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2009 Thrène

SUI CAEDERE - Thrène (2009)
Par MEFISTO le 7 Juillet 2009          Consultée 1584 fois

Émile Nelligan est un des poètes les plus célèbres de la littérature québécoise. Né à Montréal en 1879, il a été interné pendant 40 ans pour maladie mentale à 19 ans. Imaginez… Eh oui, il n’en fallait pas moins pour qu’il nous ponde une série de strophes qui font encore aujourd’hui réfléchir ! Nelligan est un monument dans nos contrées nordiques et son œuvre est évidemment connue à travers ce vaste monde. Parmi les thèmes qu’il aborde avec grande sensibilité, symbolisme, esthétisme et flair, la mort est omniprésente et a été la source principale d’inspiration du trio québécois SUI CAEDERE (formé notamment de Monarque au chant, maintenant bien connu sur Nime) pour son premier album.

Un « thrène » est un terme antique grec signifiant une lamentation funèbre chantée lors de funérailles. De quoi nous faire saliver ! SUI CAEDERE se colle à cette image en jouant un Black rehaussé de Funeral Doom aux atmosphères exténuantes. Une poignée d’entre vous trouveront cela dépressif, à la limite tristounet, mais en général, cette musique ne chamboulera pas grand-chose dans notre for intérieur, à part bien sûr quand Morphée assomme ses fûts à travers ces longs cortèges. Elle déplacera bien quelques organes, mais on s’en remettra. Pour se faire botter le derrière d’aplomb par ce skeud lancinant, vaut mieux aller chercher du côté des « paroles », qui consistent en des interprétations parfois dictées, instrumentalisées, mais le plus souvent hurlées avec verve, de sept poèmes de Nelligan.

Voici d’ailleurs un extrait de "Prélude Triste" dont je vous fais cadeau, car vous n’entendrez sûrement pas Monarque les livrer dans ce foutoir musical :

« J'ai la douceur, j'ai la tristesse et je suis seul
Et le monde est pour moi comme quelque linceul
Immense d'où soudain par des causes étranges
J'aurai surgi mal mort dans vertige fou
Pour murmurer tout bas des musiques aux Anges
Pour après m'en aller puis mourir dans mon trou. »

Le reste est une question d’ambiance sale et mortuaire, de riffs laconiques à la sèche et à l’électrique, de mélodies éthérées, de pianotages tourmentés et de fatalité. Le groupe jongle avec les tempos comme la faucheuse avec les âmes dont elle est la geôlière, mais la production de François Fortin (LONGING FOR DAWN) est quelque peu brouillonne. J’imagine que c’était voulu, afin de se rapprocher davantage du centre d’intérêt de l’album, mais ce son fuzzé aux aigus désagréables enfonce le clou au mauvais endroit.

Quelques pièces se détachent bien du lot, dont l’hétéroclite "Le Spectre", mais SUI CAEDERE n’arrive pas à dégriser entièrement les victimes de son Black malsain coulant goutte à goutte. Il est certes honnête et cohérent dans sa démarche artistique et cet hommage à Nelligan est passablement à la hauteur de la vie torturée du poète. Néanmoins, des morceaux tels que "Le Vaisseau d’Or" tournent trop en rond pour arrimer l’opus dans une catégorie à part.

Son écoute est cependant une curiosité dont on serait fou de se passer. Ne serait-ce que pour l’originalité du concept lugubre et l’effort déployé pour le rendre ensorcelant… à l’instar des écrits de Nelligan le damné.

2,5/5.

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- Morphée (guitare, synthé, batterie)
- Monarque (chant)
- Lord Efferus (basse)


1. Intro
2. Prélude Triste
3. Sérénade Triste
4. Le Spectre
5. Le Mort Silencieux
6. Le Cercueil
7. Le Souliers De La Morte
8. Le Vaisseau D’or
9. Outro



             



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