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FUNERAL DOOM  |  STUDIO

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1999 Last CD Before Doomsday
2007 Dooom

WORSHIP - Last Cd Before Doomsday (1999)
Par MOX le 26 Janvier 2010          Consultée 2406 fois

Dans le Doom, on fait comme les autres. Le Black a ses formations cultes, comme DARK FUNERAL et ABSU (note : ironie), le Death aussi (voir HATE ETERNAL et ABORTED, ironie deuxième partie), et le Doom a les siennes. On en compte certes moins, le genre étant de toute manière peu répandu comparativement aux deux gros bourrinasses. Parmi ceux-ci se trouve WINTER, Doom/Death âcre et âpre (tels les vins de Roparzh et Gethenoc), tellement culte que c’est une arnaque. Puis, dans mon bac à petits papiers sur lesquels sont inscrits des noms de groupes kvlt, je pioche WORSHIP. Même lettre, même adoration aveugle, l’esprit un peu éclairé aura tôt fait de tirer une conclusion que je n’admets pas encore hâtive (on attendra la fin de ma chronique pour ce faire). Rajoutons cependant un gros poids dans la balance côté « magouille » : le suicide du chanteur français "Fucked-up Mad Max" (ça envoie sec, les copains) en 2001. La mort comme illustration intelligente d’un mouvement largement consacré au misérabilisme.

Je change de paragraphe, mais uniquement pour aérer mon propos, car je continue dans l’énumération d’éléments à charge : jamais d’albums, juste une vulgaire cassette en 1999, "Last Tape Before Doomsday", laquelle fut rééditée par Weird Truth (la cassette ayant été produite par Impaler of Trendies, ça poutre comme nom) en vinyle puis en CD. Ouf, voilà on y est, en 2004, avec un matériel inchangé, du Funeral Doom bien sec, sans fioritures, âcre et âpre (tels les vins de…, oui bon j’ai compris). Des morceaux longs comme mon bras (qui est donc long, très bon corollaire), des rythmiques à l’agonie et sous aide respiratoire d’un chant rauque et à moitié soufflé. Très engageant donc, puisque c’est ce qu’on attend du genre, la description rappelant légèrement les magiques premiers morceaux de MOURNFUL CONGREGATION (MC).

Débarrassons-nous du plus gênant dans l’histoire : le chant "clair" en français ; ou plutôt les murmures de mots forts tels que « misanthropie utopique » avec des accentuations un peu débiles. Les enfants, il faut arrêter le français, et il faut arrêter les murmures dans le Doom pour prouver qu’on est tellement à bout de forces qu’on se contente de susurrer son malaise.

En dehors de ça, on retrouve vraiment la patte de MC le long de l’album : longs moments sursaturés menant à une acoustique pas loin d’être lyrique, créant cette classique et tant aimée dualité entre horreur et béatitude, ces havres de paix au cœur d’une hostilité seulement évoquée. Chose finalement assez bien rendue ici, grâce à un son un chouilla râpeux mais largement acceptable pour une bande magnétique.

On place donc un poids de l’autre côté de la balance, en précisant : « ambiance bien établie ». Seulement voilà, WINTER aussi savait bien poser l’action, l’apocalypse dégoulinant d’huile de moteur. Mais musicalement, c’était l’inanité totale, le niveau moins dix de la composition. Et ici ? Bah écoutez Josianne, c’est pas aussi ridicule mais c’est tout de même salement la même chose. Cinq minutes de riffs tristes, un son général à racler un os, un break acoustique, retour du riff triste et du batteur qui copie/colle ses patterns, re-acoustique dans le même esprit, puis quartier libre pour les deux minutes restantes. C’est une recette qui fonctionne, aucun doute à ce sujet, tous l’ont fait. Et avant 1999, bien entendu.

Mais je suis un peu de mauvaise foi, car WORSHIP avait fini par s’en rendre compte. Car que n’avons-nous pas comme interlude, cet "Eclipse of Sorrow" masquant justement une mélancolie comme fonds de commerce pour développer quelque chose de plus bas de plafond, un rythme un pet de lapin plus rapide, des notes plus graves que graves dont la mélodie se noie instantanément dans un air saturé et vicié. Les mecs ne rigolent pas, même s’ils ne font pas du Doom/Death pour autant. Par contre, c’est chiant. L’exemple typique du projet raté par des volontés d’extrémisme.

Puis, disons que, même si le tandem franco-allemand fait un minimum syndical en terme de composition, il mouline trop souvent dans l’air : longues notes claires répétées vingt fois de trop, sans véritable but, de la structure un peu vague, difficile à cerner malgré le vide évident de ce genre de musique. Un autre point de vue consiste à dire que l’album est tellement extrême qu’il ne se soucie guère de cohérence et préfère étaler, par tous les moyens, le dégoût de l’autre et de soi, la haine silencieuse, l’acharnement terrible du sort, l’impasse sociale, and so forth. A comparer avec FUNERALIUM, du coup.

Le public me tendant les mains, les yeux exorbités et les bras raides signifiant « putain, tu la craches ta conclusion ? », je crache donc le fait que WORSHIP, c’est pas terrible, et ce en laissant de côté tous les défauts de fabrication mais en appuyant fortement sur le principal atout du groupe : c’est pas des rigolos, ils le disent, c’est des anticonformistes qui n’ont pas de téléphone portable. Sans atteindre la croûte terrestre en talent de composition, WORSHIP n’apparaît ni ingénieux ni talentueux, et usurpe donc son statut culte.

Encore un groupe déboulonné par NiME, ah ah c’est ça d’enfoncer des portes ouvertes !

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- Fucked-up Mad Max (chant, batterie)
- The Doommonger (guitare)


1. Whispering Gloom
2. Solicide And The Dawning Of The Moonkult
3. Eclipse Of Sorrow
4. Worship
5. Keep On Seeling Cocaine To Angels [cd Re-release]



             



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