Contrairement aux disques de metal, le hard-rock peut se passer d’une production aux petits oignons dont les ingés son seraient le "membre + 1" du groupe. L’urgence et le larsen apportés par la méthode, « on branche, on joue », n’est pas nouvelle et offre une dimension « live » aux albums studio. Et ça, les filles de GUACHASS l’ont bien compris, entre autre qualité de composition. Bien que produit par Sergio Chotsourian, le guitariste de LOS NATAS, ce premier véritable album des Argentines reprend les bases des premières salves punk des 70’s. THE STOOGES en point d’orgue dont elles se revendiquent mais également de MOTÖRHEAD. Reconnaissons toutefois que pour certains groupes, des producteurs (ingés son) reconnus peaufinent cette pseudo « urgence » avec des moyens techniques énormes.

Les premières expériences musicales des demoiselles sont antérieures à 2005, cependant c’est à cette année là que GUACHASS commence à faire parler d’elles. Fortes d’expériences live remarquées dans leur pays d’origine, elles s’acoquinent rapidement avec les membres de LOS NATAS et ne tardent pas à prendre leur envol. Aidées en cela par le label Argentino-français OUI OUI RECORDS, ne tardant pas à leur faire enregistrer un premier 4 titres sur lequel nous retrouvons le titre « Motorslut » dont le clip gore marquera les esprits. OUI OUI possédant également à son catalogue LOS NATAS (encore) mais aussi LOADING DATA. Les fans de stoner connaissent bien ces derniers puisqu’ils sont les premières parties de choix des groupes américains qui foulent le sol de notre pays.
Pour en revenir aux GUACHASS et à leur premier album éponyme, elles n’éviteront pas les comparaisons avec leurs aînées consœurs L7 et HOLE. Quelle importance, elles ont leur propre univers, fan de 7e art leur disque débute par un « Dirty Harry », référence à qui vous savez et taillé pour le live. D’inspiration 70’s et véritablement MOTÖRHEAD dans l’âme, « GUACHASS », le disque se permet certaines saveurs sucrées se faisant jour. Comme au détour de « White Thunder » que d’aucun rapprocherons du répertoire de Courtney LOVE et de son groupe HOLE.

Concernant les curiosités, « La vie est trahison » avec ses paroles en français accompagné d’un harmonica. Même si l’on sent une maîtrise approximative de la langue, il est difficile de résister à cette petite bombe punk sans prétention. L’instrumental « Pulpo » dévoile d’autres influences comme « Blue Cheers » ou « Black Sabbath », bien digérée et sans opportunisme ni pseudo caution référentielle.

Les règles élémentaires de grammaires veulent que le masculin l’emporte sur le féminin, pourtant cette chronique s’en contrefout. En effet, derrière les fûts des Guachass, nous retrouvons Freder, honnête artisan de genre masculin. Celui-ci payant les frais de cette règle discutable. Mais puisqu’il m’est donné ici de choisir mon camp, c’est avec défiance que je rends les honneurs non seulement à Marian, Florencia et Camila mais également au beau sexe de manière générale.