La réputation du premier Boston n'est plus à faire, ce multi-platine paru en 1976 est toujours le disque qui s'est vendu le plus rapidement dans l'histoire de la musique américaine. La recette? Donner à la musique hard rock un peu de guimauve afin de la rendre accessible au grand public. Et oui Boston est le groupe qui a inventé le hard rock dit FM au milieu des années 70, mais la musique du groupe n'est pas le hard FM que l'on trouve abondamment dans les années 80 avec leur production totalement plate, leurs synthés pourris et leurs refrains téléphonés. Leur musique était d'une modernité étonnante avec ses tonnes d'arrangements, perlée d'acoustique, ses choeurs sucrés mais surtout l'inspiration ainsi qu'un équilibre parfait. Un éponyme absolument parfait qui va conquérir un grand public, le groupe avait déjà des années d'avance sur beaucoup de points (il ne faut pas non plus oublier Kansas dont la recette pratiquée sur leur "Leftoverture" s'approchait de l'éponyme de Boston en terme d'approche plus accessible et très produite).

Deux ans après cet incroyable succès sort "Don't Look Back", le combo utilise bien sur la même sauce qui s'avère être comme un filon d'une mine d'or, le genre de truc dont raffolent les maisons de disques. Cependant je vais directement rentrer dans le lard, bien que le groupe utilise exactement la même façon de faire que sur le premier album, ici c'est l'inspiration et la magie qui manquent. On a bien le superbe morceau éponyme en ouverture, qui s'inscrit dans la lignée du premier opus et qui aligne un superbe refrain mémorable avec de belles mélodies mais force est de constater que l'album manque d'inspiration, juste la composition "Don't Look Back" tient tête au premier album. Il y a quand même "It's Easy" en haut du panier, un morceau efficace, assez énergique et fluide, son refrain est également superbe. Quand on a écouté ces deux titres on s'attend à un disque de la qualité du premier car jusqu'à cette troisième plage cela s'annonce vraiment bien. La guimauve ne prend cependant pas avec "A Man I'll Never Be", morceau plus chiant que beau, le solo n'est pourtant pas si mal mais le tout est tellement mielleux que ce titre ne vaut pas vraiment le détour. On peut retenir le réussi "Party" qui utilise assez bien la formule Boston sinon le reste de l'album oscille entre le sympa ("Feelin' Satisfied") ou le dispensable ("Used to Bad News"; "Don't Be Afraid"). L'ensemble de l'album reste donc sympa, on remarque quand même que le groupe a perdu un peu de sa magie et de son inspiration. De plus, l'album ne dure que 33 minutes, ça fait un peu torché rapidement histoire que ça se vende.

Ce second album est donc vraiment en dessous de ce que nous proposait l'excellent éponyme. On a pourtant affaire à la même formule, cela prouve que même si on utilise les mêmes ingrédients, la sauce ne prend pas forcément. Malgré moins de magie et d'inspiration, l'album reste d'un bon niveau et ne mérite pas d'être boudé car il contient quelques titres qui en valent la peine. Avec l'énorme vague que le précédent aura occasionné, ce disque se vendra encore fort bien mais le groupe ne sortira des albums par la suite que par intervalle de 8 ans (!) où leur réapparition sera toujours assez bien accueillie.