Qui disait que le Metal n’était la musique que de quelques bourrins aux cheveux longs et d’autres geeks asociaux en crise d’adolescence constante ?

Qui disait ça, hein ?

Et non mes braves, le Metal est en fait une musique universelle, elle est l’essence de la transcendance, le liquide de refroidissement de tes tympans rouillés, les jantes de tes pneus auditifs, bref, le Metal, c’est la vie, et ça, la chaîne allemande ProSieben l’avait compris avant vous.

Il faut rendre le Metal Grand Public, mince de mince ! Il faut remplir des stades et des groupes Facebook, entendre notre musique en boîte, il faut prophéter notre profession autour de la planète, et pour cela, il faut chanter en anglais, mais seulement pendant les refrains, il faut des bonnasses qui se trémoussent, des gros amplis mastoques, des beaux gosses bien coiffés… bref, il nous faut un vrai plan d’invasion, mais avec de la gomina dans les cheveux et un t-shirt moulant sivouplé !

Oh, j'en vois qui font des grimaces dans le fond, « Quoi le métol ? Commerchol ? Mais Feukiou Blasphémateur de Merde ! ». Déjà, tu me parles pas sur ce ton, et ne crois pas que je ne t’ai pas vu aller au Parc des Princes voir METALLICA et WITHIN TEMPTATION tout ça pour être assis en tribune dans le fond à te demander toutes les trente secondes si les petits points sur la scène, c’était bien tes idoles, alors qu’headbanger dans ton salon devant le DVD en Aÿfaÿ t’aurait fait frissonner de manière tellement plus conséquente.

NU PAGADI est commercial, ouais, mais y a eu des précurseurs, toi-même tu le sais depuis que tu te l'ai prise bien profond.
NU PAGADI, comme LAFEE, ça ne se cache plus. Ni derrière Nuclear Blast, ni derrière des hurlements chevelus. NU PAGADI, ça dit que tout le monde a son « Côté Sombre » (et qu’il ne peut le renier, si si c’est un refrain), y compris une pouffe Hello Kitty pour Skyblog d’ados attardés.
Un peu d'ouverture d'esprit que diable !

NU PAGADI, c’est du feu sur l’essence, ça s’enflamme et ça fait plein d'étincelles, de bisounours, de gimmick putassiers MTViesques et de romance à l'érection facile.

Et le pire c’est que ça le fait jusqu’au bout.

Voix faussement méchante ou sensuelle, violence formatée mais parfois entraînante, obscurité rougeâtre de bar à strip-tease, avec un son passé trois fois au Babyliss pour donner un peu de chaleur dans le slip des masturbateurs du dimanche, et un groove vaguement indus et pas radicalement chiatique... NU PAGADI s’est au moins fait faire un album sur mesure.

Un peu comme LAFEE, on peut se demander si les producteurs n’ont pas pesé le pour et le contre de ce qui plaisait au public allemand entre RAMMSTEIN, OOMPH ! Toute la tranche popisée découlant du succès d’EVANESCENCE. Il a foutu ça avec ce qui devait « normalement » être plaisant dans un album banal de vainqueurs de popstars.

Amusant en tout cas de passer du Rock « Shake Ton Booty » Metal de "Moonlight Pogo" au faussement obscur "Sweetest Poison" (vidéo à absolument voir sur Youtube pour une bonne tranche de délire), puis arrive le "Marching The Ceiling of The World" qu’Elie Chouraki n’aurait pas renié, et que j’avoue écouter régulièrement afin de sentir l’optimisme de ma vie de manière palpable, tout autant qu’un "Long Way" aussi grandiose que les plus belles ballades d’Hannah Montana.

Un petit "Hellfire", et sblam !, on a l’impression d’avoir milkshaké du GUNTHER et du PAIN. Ah non vraiment, j’applaudis ! "Your Dark Side" (le titre, pas l'album), ce sera la même chose mais en plus frais, avec un goût exquis de « réécoute moi, allez vas-y fais pas ta pute » (j’avoue que le refrain, j’aimerais l’encadrer dans ma chambre).

N’allez pas me foutre encore sur le dos que NU PAGADI n’a rien à foutre sur Nightfall. Des morceaux comme "Falling Again" ou "Queen Of Pain", vous les avez entendus dix mille fois avant ça. Il faudra finir par avouer qu’au fond vous kiffez à mort, il n’y a plus rien d’absurde là dedans.

En tout cas, on ne peut plus exclure la guimauve musicale de notre répertoire, qu’on le veuille ou non, même quand celle-là se fourvoie de plus de dix clichés à la seconde. C’est la vie, c’est comme ça. C’est de la merde, mais rassurez-vous, le groupe a déjà splitté. A vrai dire, on peut toujours s’en amuser, essayez, vous deviendrez fans !

Et un 2/5 pour le feune, l’indulgence et les pots de vins.


PS: Bizarrement, le nom du groupe n'a rien de cliché, il est tiré d'un dessin animé comique russe de type "Tom Et Jerry". Et après on dira que dans le showbizz, ils prennent pas de coke...