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DOOM DéBILE  |  STUDIO

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Lexique doom metal
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2004 Bathos
2008 Tohcoth
 

- Style : Umbra Nihil
 

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AARNI - Tohcoth (2008)
Par MOX le 23 Septembre 2009          Consultée 2892 fois

Voilà. On en a ras-le-bol du folklore, des exigences, des codes cloisonnés du genre. Moi, perso, j’en ai par-dessus les poils de pied du noir, de la mort, des mecs qui posent dans des cimetières. Ca fait plus de vingt-cinq ans qu’on fait du black et du death metal, et toujours les mêmes signes, les mêmes vestes patchées et ceintures à clous. Des cornes, des poils de bouc, des intros à base de samples de films gore. Je vomis de l’ampli Marshall, des cheveux longs et gras, du solo n’importe quoi, des semaines passées en enregistrement. Putain, mais on en a rien à branler. Nous, on veut de la pochette moche, des paroles écrites au réveil ; on veut un son de merde, un humour élitiste, de la musique qui serve à peu de choses près à rien dans un genre totalement hermétique à la déconne ! On veut AARNI ! AARNI est stupide et ramène votre femme en dix jours ouvrés.

Par crainte totalement cacochyme, on avait omis d’adhérer à la démarche politico-stylistique du « groupe composé d’une seule personne, le reste étant plus ou moins des inventions encéphalographiques » sur leur premier chef-d’œuvre, aussi harmonieux que l’était la pochette (il est nécessaire de dépasser un peu le stade primitif d’intellectualisation de la musique pour reconnaître la pluralité artistique chez AARNI). Que n’étions-nous pas, meine Damen und Herren , radicalement obtus du bulbe de n’avoir su ouïr l’appel sépulcral d’une formation qui ne chérissait alors qu’une chose, devenir le plus grand groupe de doom du monde, de Bételgeuse, des îles de Géorgie du Sud et de Maisons-Alfort.

Par tous les saints d’ In Nomine Satanis/Magna Veritas , "Tohcoth" n’est pas loin d’aboutir ! Tenant à rebrousse-poil toute une armée de dangereux groupes de doom, aussi médisants que ma grand-mère et des français cachés dans des châteaux anglais au Xème siècle, Aarni fait fi du poison qu’ils déversent. Optimisés dans leur registre, Inraa (woh putain, Enraha ?) détonne d’inventivito Corleone. « Viens, on chante mal ! ». « Ah ouais ok, mais encore plus mal qu’avant ! ». « Classe ! Bien vu ! ». Et c’est de ce genre d’assertion que toute leur musique part en freestylodactyle, à coup de « viens on enregistre trop mal les guitares », « viens on met des samples de merde et des effets tout poucraves », « viens on y croit ».

AARNI y croit ! ULTRA VOMIT y croit pas, ce sont des losers, c’est de la déconne pour faire marrer les déconneurs. AARNI croit totalement à son entreprise, comme si Warjomaa se sentait béni par Nyarlathotep. On a d’un côté Trey Azagthoth béni par les Grands Anciens et qui lui, est doué, et on a Warjomaa, qui a été bercé trop près d’une autre brique dans le mur. Mais, on a aussi d’un côté les perdants, qui croient à leurs histoires médiévales-fantastiquement lamentables, et les gagnants de l’autre, ceux qui font du doom avec trente marks finlandais et un yotta d’idées (non, pas un iota).

De la tirade endimanchée sur-cousue de fils atmosphériques, gorgée de violents assauts ferrugineux, émaillée d’altercations rythmiques par centaines, de non-sens mélodiques, d’ubuesques sons électroniques sortis de la cuisse de Jupiter Parker, de pathétiques tentatives de monopolisation de l’espace sonore par une guitare volontairement bloquée sur une disto’ complètement galimatias. L’album, long comme le jour le plus long (qui est le solstice d’été, j’aurais fait une faute si j’avais dit le 21 juin), commence pourtant bien posément. C’est relativement n’importe quoi (environ 10 sur l’échelle de Beaufort) pour terminer plus que correctement dans des valeurs d’abscons phénoménales d’environ quinze millions sur l’échelle de Scoville.

Le plus crétin est sans doute ce riff repris d’ "All Along the Watchtowers", l’énorme tube de Céline Dion qu’on retrouve à la fin de la saison trois de Battlestar Galactica, quand on apprend que PUTAIIIIIIIIIN MAIS FEEEERME TA GUEUUUUUUUUUUULE est un cylon. En fait non, cette reprise n’est pas la chose la plus inattendue qui soit. L’album oui, et c’est une réussite. AARNI est définitivement débile, mais il y a un gros tas de sagacité dans la composition, quelque chose d’à peine définissable mais de réel. Et ça vaut bien un gros pouce.

AARNI rappelle pourquoi on aime la musique, tout comme la « Caramelldansen ». « Dansa med oss, Klappa era händer, gjör vi som gjör… »

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- Master Warjomaa (intuition, kantele xothien)
- Comte De Saint-germain (sensation, clés des secrets)
- Doomintroll (sentiment, sens de la mode)
- Mrs. Palm (réflexion, faux-pas)
- Genius Albert Frankenstein (chant additionnel)
- Rhesus Christ (plupart des percussions)


1. Coniuration Sadoquae
2. The Hieroglyph
3. Riding Down The Miskatonic On A Dead Thing
4. Arouse Coiled Splendour
5. Λογος
6. All Along The Watchtowers
7. Chapel Perilous
8. The Sound Of One I Opening
9. The Battle Hymn Of The Eristocracy
10. Barbelith
11. Iku-turso



             



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