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1998 When Water Became Ice

Eddy ANTONINI - When Water Became Ice (1998)
Par BAST le 29 Septembre 2010          Consultée 1644 fois

Ne cherchez pas plus loin, vous le tenez. Eddy Antonini sort en 1998 l’album le plus kitsch de l’histoire du Metal.
Son groupe SKYLARK aurait pu briguer ce qualificatif, mais c’est bien son projet solo qui rafle la mise. "When Water Became Ice" doit surtout cette distinction à son accoutrement, j’entends par là l’artwork et le son.
De toute évidence, Eddy était encore trop juste financièrement pour acquérir les droits sur un dessin de Luis Royo, ce qu’il fera par la suite à chaque album de SKYLARK ou presque. Du coup, il a dû faire appel à un pote, un retraité du staff de Tron, le film, et qui aurait ressorti l’une de ses créations avant de la réactualiser à l’aide d’un ordinateur à peine plus récent. Le son quant à lui doit être l’œuvre de l’un de ces studios italiens destinés à enregistrer des disques de karaoké. Ce genre de studio qui s’effondre en larmes devant une guitare électrique. Par contre, le rendu kitschissime du clavier, clavecin en tête, semble être une volonté d’Eddy, claviériste de son état et visiblement amateur de sonorités impossibles à rattacher à quelque époque, j’en veux pour preuve les albums de SKYLARK qui sortiront par la suite, avec de plus gros moyens et une production générale de bien meilleur niveau mais un clavier au son inchangé. Pour vous faire un commencement d’idée, si des troubadours débarquaient en 1998 et qu’ils souhaitaient enregistrer un album pour marquer le coup, ils opteraient naturellement pour ce genre de son.

Côté musique, il faut reconnaître qu’Eddy se montre plutôt à l’aise. Il avait déjà manifesté de belles dispositions avec "Dragon’s Secret" (SKYLARK) et les confirme avec ce projet solo, toujours dans une veine heavy épique à dentelles. Lorgnant tout à la fois vers HELLOWEEN et ANGRA, agrémentant l’ensemble de soli hérités de MALMSTEEN (avec un clavier très en avant, forcément), ce premier album solo (et probablement dernier) de l’instrumentiste italien avait de quoi convaincre. J’emploie le passé, les titres ayant tout de même assez mal vieilli. Une production pareille, elle ne se retrouve aujourd’hui que chez les formations non signées, et encore. Après, pour certaines oreilles, elle peut revêtir un certain charme.
"Twilight", par exemple, dans un registre speed mélodique avec orchestrations emphatiques, tire son épingle du jeu. Porté par Fabio Dozzo (SKYLARK), excellent et trop mésestimé vocaliste italien, mené tambour battant par une rythmique de compétition, agrémenté de lignes de chant épiques et d’un refrain convaincant ou encore parcouru de nombreux soli, il s’agit d’un très bon morceau. S’il avait été présent sur le second album de LABYRINTH (exemple choisi en raison de la similitude de style, en tout cas sur ce titre) et à condition de disposer d’une meilleure production, il y aurait figuré comme l’une des meilleures réussites. On aurait pu tirer une conclusion identique de "Rufus". Seulement, son refrain réussi écrase le reste davantage bâclé.
"Dream" est assez typique d’Eddy. L’Italien aime assez distiller sur ses albums des morceaux où piano et voix s’accompagnent mutuellement. La voix, justement, est celle de Folco Orlandini, pensionnaire chez les progueux de TIME MACHINE. Pas ma tasse de thé, d’ailleurs, ce chanteur, même s’il dispose d’une bonne technique.
"Fear Of The Moon" se distingue lui aussi par son refrain, doucereux et bien annoncé par des lignes de chant montant progressivement en force. Les soli s’y montrent intéressants, en raison de ce qu’Eddy leur a consacré une belle variété et l’ambiance générale très typée 80’s s’avère franchement agréable.
Se distinguant de la tendance naissante consistant à placer la longue pièce en clôture, Antonini l’insère en plein milieu de "When Water Became Ice". Initiée par une trop longue narration, elle s’installe très doucement. On croirait avoir affaire à un titre somme toute anecdotique, avant que l’intensité n’éclate progressivement. "The Crypt Of Montmatre" aurait probablement pu gagner en concision ; pour autant, l’exercice me semble réussi, parce qu’Eddy manipule avec aisance les codes du genre et qu’il sait apporter assez d’éléments différents pour conserver intact l’intérêt de l’auditeur.
Enfin, après une reprise libre de "I Want Out" sur laquelle Eddy s’amuse à greffer autour des mélodies conçues par les Allemands d’HELLOWEEN les siennes propres pour un rendu franchement réussi, on a droit à "When Water Became Ice" dont on retiendra surtout variété de soli.

Ce n’est pas un album à la portée de tout le monde. Il faut s’être frotté de près à la scène italienne, et underground de préférence, pour avoir une chance de goûter à "When Water Became Ice". Malgré un visuel épouvantable et une production décalée, presque mal à l’aise avec son époque, l’unique album solo d’Eddy Antonini vaut le déplacement. L’Italien est un compositeur talentueux, il l’avait confirmé et le confirmera encore avec SKYLARK.
A l’époque, j’aurais certainement mis un 4, porté par l’enthousiasme du revival heavy de la fin des années 90. Aujourd’hui, un 3 semble mieux convenir. Un bon 3, quand même. "When Water Became Ice" a presque valeur de témoignage de ce qu’était la scène italienne à ses débuts : naïve, peu calculatrice et franchement entrainante.

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   BAST

 
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- Fabio Dozzo (chant)
- Folco Orlandini (chant)
- Eddy Antonini (claviers)
- Max Ferri (guitare)
- Nico Tordini (guitare)
- Carlo Andrea Magnani (guitare)
- Roberto Potenti (basse)
- Federico Ria (batterie)


1. J.s. Bach (english Suite N.2 : Bourré I)
2. Sun (keeper Of The Dreams)
3. Twilight
4. Dream
5. Fear Of The Moon
6. The Crypt Of Montmatre
7. Rufus
8. Andromeda
9. Shooting Star / I Want Out
10. When Water Became Ice
11. J.s. Bach (english Suite N.3: Prelude / English Su



             



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