toutes les qualités d’un susceptible single. "Tie Me A Rope…While You Calling My Name" quant à lui ressemble à l’exercice de style gothique et ennuyeux. Alors que "High Hopes In Low Place" l’éponyme, encore une fois méchamment bien construite laisse place à la ballade acoustico dépressive qu’est "An Awful Day". Ca se promène avec tellement d’aisance que cela en est frustrant. C’est dans un registre plutôt aérien et lancinant que nous fera tressaillir "Slaves" et son tempo de batterie, légèrement plus soutenu. Les "ou-ou" de "Starlight" la ritournelle qui clôt le disque sont insupportables. C’est un parti pris, soit. Mais rares sont les groupes qui utilisent savamment cette combine de mélodisation facile. END OF GREEN n’est pas de ceux là. Aucun pétage de plomb, pas de solo épileptique ni de rythmique qui ne sortent du cadre. Pourtant à jouer les copieurs, il aurait été salvateur d’apporter une touche de folie à défaut d’originalité. END OF GREEN n’en est par pour autant un mauvais élève. Il reproduit vaillamment ce qui saurait se faire de mieux. Seulement !!! Et c’est fort dommage.

L’album manque malheureusement de mordant malgré toutes ses qualités. Le groupe mériterait cependant de se voir offrir l’opportunité de tourner en France afin que l’on puisse juger sur scène de leur réel potentiel. Et surtout, de se rendre compte si hors des studios qui leur offrent un son magnifique, ils sont capables d’y mettre un peu de punch. De Rock quoi !!!!

Note : 2,5/5