Au cours de la première décennie des années 2000, il y a eu un regain d'intérêt pour le hard rock, surtout en Europe. Bon, il faut relativiser, ledit regain d'intérêt n'est tout de même pas comparable au succès du genre dans les 70's et les 80's. Mais force est de constater que de nombreux combos ont émergé, avec des fortunes variées, en Europe. En provenance d'Italie, justement, un quintette nommé THE PYTHONS est apparu en 2005 avec comme premier album "Never: Enough".

A l'écoute de cet opus, on constate plusieurs choses: la production est bonne, même très bonne, ce qui est remarquable pour un groupe qui ne bénéficiait vraisemblablement pas de moyens colossaux au moment de conceptualiser son bébé. Ensuite, les musiciens sont plutôt bons dans leur truc. D'un point de vue musical, THE PYTHONS propose un hard rock sans surprise semblant plutôt rendre hommage aux ténors du hard mélodique, du Hard US (de SKID ROW à RATT, en passant par WINGER, BON JOVI, BONFIRE, voire GUNS N' ROSES). Enfin, la voix du chanteur (Frank Law) est plutôt proche de celle de Dave Mustaine, ce qui tend à renforcer par moments le côté heavy de la musique du groupe.

L'album, dans son ensemble, possède quelques titres sympathiques à écouter. On retiendra essentiellement le mid-tempo vicelard aux relents sleaze "My Shelter", qui s'inscrit dans la lignée de ce que faisaient MÖTLEY CRÜE et GUNS N' ROSES à la fin des 80's avec son tempo soutenu et son refrain plus lent, un chouia plus mélancolique, le hargneux et énergique "Burnin' Fever", une composition plus ouvertement orientée metal, jouée sur le fil du rasoir avec un excellent refrain, le mid-tempo "Texas Queen" qui alterne passages acoustiques et électriques, oscille entre Hard US et folk et nous plonge en plein rêve américain, avec en guise de cerise sur le gâteau une seconde partie de la chanson plus musclée, à la power-ballade "No More Answers", de facture correcte, avec un refrain bien torché, pas trop dégueulasse, ou encore "Away", un uppercut heavy, direct, expéditif sur lequel on entend quelques passages vocaux gutturaux (la seule touche insolite de l'album) et qui ferait presque penser à du MEGADETH (j'ai bien dit presque, hein, attention !).

Le reste est trop banal pour captiver l'auditeur comme il se devrait. On ne peut toutefois s'empêcher de relever que certains titres ont un potentiel qui a été très mal exploité par le quintette. On pense par exemple à "Shadows", une compo "bon-jovienne" trop convenue et laissant un goût d'inachevé, et "Back To Life", un morceau intéressant avec ses riffs crunchys, ses couplets très accrocheurs mais dont le refrain est totalement bâclé et apparait du coup comme le maillon faible de ce titre. Enfin, la palme de la nullité sur ce disque revient incontestablement à "Just A Song", une berceuse acoustique abominablement niaise, exaspérante qui clôture l'album de la pire des façons.

Au final, on ne peut pas dire que ce disque soit raté, mais ce n'est pas non plus une franche réussite. Le quintette italien n'exploite pas pleinement ses capacités et n'a pas donné suffisamment de personnalité à son album. Et les refrains, à part quelques exceptions, ne sont pas mémorisables, parfois un peu trop téléphonés. Pour résumer, THE PYTHONS souffle le chaud et le froid sur ce premier album. C'est dommage car l'ensemble aurait pu être nettement plus efficace si ce quintette avait pu perfectionner le tout.

Note: 2,5/5