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ASVA - What You Don't Know Is Frontier (2008)
Par MOX le 10 Août 2009          Consultée 2635 fois

Comme bien souvent dans le genre, tout le visuel, tout le côté décoratif et même textuel autour du Drone Doom intrigue. Les pochettes laissent songeur, se demandant si ça ressemble plus à un paquet de lessive ou à une illustration du processus de Wiener. Les titres d’album, les titres des morceaux -la plupart du temps instrumentaux- participent à l’étrangeté de la Forme, souvent couplée à un Fond tout aussi hermétique. Ce qui n’est pas vraiment le cas d’ASVA dont la musique, certes obscure, vide de paroles et parfois interminable, parle à l’esprit et crée facilement des images.

La Forme, donc. Là on en a pour une bonne période d’interprétation. Un artwork fibreux dont l’auteur est reconnaissable au premier coup d’œil et un titre curieux. "What You Don’t Know Is Frontier ?" De quoi parle-t-on ? Des limites de la connaissance ? Des limites de la perception ou des limites de vitesse ? Et au-delà de cette frontière, on trouverait quoi ? On trouverait enfin la signification unique de la musique drone ? Ce pourquoi on s’amuse autant à écouter vrombir des instruments graves, avares en notes et avares en changement ? On sous-entend presque que l’amateur fou serait incapable d’écouter autre chose, de revenir dans les havres de la musique structurée. Hé, on va un peu vite en besogne là ! Les deux peuples pourraient très bien cohabiter et communiquer malgré leurs différences. Et, comme le dit si bien Hannah Montana, on aurait « The Best of Both Worlds ». Hannah, ta pertinence m’épatera sans cesse.

Il y a donc quelque chose dans ASVA qui réunit les deux camps. La même recette que pour "Futurists Against The Ocean", à vrai dire. Les mêmes guitares grasses qui ne laissent pas s’évanouir la note plus de cinq secondes (chose remarquable dans le genre), le même orgue Hammond plombant l’air d’une chaleur exécrable, les mêmes spasmes de guitare bruyants, les mêmes percussions précisément incorporées. Mais il y a une progression dans chaque morceau, et cette différence de rythme, très notable, entre le début et la fin de chaque titre (oui, bon, quinze minutes plus tard), rappelle notre Doom. L’attente, presque insoutenable, de la minuscule variation après une légion de riffs identiques récompense l’auditeur pieux et le délivre finalement. Et d’ailleurs, le savoir assuré de cette délivrance le pousse à retenter l’expérience pour que, petit à petit, l’attente se transforme en moment exquis (oui, je suis très fort en analyses comportementales, c’est un don). ASVA, c’est tout à fait ça.

Mais, ASVA, ce n’est plus Jessica Kenney et sa voix de soprano. Et ça, c’est très triste. ASVA, c’est le groupe de G. Stuart Dahlquist, dédiant cet album à son frère, Michael, décédé dans un accident de voiture en 2005. Du coup, il mène l’album à sa manière et, singeant le premier album, ne se limite pas au Drone Doom saharien. On y trouve à nouveau un bel exemple d’utilisation des fréquences ultra-graves, autour desquelles les sons, les bruits fusent sans arrêt, modelant un magma sonore difficile à démêler. Telle est faite "Christopher Columbus" et, même si la fin trahit une volonté de progression, je persiste à penser que les titres d’ASVA qui se bornent à jouer ainsi du Drone ne sont pas réussis. Riches peut-être, pas intéressants pour autant.

Enfin -et de la même manière que pour "Futurists Against The Ocean", c’est ça qui me surprend vraiment- l’album se termine sur deux morceaux hauts en couleur, bourrés d’inventivité. Guitares et orgue prononcent un son de cloche derrière un chant féminin presque incantatoire, et les images finissent par éclater. Ça y est, à nouveau, ASVA se transforme subitement et laisse place aux rituels. L’astre solaire, commandant la cérémonie, calcine la terre et une atmosphère suffocante enveloppe alors l’auditeur. D’un pas lourd, peinée par la température, la musique progresse et vient à exploser tant la chaleur la plombe. "A Game In Hell, Hard Work In Heaven", fantastique, rappelle tant "By The Well Of Living And Seeing".

En de nombreux points conformes à son prédécesseur, mêmes ennuis, mêmes moments magiques et même agencement de l’album, "What You Don’t Know Is Frontier" se démarque réellement par l’absence de Jessica Kenney, qui portait la fin de "Futurists Against The Ocean" au plus haut des cieux. Et comme « un seul être vous manque et tout est dépeuplé », cette nouvelle prestation du groupe américain n’atteint cette fois-ci que la magnétosphère.

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- G. Stuart Dahlquist (les)
- B.r.a.d. (rôles)
- Trey Spruance (ne)
- Miley (sont)
- Troy Swanson (malheureusement)
- Holly Johnston (pas)
- Ben Thomas (précisés)


1. What You Don't Know Is Frontier
2. Christopher Columbus
3. A Game In Hell, Hard Work In Heaven
4. A Trap For Judges



             



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