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2009 Final Victory

The BARQUE OF DANTE - Final Victory (2009)
Par BAST le 16 Janvier 2010          Consultée 2037 fois

Mon premier groupe chinois : champomy pour tout le monde. J’ai osé tout ou presque, sauf les Chinois.

Un temps me fut nécessaire avant que me revînt la manière dont ce disque s’était introduit chez moi.
Je revoyais la postière tenant l’enveloppe kraft du bout des doigts, comme si son état délabré recelait quelque maladie. Elle me fixait de dessous ses sourcils froncés en V, étayant la rumeur qui courait dans le quartier à propos de sa préparation par correspondance au concours de l’Actors Studio. Chacune de ses livraisons était l’occasion d’une mimique de circonstance. Parmi ses plus grandes réussites, la compassion escortant un recommandé tamponné « Trésor Public » et l’œillade grivoise jetée par-dessus les colis portant l’adresse d’un site web, comme si « achat sur internet » rimait avec « branlette imminente ».
Je me souviens du décachetage de l’enveloppe par mes doigts intrigués. Puis la découverte de l’objet convoité. Et soudain la déception. Imaginez un plongeon un jour de l’an dans les eaux glacées d’un lac artificiel sous les vivats fournis de mamies et de papis entassés, nus à l’exception d’épaisses bottes fourrées acquises sous l’influence d’une publicité parue dans le TV Magazine de début novembre. Eh bien je grelottais pareil.
« Bouhh, ai-je gémi. C’est pas du spimélo, ça »
Le label, Mort Production, ne me disait rien qui vaille. Et la pochette, figurant une scène que vous pouvez analyser à gauche de votre écran, m’évoquait les préparatifs d’un suicide par pendaison à un arbre centenaire au bord d’une rivière résonnant encore de sa dernière crue au cours de laquelle un village d’Elfes paisibles et vivant en harmonie avec une nature généreuse avait péri par hypothermie, noyade puis engloutissement exorbitant de vase avariée.
Des images toutes plus atroces les unes que les autres défilaient dans mon crâne. Tremblant de la tête aux pieds, je luttais contre la sourde amertume qui m’envahissait en fredonnant le refrain d’ "Emerald Sword", la main sur le cœur. Au bout d’un combat sans merci, l’hymne italien me sauva.

Qui m’avait envoyé ce disque, au risque d’ébranler ma santé mentale déjà vacillante ? Toutes les pièces s’assemblaient. C’était lui, le coupable. Mon pote italien, insatiable collectionneur de heavy à notes rapides, me l’avait proposé par mail, avec son anglais à faire frémir le Wall Street Institute dont les pubs ne cessent de distraire les voyageurs du métro parisien et offrent gracieusement un premier cours grâce au renvoi vers l’astérisque révélant en caractères lilliputiens que « Yes I speak english » se traduit par « oui je parle l’anglais ».
« Heavy chinoise, toi chroniqueur avec intérêt pourrait être ? m’avait-il demandé.
- Mouais, avais-je répondu distraitement, send me ever well. »

Heavy, avait-il écrit ? Et si… Oui, c’était bien du heavy metal, du power pour être précis. Les premières notes ne laissèrent pas l’ombre d’un doute après que j’eu inséré un jour de disette le disque dans la fente amovible de mon lecteur. L’intro symphonique, marque de fabrique du heavy metal à tendances fantasy ne trompait personne.
J’ai douté de mon pote italien et je m’en excuse. Auprès de lui et de toute la communauté italienne, du reste.

Du power metal, donc, avec des teintes sombres ("Dine In The Hell") ou folkloriques (la ballade "Farewell"), un niveau technique fort recommandable (les soli mémorables de "Last Moment" et "Immortal King") et un bon goût manifeste que l’on ressent dans cette volonté de joindre plans (solos, ambiances au clavier) et séquences (orchestrations, violon) dans le but de construire de vrais titres plutôt que jouer une surenchère indigeste. THE BARQUE OF DANTE sait jouer, compose adroitement, utilise chœurs et orchestrations, compte un violoniste dans ses rangs. Seulement, il demande à chaque protagoniste une participation mesurée, adaptée, affranchissant ses compositions de toute démesure, comme sur l’intro où la mélodie l’emporte sur la grandiloquence habituelle et impose un thème avec justesse, sans forcer. La musicalité et l’accroche sont préférées aux prouesses diverses.

"Final Victory" est un titre de speed mélodique pur jus. D’un côté, on pourra regretter les chœurs féminins trop peu appuyés pour donner entière satisfaction, de l’autre, on soulignera le chant de Xie Zhiheng qui, en dépit d’un accent anglais délicat, montre de belles dispositions, tout comme Zhang Bei qui se fend d’un superbe solo, bien technique et mélodique. "Last Moment" sonne assez DARK MOOR. Les chœurs appuient cette ressemblance, tout comme les lignes de chant sur lesquelles Xie Zhiheng montre toutefois des problèmes de justesse qu’il compense avec une intensité de sumotori. Le titre somme toute correct vaut surtout pour sa succession de soli et son final presque atmosphérique d’une belle force. "Farewell" est une ballade acoustique soulignant la présence d’un violon et sur laquelle Wei Jing et son timbre rappelant Simone Simons fait quelques miracles. Une ballade simple appuyée par l’intervention d’un violon touchant. "Dine In The Hell" (qu’il ne faut pas traduire par « vas manger en enfer » ou alors pour faire des blagues au Wall Street Institute), est un mid-tempo soutenu par un clavier continu distillant de belles ambiances. Un très bon titre avec son long pont larmoyant. "Immortal King" est l’hymne de l’album. Un chant black et un autre clair alternent sur une rythmique galopante, une construction assez semblable à celle mise en place par RHAPSODY sur ses titres les plus musclés. Le refrain est fédérateur, à la GAMMA RAY (un côté "Man On A Mission" évident) et le solo, encore une fois, se montre excellent.

En clôture de "Final Victory", on peut écouter une reprise de DRAGONFORCE à deux effets. Le premier, un constat éloquent sur les capacités techniques évidentes des musiciens. Le choix de la reprise montre dans quelle catégorie les Chinois se situent. Le second, moins agréable et plus général met le doigt sur une production assez faible. Quand ça joue aussi vite, il vaut mieux que les éléments soient clairement audibles. C’est vrai, autant sur les titres plus lents, elle fait son office correctement, autant les morceaux charnus ont du mal à tenir la distance.

Un premier album qui m’évoque un peu le premier essai de KARELIA. Un metal symphonique, épique et un brin mélancolique.
Sans vouloir faire de raccourci, THE BARQUE OF DANTE pourrait être l’œuvre d’une formation japonaise ayant décidé d’arrêter ses incessantes imitations de MALMSTEEN et qui aurait découvert que derrière un plan devait s’entasser des mélodies plutôt que des branlages de manche ou de clavier indigestes.

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- Xie Zhiheng (chant, basse)
- Zhang Bei (guitare)
- Li Ying (violon)
- Wei Jing (chant)


1. Intro
2. Final Victory
3. Last Moment
4. Farewell
5. Dine In The Hell
6. Immortal King
7. Warrior's Ballad
8. My Spirit Will Go On (dragonforce)



             



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