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BLACK INDUS  |  STUDIO

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- Membre : Seth
 

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REVERENCE - Inactive Theocracy (2009)
Par MEFISTO le 24 Mars 2010          Consultée 2200 fois

Suspense. Lumière blafarde, humidité, acier, trame de film d'horreur… Voilà les origines du Black Indus des Français de REVERENCE, de la musique lourde, mélodique, atmosphérique, agressante et… cauchemardesque. Enregistré au studio Drudenhaus qui plus est, de quoi filer la pétoche dès le départ et mettre la puce à l'oreille sur la musique extrême qui s'en vient… d'ailleurs, question d'allier l'utile à l'agréable, le hurleur de service d'ANOREXIA NERVOSA, Hreidmarr, a été invité à maugréer sur "When The Light Blossoms". Tant qu'à être aux Drudenhaus, autant profiter d'un des serviteurs de mon maître pour grossir la fête !

On entend une voix enfantine filtrer à travers les murs en acier troués du repaire du trio, où moult sévisses ont été endurés… et pratiqués. L'ambiance est assise, bien confortable dans cet univers torturé de l'Indus, où les lames pénétrant la chair sont comme des caresses de votre âme sœur, là où la détresse se traduit en cris de jouissance et où l'oxygène est au niveau le plus bas. Chaque note de cet "Inactive Theocracy", noire ou grise, que Luciferia gueule ou utilise sa voix claire, rappellera ce fait. Cette dure réalité qui rend inconfortable nombre d'entre vous. Je ne vous blâme pas, ça prend des « guts » pour pousser la porte de l'« industrialisation » sonore. Jonction de l'ère industrielle et ses paysages désolants, froids, et de la frustration entraînée par cette dernière. Des bleus décolorés fondus dans une cacophonie cliquetante, mordante, comme de l'alcool sur une blessure.

La plupart du temps, la bobine se déroule ainsi pour REVERENCE sur son troisième album. Les tableaux sont assez lents, ivres de basse pour soutenir cette atmosphère ténébreuse qu'adore tant le combo, la batterie varie les tempos comme le corps peut avoir des soubresauts lorsque mis à l'épreuve par une douleur inattendue, alors que la guitare se perd un peu dans cette eau foncée que pissent les Français par tous leurs orbites. L'ambiophonie de Luciferia est telle qu'on retiendra surtout cet aspect du jeu (avec ce vrombissement subtil auquel on s'habitue rapidement) et ce, tout de suite à "Faith Desigh". Outre le vilain petit canard de la famille, "The Axis Of Horror", avec le grizzli Dk Deviant aux growls infâmes, les huit autres instruments de cette trop longue (55 minutes) chambre de torture infecte infligent à peu près les mêmes blessures.

Une chose est sûre, si vous considérez l'architecture des accessoires de supplice des Français en mettant vos réflexes encyclopédiques à l'œuvre, vous aurez l'impression d'avoir déjà entendu ce genre de manifestation… et là, non, je ne pense pas automatiquement à ABIGOR. En fait, je n'ai pas vraiment d'autres combos en tête, mais plutôt le titre de leur premier skeud, assez évocateur merci : "Industrial Mental Concept". Une petit psychanalyse maison avec les moyens du bord vous ouvrira davantage les portes de la planète rouillée et indésirable de REVERENCE. « Le cerveau industrialisé ».

Oui, bon, faut être fou ou complètement masochiste pour quémander des lacérations mélangées ou des os pulvérisés partout, mais que voulez-vous, lorsqu'on erre dans des coins sombres comme le groupe se plaît à peindre sur "Braith" ou "Hypothetical Paths Of Silence", on a envie d'être victime… De devenir la proie d'une âme malsaine depuis longtemps à côté de ses pompes, le genre maniaque qui paierait pour massacrer un autre être humain. Si, si, REVERENCE, malgré quelques platitudes et longueurs ici et là, invite à se prêter volontaire pour une telle démonstration de sadisme. Voilà pourquoi il est si agréable d'écouter cet album en boucle, il est difficile, pour moi du moins, de ne pas l'aimer. Je suis sans doute masochiste à mes heures… déséquilibré à d'autres. Mais allons, REVERENCE ne crée pas pour les chiens, hein ?!

Il vous prend alors une envie, comme ça, de sortir prendre l'air, car en dedans, ça coince… Le soleil éclate vos pupilles et votre silhouette décharnée reprend des forces. Vous arrivez maintenant mieux à ressentir le mal que vous inflige REVERENCE. À distinguer ce qui vous effraie. Est-ce leur penchant pour le sadisme auditif, leur caractère intense sublimé par un faible pour le solennel ?

C'est un peu tout ça pour moi. Ces voix célestes au clavier, si faciles à engendrer, mais tellement malaisées à éviter, ces samples qui nous hantent jusqu'à l'heure zéro, ce foutoir Indus qui sent un peu trop la masturbation, mais jamais trop la démolition des cellules. Celles qui ne pensent pas toujours à leur juste valeur dans une théocratie.

Et justement, dans le monde de REVERENCE, elle est inactive, alors brûlez vos objets de culte et enfournez-vous ce disque jusqu'à ce que le calice déborde de soufre.

3,5/5.

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- I. Luciferia (chant, guitare, ambiophonie)
- Eguil Voisin (basse)
- Vincent Roubière (batterie)


1. Origin
2. Faith Design
3. Braith
4. When The Light Blossoms
5. Hypothetical Paths Of Silence
6. The Axis Of Horror (ft. Dk Deviant)
7. The Last Chapter
8. Hybrid Requiem Phenomenon
9. Regression Of Cold Levels



             



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