A la question, « regardez-vous la note avant de lire une chronique ? »
59% des sondés ont répondu « oui »
40% « oui, c’est d’ailleurs en fonction de la note que j’ouvre ou non la chronique »
1% seulement « non, je clique sur la pochette les yeux fermés (voire un bandeau sur les yeux quand j’ai l’esprit joueur), puis je lis la chronique et je ne regarde la note qu’après m’être délecté de chaque mot ».

Et à la question « est-il dès lors utile de ménager le suspense sur la qualité de l’album dans la chronique ? »
85% des sondés ont répondu « non, c’est une perte de temps »
11% « non, sauf si c’est drôle »
3% « oui, d’ailleurs, avant de débuter un roman, je lis toujours la dernière page pour savoir comment ça se termine »
1% « oui, puisque je n’ai pas vu la note, faut tout vous expliquer, on dirait ».

Je me range donc à la majorité. Le premier album de MAGICIAN est plutôt bon. Des titres comme le quasi-révérencieux « Terminal Day », l’épique « Dark Ritual (Hear your Master's Call) », morceau tout en ambiances, ou la power-ballade médiévale « Minstrel's Domain » le démontrent. D’ailleurs, vous devriez compter trois étoiles jaunes pour deux grises, en haut de ce texte (si ce n’est pas le cas, merci de nous le signaler rapidement.)

A la question « aimez-vous le true metal épique ? »
15% des sondés ont répondu « oui » d’un air radieux.
11% ont répondu « oui, j’avoue » en baissant la tête.
2% ont répondu après de laborieuses tractations et autres arguments physiques « d’accord, d’accord, j’avoue tout, sauf pour la voisine, elle était consentante avant de mourir ».
35% ont rigolé et ont remercié le sondeur pour l’excellent moment passé en sa compagnie.
27% ont vomi leur kebab sur le sondeur.
7% ont eu la politesse de roter avant de vomir, ce qui a permis au sondeur de s’écarter, bien lui en a pris.
3% ont eu peur de la question.

Je suis à jeun et donc dans l’incapacité de rallier la majorité. De toute façon, je me positionne naturellement parmi les 15%, sans forcer.

J’aime le true metal épique, surtout quand la formation arbore un patronyme de marque « heroic » modèle « fantasy ». Qui plus est s’il y a des chœurs, plein de mélodies, des orchestrations, des refrains mémorisables et fédérateurs, quelques riffs accrocheurs, un chanteur qui tue et de bons gros clichés qui nous rappellent qu’on a été jeunes et qu’on a apprécié, un jour d’adolescence ingrate, un film avec Jean-Claude Vandamme.

Mais reprenons, dans l’ordre :

Un patronyme de marque « heroic » modèle « fantasy »
MAGICIAN, franchement, c’est du lourd, difficile de faire mieux.

Des chœurs
« Tales of the Magician » n’est pas avare de chœurs, c’est certain. Sur « Prime Evil », par exemple, « Underworld Terror » et le final jouissif de « Let the Harmony Endure ». Après, l’effet ne se situe pas au niveau d’un HAMMERFALL, par exemple. La production, quoique d’assez bonne facture, produit davantage l’impression d’une bande de potes aidée par un mixage adéquat que du Stade De France et ses supporters la main sur le chœur pendant l’hymne national.

Plein de mélodies
Les lignes de chant sont plaisantes et travaillés (« Prime Evil »), on a droit à quelques solos bien tricotés (« Sandstorm ») et l’opus fait la part belle à des ambiances épiques. Franchement, le premier album des brésiliens se situe dans une très bonne moyenne.

Des orchestrations
MAGICIAN grave sa destinée sur un marbre déniché dans la même carrière que celle déjà exploitée par DAWNRIDER ou MAJESTY. On est donc loin de la scène heavy symphonique italienne. Mais il y a bien quelques orchestrations, disséminées çà et là (« Underworld Terror »).

Des refrains mémorisables et fédérateurs
Mémorisables, oui. Fédérateurs, pas forcément. MAGICIAN n’est pas un groupe de speed mélodique. On citera tout de même l’isolé « Siege on Zelgian » comme le plus proche d’un HELLOWEEN. Et comme représentant de la teneur des refrains positionnés sur l’album, « Prime Evil », nettement plus posé mais tout aussi prenant.

Des riffs accrocheurs
Aucun souci à ce niveau-là, j’en veux pour preuve le pêchu « Underworld Terror » ou l’ambiancé « Dark Ritual (Hear your Master's Call) ».

Un chanteur qui tue
Dan Rubin ne tue personne mais se montre tout de même très convaincant, notamment sur la belle ballade « Minstrel's Domain » ou sur « Sandstorm », dans un registre tantôt rugueux, tantôt lyrique.

De bons gros clichés
Un sans faute de ce côté-là. Bravo MAGICIAN ! A noter l’artwork présenté sous l’apparence d’un antique grimoire et les titres de chanson, toutes précédées de leur numérotation en chiffres romains. Des clichés en veux-tu en voila. Et des clichés très bien emballés, en plus.

Un film avec Jean-Claude Vandamme
Ce devait être Double Impact, et au cinéma s’il vous plaît, parce que les téléchargements ça n’existait pas et qu’à ce niveau-là, nous, les plus de trente ans, n’avons pas eu une jeunesse dorée comme vous, là, les moins de vingt ans.


A la question, « faites-vous confiance à Bast »
57% ont répondu « non », très poliment.
21% ont répondu « c’est à moi que tu causes ? » puis, après confirmation que c’est bien à eux qu’on causait, « tu te fous de ma gueule, c’est ça ? »
13% ont haussé un sourcil avant d’aller sur google pour savoir de quoi il retournait
1% a répondu « j’ai accepté de faire le design de NIME, d’accord, mais tu m’en demandes trop, là »
Le reste a été sur Emule avant de se prononcer.